Nouveau protocole de  pêche Union Européenne-Mauritanie : Greenpeace plaide pour une gestion régionale des stocks de petits pélagiques

Communiqué de presse - octobre 22, 2015
Dakar, le 22 Octobre 2015 – Suite à la signature d’un nouveau protocole avec l’Union Européenne (UE), Greenpeace appelle la Mauritanie à encourager une gestion régionale de certains stocks, notamment les petits pélagiques, de concert avec des organisations régionales telles que la Commission Sous Régionale des Pêches (CSRP), pour une gestion durable des ressources et l’intérêt des communautés de pêcheurs artisans de la région.

Le présent protocole, dont le texte vient d’être rendu public, devrait être adopté prochainement par les Ministres de la Pêche de l’Union Européenne (UE) avant d’être discuté (pour approbation) par le Parlement Européen. Il entre dans le cadre d’un Accord de Partenariat conclu en 2006 et va durer quatre (4) ans pour une contrepartie financière annuelle de cinquante-cinq (55) millions d’euros. En plus, il est prévu un appui financier pour le développement d’une pêche durable en Mauritanie d’un montant de seize millions cinq-cents mille (16,5) euros pour la période du protocole.

«Ce nouveau protocole comporte des avancées qui devraient concourir à davantage de transparence, telles que la responsabilité qui incombe à la Mauritanie, en tant qu’Etat côtier, de rendre public tout accord public ou privé autorisant l’accès à sa Zone Economique Exclusive (ZEE) par des navires étrangers. De plus, l’accès à ses  ressources halieutiques par la flotte étrangère sera uniquement accordé dans la mesure de l’existence d’un surplus; ceci suppose une évaluation régulière des stocks pour une meilleure estimation du Rendement Maximum Durable (RMD), ce qui est loin d’être le cas », soutient Marie Suzanne Traoré, Chargée de Campagne Océans à Greenpeace Afrique.

« Ce protocole, qui offre notamment des possibilités de pêche aux chalutiers congélateurs de pêche pélagique de l’UE, soulève des préoccupations relatives à la gestion des stocks des petits pélagiques des eaux ouest africaines qui sont d’ores et déjà pleinement exploités1 voire surexploités. Ces stocks jouent un rôle important dans la sécurité alimentaire des populations africaines et demeurent une ressource primordiale pour les pêcheurs artisans de la région », ajoute Mme Traoré. 

En outre, des inquiétudes relatives à la protection de l’écosystème marin et de la biodiversité sont légitimes concernant des catégories de pêche telles que les thoniers senneurs ainsi que les navires de pêche aux crustacés, connus pour leurs pratiques de pêche destructrices. Le fait que ce nouveau protocole admette des prises accessoires de 8% de céphalopodes pour la pêche à la crevette, constitue également une menace pour les pêcheurs locaux mauritaniens qui, jusque-là, ont l’exclusivité de l’exploitation des stocks de céphalopodes.

Greenpeace encourage le gouvernement mauritanien à réserver les céphalopodes aux pêcheurs locaux et lui demande de prendre en compte les recommandations du CECAF-FAO sur les petits pélagiques de façon à assurer une utilisation durable de ces ressources au bénéfice des pays côtiers ouest africains. Greenpeace recommande également à l’Union Européenne de prendre des mesures pour minimiser les prises accessoires conformément aux objectifs de la Politique Commune de la Pêche (PCP).

Note:

(1)     Le rapport complet de la FAO sur les pêches et l’aquaculture N.1036 http://www.fao.org/docrep/019/i3346b/i3346b.pdf

Contact Media : Bakary Coulibaly, Chargé de Communication Campagne Océans, Greenpeace Afrique ; Mail:  ; Mob : +221773336265

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