Comme les eaux européennes sont de plus en plus menacées par la surpêche, de nombreux bateaux de pêche européens se sont déplacés vers les eaux de l’Afrique de l’Ouest et continuent leurs activités pour approvisionner les marchés européens. Pour les pêcheurs locaux du Sénégal, Cape Vert et Mauritanie, la présence de ces flottes a un impact négatif sur leurs ressources halieutiques et rend très difficile la survie de ces pêcheurs et de leurs familles.

Greenpeace Afrique veut changer cette situation.

Neuf représentants des communautés des pêcheurs de l’Afrique de l’Ouest voyageront pour l’ Europe, avec Raoul Monsembula, Oumy Sene,  et Prudence Wanko, de Greenpeace Afrique. Ils ont prévu des rencontres avec les politiciens européens et ils espèrent, ainsi, changer la politique de l’Union Européenne en matière de pêche dans les eaux africaines.

Cap sur l’Autriche du 30 Avril au 5 Mai

Même si l’Autriche ne possède aucune Cote et surtout n’envoies pas de bateaux pêcher dans les eaux ouest africaines, les autrichiens comme le reste du monde consomment des fruits de mers, et payent tout comme les autres citoyens Européens des impôts.

« Ces impôts entre autres, servent à subventionner les grands bateaux qui viennent piller nos eaux… Je compte énormément sur les populations Européennes, pour qu’elles mettent la pression sur leurs gouvernement afin qu’ils cessent de subventionner ces engins qui détruisent nos vies. » ne cessera de répéter Ismaël lors des différentes réunions tenues avec le Ministère, ONG, media et parlementaires.

A la sortie de l’entretien avec les parlementaires Autrichiens de la « Green Party », la parlementaire Petra Bayr, a tout de suite joint l’acte a sa parole en rédigeant un communique de presse avec des propositions concrètes :

« Nous allons demander en plénière, a notre Ministre de la pêche sa position sur les accords de partenariats de pêche entre l’UE et pays tiers, et également en collaboration avec les 5 parties représentées a l’Assemble Nationale, nous allons soumettre une résolution commune au Ministre de la pêche sur la position de l’Autriche dans les prochains accords. Cette résolution, intégrera la position de Greenpeace»

Une lueur d’espoir s’annonce pour nos pêcheurs artisans qui au départ de Vienne le 5 mai espèrent que la voix de l’Autriche associée a celle des pays qui n’ont pas de « gros intérêts » dans le domaine de la pêche en Afrique de l’Ouest pèsera lourd dans les prochains accords de pêches entre l’Union Européenne et les pays de l’Afrique de l’Ouest.

« France Afrique »

« Bienvenus en Afrique », nous aurait-on dit dès notre descente du métro de Château d’eau à Paris le vendredi 22 avril. La marée humaine dans la rue en face de nous n’était nulle autre que « l’espoir, le symbole de réussite » de tout un continent.

Comme à Brussels, le beau temps ramené d’Afrique nous suivait et à Ismaël de souligner : « Je me sens ici, comme si j’étais chez moi… ». Nous avons ensuite profité du long weekend end de Pâques pour immortaliser notre passage à Paris en visitant entre autres, l’incontournable Tour Eiffel !!!

De retour au travail le lundi matin, nous nous sommes attelé a préparer les deux réunions clés de notre passage en France, notamment celles prévues avec monsieur Mauguin de la Direction des pêches maritimes et de l’aquaculture et Monsieur le conseiller mer de la ministre de l'environnement.

L’échange entre nos pêcheurs et politiciens français portait sur les efforts de pêches de l’UE dans les eaux ouest africaine et en particulier la place de la France dans les prochains accords de 2012. A la différence de la Belgique, la France a non seulement des accords de pêche avec certain pays de l’Afrique de l’Ouest, mais également constitue avec l’Espagne et d’autres pays l’essentiel du bloc de pêches en Afrique.

Une fois encore, nos deux compères ont décriés la concurrence déloyale qu’ils subissent au quotidien face à la présence des grands bateaux européens, qui non seulement pillent leur ressources, mais également commettent des dégâts matériels et parfois humains dans leur zones de pêches. L’occasion pour Ameth et Ismael de rappeler aux politiciens français : « Si vous continuez à piller nos ressources et à mettre en péril notre sécurité alimentaire, nous serons, tout comme nos poissons, vos voisins sous peu ». Nouadhibou en Mauritanie est devenu depuis un moment la porte de l’Europe pour beaucoup de jeunes africains qui veulent se rendre à « l’eldorado ».

A la fin de notre séjour « at home », nous avons effectué en aller et retour environ 16 heures de route en « taxi brousse » à l’ouest de la France. Ce voyage en valait bien la peine, car nos deux pêcheurs ont rencontré à Pompail et Audierne des acteurs artisanaux français qui leur ont fait part de leur expérience et de la manière de participer à la gestion durable de leurs ressources halieutiques.

