30.000 cartes postales pour une alimentation saine

Les OGM doivent disparaître de l'alimentation animale

Communiqué de presse - 24 juin, 2003
Bruxelles, le 24 juin 2003 - Greenpeace rencontre aujourd'hui des porte-paroles de Carrefour, Delhaize-Le-Lion et Colruyt. Le but ? Débattre de la présence d'organismes génétiquement modifiés (OGM) dans les mélanges pour animaux qui sont à la base des produits qu'ils commercialisent. Tout au long de ces deux derniers mois, Greenpeace a mené une vaste campagne de sensibilisation des consommateurs et a ainsi récolté plus de 30.000 signatures de personnes (environ 10.000 par chaîne de distribution) favorables à une politique d'engraissage des animaux sans OGM.

Les OGM entrent dans la chaîne alimentaire par une porte dérobée : l'alimentation animale

En 2000, les chaînes de supermarchés Carrefour, Delhaize-Le-Lion et Colruyt s'étaient engagées vis-à-vis de Greenpeace à ce que les produits de leur marque propre soient fabriqués au départ d'animaux nourris avec des mélanges non-OGM. Cette démarche s'est concrétisée pour les oeufs, la volaille et le poisson, mais pas encore pour la viande de porc, de boeuf et de veau et les produits laitiers. Greenpeace exige de Carrefour, Delhaize-Le-Lion et Colruyt qu'ils insistent auprès de leurs fournisseurs et du secteur de l'alimentation animale pour éliminer les OGM des mélanges pour animaux utilisés pour leurs marques propres.

Cette exigence est aujourd'hui renforcée grâce au soutien de plus de 10.000 consommateurs qui ont envoyé des cartes postales à Carrefour, Delhaize-Le-Lion et Colruyt (au total 30.000 cartes postales ont été enregistrées pour l'instant, soit plus de 10.000 adressées à chaque grande surface séparément). Par leur démarche, ils font savoir aux grandes surfaces belges qu'ils souhaitent pouvoir choisir une alimentation sans OGM. Ils insistent aussi pour que les produits laitiers ainsi que la viande de porc, de boeuf et de veau des marques propres de ces grandes surfaces soient produits au départ d'animaux n'ayant pas été nourris avec des organismes génétiquement modifiés. Entre-temps, ils demandent l'étiquetage volontaire des produits provenant d'animaux nourris avec des OGM.

"Carrefour, Delhaize-Le-Lion et Colruyt doivent voir dans cette action la volonté de leurs clients de leur voir développer une politique non-OGM", déclare Karen Simal, responsable de la campagne de Greenpeace. "Nous attendons de ces grandes surfaces qu'elles prennent des mesures directes et créatives pour répondre aux attentes des consommateurs. Cette action est aussi un signal important pour les autres supermarchés (comme Cora, Champion-Mestdagh, Makro, Aldi, Lidl, Spar, Intermarché, Match, Prima): à eux d'assurer à leurs clients des filières sans OGM. Ce signal est également adressé au secteur laitier qui, jusqu'ici, n'a encore pris aucun engagement pour offrir des produits fabriqués au départ de mélanges sans OGM."

Il est possible de garantir une alimentation animale sans OGM en Belgique. Il existe dans notre pays un cahier des charges qui rend possible la livraison d'alimentation pour animaux d'élevage contrôlée sur le plan des OGM. Ce cahier des charges a d'ailleurs été développé en collaboration avec les secteurs de la grande distribution et de l'alimentation animale en Belgique. Apfaca, fédération des fabricants d'aliments composés pour animaux, prétend que ses membres seraient en mesure de livrer suffisamment de mélanges pour animaux OGM-contrôlés pour répondre à la demande de la grande distribution, si celle-ci décidait d'opter pour une telle filière pour ses marques propres.

"C'est au secteur d'affirmer sa volonté de satisfaire rapidement la demande du consommateur càd celle d'une alimentation animale exempte d'OGM, renchérit Karen Simal. Le protection de l'environnement est à ce prix. »

Les OGM continuent à s'immiscer dans la chaîne alimentaire via l'alimentation animale. Des millions de tonnes de soja, de maïs sont importées pour servir de nourriture aux animaux. Ces OGM constituent une menace pour l'environnement. Les consommateurs continuent d'acheter des produits tels que viande, lait, fromage et oeufs fabriqués au départ d'animaux ayant été engraissés avec des OGM. D'ici la fin 2003, une réglementation européenne entrera en vigueur sur l'étiquetage des OGM dans l'alimentation animale. De la sorte, les éleveurs et producteurs sauront si les mélanges qu'ils utilisent contiennent ou non des OGM. Par contre, les produits provenant d'animaux nourris avec des OGM (comme la viande, le lait ou le fromage), ne devront pas officiellement être étiquetés. Ils pourront toutefois l'être sur base volontaire.

Tout au long de ces deux derniers mois, Greenpeace a mené une campagne de sensibilisation pour informer le consommateur des impacts négatifs des OGM sur l'environnement. Greenpeace a entre autres présenté sa sixième édition du Guide des produits "avec ou sans OGM". Ce guide fournit un classement (listes verte, orange et rouge) des produits provenant d'animaux nourris ou non avec des OGM. "Les consommateurs réservent un accueil favorable à ce Guide qui reste à ce jour la seule façon de faire un choix conscient en faveur de l'environnement", conclut Karen Simal.

Notes: Les organismes génétiquement modifiés constituent un risque important pour la biodiversité : uniformisation des variétés utilisées dans notre approvisionnement alimentaire et renforcement des résistances aux herbicides et aux insecticides. Ceci souligne encore une fois l'inutilité des manipulations génétiques dans l'agriculture. Il devient de plus en plus évident qu'il sera difficile, voire impossible, de parvenir à une cohabitation entre agriculture transgénique et agriculture biologique. Sur le site de Greenpeace, vous trouverez de nombreux rapports traitant de cette problématique. On y parle entre autres des risques de la dissémination des OGM dans l'environnement.

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