Mbandaka, 22 mars 2019 – Le peuple autochtone du village Lokolama, dans la province de l’Équateur,  à 50 km de la ville de Mbandaka, a officiellement reçu, des mains du ministre  provincial en charge des forêts, l’arrêté lui attribuant la concession forestière couvrant une superficie de 10.151,11 hectares, lors d’une cérémonie organisée le 19 mars 2019 au village Penzele. Avec l’appui de Greenpeace Afrique, Lokolama est le premier village composé uniquement de peuple autochtone dans toute la province de l’Equateur, à se voir octroyer une concession forestière. L’arrêté attribuant cette concession, dénommée “forêt de Wamba”, a été signé en février 2019 par le gouverneur de la province de l’Equateur.

 

En 2016, Greenpeace Afrique et le peuple autochtone du village Lokolama ont lancé le projet de foresterie communautaire dans le but de sécuriser les forêts de ce dernier et de développer des activités socio-économiques pour améliorer leur condition de vie. Le projet bénéficie de la contribution financière de la Fondation Turing.

Depuis, le processus de foresterie communautaire est passé par plusieurs étapes notamment la sensibilisation du peuple autochtone de Lokolama audit processus, leur formation à la cartographie participative qui a abouti à la délimitation de leur forêt, ainsi que le dépôt de leur dossier auprès des autorités compétentes.

 

« Hier encore, le peuple autochtone de Lokolama ne pouvait s’imaginer avoir des droits sur leurs forêts. Nous sommes dans la joie car nous nous sommes affranchis de l’illégalité des exploitants forestiers. Nous remercions Greenpeace Afrique qui a accepté notre demande d’accompagnement dans ce processus, et c’est également grâce à elle que nous connaissons aujourd’hui l’importance des tourbières pour le monde. Nous comptons sur nous-même pour notre développement local à travers des projets qui vont dans le sens de protéger notre forêt », a déclaré Valentin Engobo, président de l’Association des Peuples Autochtones Pygmées de Lokolama.

« Aussi, nous en appelons à la cohabitation harmonieuse avec les communautés voisines. Nous adressons aussi un message d’espoir à tous les peuples autochtones de la province de l’Equateur pour leur dire que la porte nous est maintenant ouverte et que nous pouvons  commencer bénéficier de nos droits », a-t-il ajouté.

Pour le peuple autochtone de Lokolama, la prochaine étape du processus de foresterie communautaire va consister en une enquête sur la biodiversité au sein de leur forêt et à l’élaboration d’un plan simple de gestion pour garantir une exploitation responsable.  

 

Les autorités locales et administratives présentes lors de cette cérémonie, ont assuré au  peuple autochtone du village Lokolama leur soutien et les ont exhorté à faire de leur forêt un modèle dans la gestion durable maintenant que leur droit sur leur forêt est sécurisé légalement.

« Le gouvernement provincial soutient toute initiative qui tend vers l’amélioration des conditions de vie des populations dans l’Équateur. Je demande à Greenpeace Afrique de continuer d’accompagner le peuple autochtone de Lokolama dans la mise en œuvre du plan simple de gestion de leur concession de forêt communautaire », a déclaré, M. Roger Bampele Bifongo, ministre provincial de l’environnement et développement durable de la province de l’Équateur.

Pour Greenpeace Afrique, maintenant qu’il possède légalement sa propre forêt, le peuple autochtone de Lokolama a une grande responsabilité et un grand défi devant le monde, l’État et ainsi que les autres communautés quant à la protection et la bonne gestion de leur forêt.

« Greenpeace Afrique s’engage à accompagner le peuple de Lokolama dans la mise en œuvre de son plan simple de gestion. Nous en appelons aussi à l’administration locale, provinciale et nationale à fournir tout son appui à cette communauté. Aussi, nous invitons le peuple de Lokolama à réfléchir sur les moyens de développement des infrastructures au sein de leur communauté et à vivre en harmonie et en paix avec les autres communautés, pour une bonne appropriation de la protection de la forêt par tous», a martelé Irène Wabiwa, responsable de la campagne forêt à Greenpeace Afrique.

Les peuples autochtones sont les gardiens de la forêt depuis des siècles. La forêt est leur habitat ; ils y tirent leur nourriture, le lieu par excellence pour leurs rites sacrés, sans compter que cette forêt est également une source de biens économiques et sociaux. Leur permettre d’acquérir des droits reconnus par l’Etat congolais et de gérer eux même cette forêt est un moyen pour lutter contre l’exploitation forestière industrielle qui menace leur forêt. La foresterie communautaire constitue une solution alternative aux pratiques destructrices des forêts, qui se font sous-couvert de l’argument du développement local des communautés.

« Nous encourageons l’administration à octroyer beaucoup plus de concessions forestières à un grand nombre de communautés en RDC. Et aux différentes parties prenantes, nous leur demandons d’investir encore plus dans les initiatives basées sur les communautés. Nous en appelons au peuple autochtone du village Lokolama au sens de responsabilité quant à la protection de leur forêt. Depuis 2016, la réussite du processus de foresterie communautaire, jusqu’à l’attribution de leur concession est le fruit avant tout des efforts du peuple autochtone de Lokolama », a rappelé Serge Ngwato, chargé de campagne forêt à Greenpeace Afrique.

 

Contact media

  • Afy Malungu, chargée de communication – forêt du bassin du Congo, Greenpeace Afrique, +243991521250, [email protected]

 

  • Serge Sabin NGWATO, Chargé de de campagne forêt, Greenpeace Afrique, +243978305176 [email protected]