Les pêcheurs artisans du Sénégal appellent les députés à voter pour un code de la pêche qui protège leurs moyens de subsistance

Communiqué de presse - juin 29, 2015
Dakar, le 28 juin 2015 – Aujourd’hui, des représentants de différents corps de métiers de la pêche artisanale se sont joints à l’appel de Greenpeace pour inviter les parlementaires sénégalais, à voter pour un code de la pêche qui protège leurs moyens de subsistance. Ils ont remis, au quai de pêche de Soumbédioune (Dakar), à une délégation de députés, des filets, des paniers et des caisses vides, symbolisant leur cri de détresse.

 

 

Considérant l’importance de la pêche pour la population sénégalaise en général, et les pêcheurs artisans en particulier, la nouvelle législation, qui sera votée  ce lundi par les députés, doit être  fondée sur une vision à long terme qui  intègre des  principes  fondamentaux du développement durable et leur application effective.

«Nous ne comptons que sur la pêche pour nourrir nos familles, les soigner et assurer la scolarisation de nos enfants. Aujourd’hui, le poisson se fait de plus en plus rare. Nous allons de plus en plus loin et bravons tous les dangers possibles pour pêcher de moins en moins de poissons. Il n’est pas rare que nous rentrions de mer avec nos pirogues vides. La majorité de nos épouses qui s’activent dans la transformation et la vente de poissons n’ont plus d’activités. Nos moyens de subsistances présents sont compromis et le futur  de nos enfants risque d’être hypothéqué. Notre survie dépend de ce code.» a soutenu, Mamadou Sarr, pêcheur artisan à Ouakam.

Vu la situation actuelle des pêcheries sénégalaises, caractérisées par une surexploitation de la majorité des stocks de poissons, il est impératif d’accorder la priorité aux pêcheurs qui contribuent le mieux à une exploitation durable et à un développement socio-économique équitable.

 « Le projet de loi, portant révision du Code de la pêche maritime soumis au vote des députés a le mérite de comporter quelques avancées notamment en matière de participation, de responsabilisation des acteurs locaux et de lutte contre la pêche illégale. Cependant certains amendements apportés au texte en révision vont clairement à l’encontre d’une telle politique », a déclaré Marie Suzanne Traoré, chargée de campagne Océans à Greenpeace Afrique.

«  La surcapacité des flottes de pêche, une des causes principales de la surexploitation des stocks de poisson, ne fait l’objet d’aucune mesure de gestion. Le manque de transparence persiste et l’accès aux données et aux informations notamment sur les activités des navires et compagnies de pêche opérant dans les eaux sénégalaises n’est pas prévu. Les accords d’accès à la ressource par des navires étrangers ne peuvent être accordés que sur la base de l’existence de surplus disponible et  doivent être conditionnés aux respects de critères environnementaux et sociaux stricts. La pêche non autorisée doit être sanctionnée de manière dissuasive et appliquée de façon non discriminatoire, sans aucune possibilité  de  négociation pour les contrevenants. De plus, il est urgent que les dispositions relatives aux activités de pêche aboutissent à l’interdiction de tout type d’engin  de pêche qui détruit les ressources halieutiques ou l’habitat marin », a ajouté Marie Suzanne Traoré.

Depuis  le début du processus de révision de ce code, Greenpeace et d’autres organisations actives dans la pêche mènent la campagne  ‘Oui pour un code de la pêche progressiste’ à travers une pétition qui a permis de collecter, à ce jour, plus de 10 000 signatures1.        

 Note:

(1)    http://www.greenpeace.org/africa/fr/joignez-vous-a-nous/Oui-pour-un-code-de-la-peche-progressiste-au-Senegal/

Contact:

Bakary Coulibaly, Chargé de communication, Campagne Océans, Greenpeace Afrique, mail :  ; Téléphone : 338494141

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