Ahmet et Ismaël très satisfaits de ces rencontres, espèrent que ce premier contact est un début de partenaire durable entre artisans pécheurs africains et européens.

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L'extrait joint est un interview radio sur une des antennes de Radio France.

Les représentants des pêcheurs atisanaux racontent que le nombre de poissons diminue, qu'ils doivent sortir plus longtemps et plus loin en mer pour pêcher, et que les flottes européennes notamment sont responsables de cette surpêche.

Ils demandent un partage plus juste de la ressource et le respect des écosystèmes marins.

19 avril 2011

Alors que la dernière réunion de la veille nous a laissé sur notre faim, nos artisans pécheurs ce sont décidés de saisir l’opportunité de ce jour pour réitérer leur inquiétude face aux comportements irresponsables des bateaux Européennes dans les eaux de l’Afrique de l’Ouest.

Le Ministre Président Belge en charge de la pêche n’a certainement pas été simplement séduit par la tenue spéciale africaine portée pour l’occasion, mais surtout par le témoignage poignant de nos pécheurs qui aujourd’hui sont obligés de s’ériger en groupement pour pourvoir subvenir a leur besoins quotidien.

« Autrefois, il suffisait d’une journée de pêche pour avoir de quoi nourrir nos familles et acheter d’autres denrées supplémentaires, aujourd’hui malgré le travail en équipe et des dizaines de jours en mer, notre condition de vie va de mal en pire… et nous avons peur pour l’avenir de nos enfants » précise, Ismaël, artisan pêcheur de la Mauritanie. Très attentif, Monsieur le Ministre s’est montré concerné et a promis de porter le message des pêcheurs à ses confrères européens.

Ensuite, les deux « stars » du jour ont eu droit a une série de question/ réponse avec environ 15 media et associés de presse nationaux et internationaux qui sont toujours au rebond pour des sujets vifs et alléchants comme celui d’aujourd’hui.

Rencontre entre nos pecheurs, Harouna Ismael Lebaye de la Mauritanie (gauche) et Ameth Wade du Senegal, avec Maria Damanaki, Commissaire Européenne en charge des affaires Maritimes et pêches au sein de l’Union Européenne.

Pour clôturer la journée en beauté, Mme Maria Damanaki, Commissaire Européenne en charge des affaires Maritimes et pêches au sein de l’Union Européenne, nous a accordé 20 min de son précieux temps pour écouter l’histoire du pêcheur mauritanien et sénégalais. J’en ai profité aussi pour lui glisser un sourire et surtout pour lui remettre quelques images de ce qui se passe dans les eaux ouest africaines.

J’espère que ces images combinées avec l’histoire de nos pêcheurs parleront d’elles mêmes, et que Mme Damanaki dans la reforme des accords de pêches avec les Etats de l’Afrique de l’Ouest s’inspirera de ce jour pour prendre des décisions qui profiteront aussi a la pêche artisanale en Afrique de L’Ouest.

18 avril 2011

Apres plusieurs péripéties et tracasseries au sein des ambassades européennes du Sénégal et de la Mauritanie, nous sommes finalement arrives a Brussels le 18 avril vers midi.

Nos valises à peine posées, nous nous sommes rendu à notre premier rendez-vous.

Visiblement nerveux au début de l’entretien avec Thijs Wissink du département de Développent de la commission européenne, nos artisans pécheurs du Sénégal et de la Mauritanie ont finalement fait passer leur message. Un message qui a été reçu avec beaucoup d’attention et surtout de prise de notes.

En effet, suite à la surpêche, le stock des ressources marines de l’union européenne sont en voie de disparition, et les acteurs de l’industrie de pêche de ces pays en proie à la ressource, sont entrain de transférer leur méthode dévastatrice dans les autres côtes du monde dont celle de l’Afrique de l’Ouest.

La deuxième réunion de la journée prévu avec l’équipe en charge de la pêche au sein de la même commission était plutôt fatidique, avec des «experts en surveillance» qui durant toute la réunion étaient plutôt sur la défensive et prompt a venter le mérite de leur méthode de surveillance. C’est la faute à vos gouvernements si l’argent alloué aux questions de la pêche n’est pas cascadé jusqu'à la base, expliqueront-ils. J’ai tout de suite eu envie de dire « mais pourquoi traité vous donc avec ces gouvernements? »

Heureusement que nos pécheurs n’ont pas prêté attention a ce détail et ont plutôt réorienté le débat vers son objectif principal qui est de décrier les effets dévastatrices de la flottille de l’Union Européenne dans les eaux Ouest Africaine.