Surexploitation des Ressources Marines

Greenpeace Afrique et les pêcheurs artisanaux tirent la sonnette d’alarme

Feature Story - juillet 4, 2011
Greenpeace Afrique et les pêcheurs artisanaux appellent les gouvernements ouest africains et l’UE à une gestion durable et équitable des ressources marines. Ils tirent aussi la sonnette d’alarme quant à la situation actuelle des pêcheries. Cette déclaration a été faite mercredi dernier à la maison de la culture Douta Seck de Dakar, lors d’une rencontre organisée par Greenpeace Afrique.

Abdou Karim Sall, un des pêcheurs artisans de la tournée «African Voices», visitant un marché des poissons au Royaume-Uni. La plupart des poissons vendus en Europe sont capturés dans les eaux ouest africaines où les chalutiers européens ont des impacts dévastateurs sur les stocks de poissons. © Francisco Rivotti / Greenpeace

La surexploitation des ressources halieutiques en Afrique de l’ouest inquiète. Ainsi, Greenpeace Afrique et les pêcheurs artisanaux ont décidé d’alerter l’opinion sur la question.

«Après avoir vidé ses fonds marins, l’Union européenne a transféré ses capacités de pêche dans les eaux ouest africaines, menaçant le bien-être et la sécurité alimentaire de millions de populations locales. Nos gouvernements et l’UE doivent revoir leurs politiques afin de garantir une gestion durable et équitable des pêcheries», a annoncé Oumy Sène, chargée de campagne Océans à Greenpeace Afrique.

Même son de cloche du côté des pêcheurs artisanaux. «Nous sommes les principales victimes de la surpêche par les bateaux étrangers, et aujourd’hui rien n’est fait pour prendre en compte nos préoccupations et nos intérêts dans les accords de pêche que signent nos Etats», témoigne Abdou Karim Sall, pêcheur à Joal, par ailleurs membre de la délégation des six pêcheurs ouest africains qui s’était rendue en Europe entre avril et mai dernier dans le cadre d’une tournée dénommée "African Voices".

«Autant de préoccupations que la révision des politiques communes de pêche (PCP) dont la fin est prévue en 2013 compte prendre en compte selon les autorités des l’UE en charge des affairés maritimes et de la pêche que Greenpeace et les pêcheurs ont rencontrées», a ajouté Oumy Sène Diouf de Greenpeace Afrique.

Raoul et Prudence de Greenpeace Afrique en pleine discussion avec les participants devant l’exposition.

Selon Raoul Monsembela de Greenpeace Afrique, la situation alarmante des pêcheries est mondiale. Selon le dernier rapport de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture), 53 pour cent des stocks mondiaux de poissons sont exploités à leur maximum, 32 pour cent sont surexploités ou épuisés et seulement 15 pour cent sont modérément utilisés ou sous-exploités.

La cérémonie qui a vu la participation d’universitaires, d’organisations de pêcheurs, d’organismes sous régionaux, de bailleurs et d’étudiants a permis de diagnostiquer les principales menaces qui pèsent sur les pêcheries. Selon Raoul Monsembula chargé de campagne océans à Greenpeace Afrique, «la surpêche, la pêche destructrice, la prise accessoire et la pêche illicite non réglementée et non rapportée (INN) constituent les principales menaces dans nos pêcheries.»

Une exposition de photos et un cocktail ont mis fin à la manifestation qui a enregistré une centaine de participants.

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