Le parc des iles de la Madeleine est en sursis. Voilà deux semains qu’un thonier senneur espagnol du nom d’Almadraba Uno s’est échoué sur ce bout de rocher avec, dans ses réservoirs, environ 400 000 litres de carburant, selon des sources gouvernementales. 

Si les dégâts écologiques sont pour le moment limités, le temps ne joue pas en notre faveur. Car, le contenu de ces réservoirs risque à tout moment de s’échapper et ainsi d’anéantir plus d’un quart de siècle d’effort de conservation et de protection de cet écosystème exceptionnel.

Cette menace est d’autant plus grande qu’il semble que le Sénégal ne dispose pas des moyens adaptés pour faire face à ce genre de catastrophe ! Les opérations de remorquage entreprises depuis le jour de l’accident  sont restées jusqu’ici sans succès. La priorité est désormais le pompage du carburant du navire pour l’évacuer.  

Du coup c’est l’inquiétude et l’angoisse chez les défenseurs de l’environnement et les pêcheurs locaux ; car ce site est d’une importance écologique et socio-économique exceptionnelle.

Voilà pourquoi, dès les premières heures de la catastrophe, les équipes de Greenpeace se sont mobilisées, avec les pêcheurs locaux, pour alerter et appeler à une gestion rapide et efficace de cette affaire.

Un parc en constante agression

L’affaire du senneur Almadraba Uno remet ainsi sur la table l’épineuse question des agressions humaines que subit ce parc national et réserve ornithologique. Ce sanctuaire fait aussi souvent l’objet de braconnage de la part de pêcheurs véreux qui n’hésitent pas enfreindre les lois pour leurs intérêts personnels.

D’où l’urgence d’allouer plus de moyens à la protection et la gestion de ces réserves marines sans arrêt menacées.

Il apparait évident que la surveillance et la protection des eaux sénégalaises face aux catastrophes écologiques et au pillage reste un défi de taille. Au gouvernement de le relever et de faire tout ce qui est en son pouvoir pour mobiliser l’ensemble des Etats ouest-africains sur le sujet, tant il est vrai c’est au niveau régional que la question de la gouvernance, de la gestion et de la surveillance des eaux territoriales trouvera la meilleure réponse.

Blog écrit par Ahmed Diamé, Chargé de campagne Océans à Greenpeace Afrique