Agriculture et climat :

promouvoir un modèle durable

Page - décembre 12, 2015
La COP21 et le greenwashing, c’est une grande histoire d’amour. Les professionnels de l’agrobusinness arriveraient presque à nous faire croire que manles sytèmes de production actuels à grande échelle sont bon pour le climat. Trêve de bobards, voilà quelques éléments pour mieux comprendre le débat.

L’agriculture, avec la forêt, contribue à un quart des émissions de GES d’après le GIEC

Les émissions agricoles sont principalement liées à l’élevage et à la gestion des sols et des nutriments (c’est-à-dire à l’apport d’engrais de synthèse pour nourrir les sols).

Avec au moins 14% des émissions globales de GES d’après la FAO, l’élevage est particulièrement incriminé. Il est difficile d’avoir un chiffre exact notamment car une partie importante de la déforestation est due à l’élevage ou à des exploitations agricoles de grande envergure (pour des pâturages, pour produire du soja destinés à l’alimentation animale, ou pour des plantations d’huile de palme), mais aussi de par la complexité de ces filières.

agriculture écologique pour lutter contre le changement climatique

Pourtant, l’agriculture est particulièrement tributaire des dérèglements climatiques

En effet, de par sa nature, le secteur agricole est très sensible aux aléas climatiques. D’autant plus que les systèmes de culture actuels, comme les monocultures, requièrent un climat stable et des conditions idéales. Certains cultivateurs ont des besoins très spécifiques et ne poussent que dans des conditions géographiques et climatiques limitées. Mauvais point donc pour l’agriculture industrielle. Et paradoxe également car l’agriculture industrielle se nuit tout particulièrement en contribuant aux changements climatiques.

Les dérèglements climatiques menacent donc directement la souveraineté alimentaire mondiale. Et ses effets se font d’ailleurs d’ores et déjà ressentir, surtout en Afrique où les prix des denrées alimentaires risquent d’augmenter de 12 à 70% avant la fin du siècle.   Dans les décennies à venir, les phénomènes météorologiques extrêmes et les conditions climatiques inhabituelles risquent de devenir de plus en plus courants. C’est pour faire face à ces écueils que nous devons construire un système agricole plus résistant.

La solution passe en grande partie par l’agriculture écologique

De nombreuses solutions pour s’adapter à ces changements, sinon toutes, peuvent s’appuyer sur des pratiques existantes et sur l’agriculture écologique plutôt que sur des technologies totalement nouvelles. Par exemple, l’agriculture écologique contribue à la création de systèmes agricoles et alimentaires capables d’affronter le manque d’eau. Les pratiques d’agroforesterie telles que l’incorporation d’arbres dans les terres cultivées, la diversification des exploitations ou encore les méthodes traditionnelles de sélection végétale pour améliorer la résistance à la sécheresse, sont connues dans le monde entier. Elles offrent des résultats probants pour identifier des méthodes de protection efficaces contre les futurs chocs climatiques. Enfin, la constitution d’un sol sain est indispensable pour permettre aux exploitations de faire face à la sécheresse. Autant de pratiques qu’encourage l’agriculture écologique.

Changer de système alimentaire permettrait de créer des puits de carbone à grande échelle. Mais aussi de développer de nombreuses autres façons de réduire les émissions de gaz à effet de serre, notamment à travers la gestion des sols et grâce à la transition vers un élevage écologique. Car un élevage écologique jouerait un rôle clé dans les agroécosystèmes en aidant entres autres à optimiser la fertilisation des sols, à condition de transformer profondément la production animale et sa consommation.

la solution: privilégier le local, le bio, les petits producteurs

Tout le monde peut agir sur l’agriculture… grâce à sa fourchette !

Un moyen donc de réduire les émissions de GES, c’est à travers ce que l’on met dans nos assiettes, notamment en mangeant local et bio, en achetant moins de produits transformés et emballés, et en privilégiant les produits issus de petites exploitations communautaires.

 

Adapté de l’article paru sur Greenpeace France.