La forêt du Bassin du Congo est la seconde plus grande forêt tropicale humide. Elle abrite 40 à 60 millions de personnes, 270 espèces de mammifères, dont des singes comme le gorille et le bonobo, et 39 espèces propres à la région comme l'okapi et l'éléphant de forêt.
Chaos et destruction
Elle joue également un rôle vital dans le contrôle du changement climatique : à elle seule, la forêt de la République démocratique du Congo (RDC) stocke plus de 8% du carbone mondial. Soit le quatrième plus grand réservoir de carbone forestier du monde.
La forêt tropicale du Bassin du Congo est donc aussi importante sur le plan social qu’écologique. Et pourtant, son avenir est menacé par l'exploitation forestière industrielle et par l’agrobusiness. En Afrique centrale, le chaos social, l’accaparement des terres et la destruction environnementale sont omniprésents.
Populations locales anéanties
Les permis de coupe qui y sont attribués, surtout en RDC, couvrent 50 millions d'hectares de forêt tropicale. Ce qui équivaut environ à la taille de la France. La Banque mondiale, les donateurs internationaux et le gouvernement de la RDC ont encouragé l'exploitation industrielle comme un moyen de stimuler le développement et d'alléger la pauvreté. Erreur. Celle-ci ne fait qu’alimenter les problèmes en anéantissant les populations locales.
Si l'exploitation industrielle continue de gagner du terrain en Afrique centrale, la RDC, par exemple, risque de perdre plus de 40% de ses forêts d’ici 2050. Une catastrophe sociale et écologique. Mais aussi climatique car cela libérerait jusqu'à 34,4 milliards de tonnes de C02 !
Berceau originel du palmier à huile, l’Afrique est aussi au centre de toutes les convoitises agroalimentaires. Comme les capacités de production arrivent à saturation dans les principaux pays producteurs (Indonésie, Malaisie…), les grands groupes agroindustriels voient l’Afrique comme terre idéale pour satisfaire une demande mondiale en constante augmentation. Si certains y voient une opportunité économique pour les populations locales, cette expansion menace les moyens de subsistance de ces communautés ainsi que l’environnement.