Les risques du  changement climatique au Kenya.


jeudi 13 août 2015 Samwel Omesa

Omesa Samwel Mokaya est un supporter actif de Greenpeace au Kenya. Il est étudiant en 4e année de sciences de l'environnement à l'université de Kenyatta, Nairobi.

L’Afrique est le continent qui sera le plus touché par le réchauffement de la planète. Au Kenya, nous n’y sommes pas du tout préparés. 

La situation géographique du Kenya nous rend vulnérable aux sécheresses et aux inondations. Une récente étude de Greenpeace Afrique montre que la température moyenne au Kenya va monter de 1.0°C-2.8°C d’ici 2060 et de 1.3°C-4.5°C d’ici 2090.

Les pluies vont s’intensifier, ce qui représente une bonne nouvelle pour les fermiers mais également un risque accru de maladies. L’ensemble de l’écosystème sera sous pression.

Le Kenya est d’autant plus vulnérable que ses institutions sont faibles, les terres mal gérées et que le pays dispose de peu d’infrastructures technologiques.  

Ainsi, si nous n’agissons pas maintenant, les efforts du Kenya vers un développement durable seront mis à terre. 

La santé est un des éléments clefs du plan de développement à horizon 2030. Le gouvernement s’est engagé à mettre en place un système de santé efficace et à portée de toutes les bourses.

Ceci pourrait être remis en question par les effets du changement climatique, qui, selon les experts, pose le plus grand risque du 21e siècle en termes de santé publique.

Barack Obama vient d’annoncer une action sans précédent contre le réchauffement climatique. Dans son annonce, il ne compte pas seulement lutter contre une menace future, mais aussi prévenir les quelques 3,600 morts prématurées, 90,000 crises d’asthmes et 300,000 jours d’écoles manqués qui seraient associés à la pollution au charbon.

Voilà l’ambition dont devrait s’inspirer le Kenya. Les récentes inondations ont provoqué une résurgence du choléra, ainsi que d’énormes pertes matérielles. Si nous ne faisons rien maintenant, nous nous embarquons sur un chemin bien incertain.

L’Organisation mondiale de la santé a récemment publié un rapport sur les risques liés à la malaria au Kenya. Jusqu’ici, les épidémies restaient limitées, et les terres hautes relativement préservées. Tout cela pourrait changer, et la maladie pourrait toucher des zones jusqu’à présent relativement épargnées.

Ceci est particulièrement inquiétant car les personnes nouvellement touchées n’ont pas développé de résistance immunitaire à ces maladies, ce qui augmente les risques de mortalité; et les antennes médicales sont loin d’être équipées pour faire face à ces menaces. 

L’inquiétude des instances médicales monte face aux effets possibles du changement climatique. Selon Nick Watts, à la tête d’une commission chargée d’écrire une série d’articles sur les impacts du changement climatique au Kenya, “Le réchauffement climatique peut réduire à néant les 50 dernières années de progrès en matière de santé publique”. Il est convaincu que si des mesures décisives ne sont pas prises, les conséquences pourraient affecter  “tous les aspects de notre vie”.

Comme le disait Obama, “Le changement climatique n’est pas le problème d’une autre génération, plus maintenant”. 

Ban Ki Moon, le secrétaire général des Nations Unies remarque “Nous sommes la première génération à avoir mis fin à la pauvreté et la dernière qui peut agir contre le changement climatique.”