DEME contribue lui aussi à la destruction du Pôle Nord

Communiqué de presse - 13 juin, 2014
Après Jan De Nul Group en 2012 et 2013, c’est désormais une autre entreprise belge, DEME, qui effectuera des travaux de dragage cet été en Arctique russe. Objectif : favoriser la construction du port Sabetta pour faciliter l’exploitation et l’exportation, par la Russie, de pétrole et de gaz issus de la région. Greenpeace exige que DEME se retire de ce projet, qui pourrait engendrer un impact environnemental désastreux.

« La Belgique ne prend pas la protection du Pôle Nord au sérieux » affirmait Greenpeace en mai 2013. L’organisation environnementale dénonçait alors la décision du Ducroire, qui avait accordé une assurance-crédit à la grande exportation pour favoriser les activités de dragage de Jan De Nul Group en Arctique. Les autorités belges marquaient ainsi leur soutien à la construction du port Sabetta, projet crucial pour la Russie dans sa quête d’exploitation de pétrole et de gaz en Arctique.

Et maintenant ? Notre pays a-t-il changé son fusil d’épaule au cours des douze derniers mois ? Pas vraiment. Des entreprises belges encouragent toujours cette course insensée aux énergies fossiles au Pôle Nord et contribuent à la concrétisation d’un projet qui pourrait générer un impact environnemental considérable. De nouveaux « acteurs » sont toutefois récemment apparus puisque DEME, filiale d’Ackermans & van Haaren, a pris le relais de Jan De Nul Group au mois de mai 2014. C’est donc elle qui envisage de poursuivre les travaux à partir de cet été.

« DEME prétend respecter des normes environnementales élevées. Pourtant, en favorisant l’exploitation industrielle en Arctique, elle risque de contribuer à la destruction de cette fragile région, où réside une faune unique », dit Joeri Thijs, responsable de la campagne Arctique pour Greenpeace Belgique. « DEME devrait purement et simplement casser son contrat en Arctique et envoyer ainsi un signal fort. »

A l’instar de Jan De Nul Group en 2013, DEME s’adressera à l’assureur-crédit public belge Ducroire pour couvrir ses activités. Tenant compte de la réputation environnementale catastrophique des compagnies pétrolières russes et du temps de préparation très court dont bénéficie DEME pour opérer dans des conditions extrêmement difficiles, il est indispensable que Ducroire ne refasse pas la même erreur qu’un an plus tôt. Aucune assurance-crédit, qui plus est avec le soutien du contribuable, ne peut être octroyée pour couvrir les activités de DEME en Arctique.

« Cette région doit absolument être protégée et cette folle course aux énergies fossiles doit cesser. Il est temps de se tourner vers d’autres ressources énergétiques, durables, qui nous permettront de lutter efficacement contre les changements climatiques et qui n’entraîneront pas la destruction des dernières zones naturelles de notre planète. DEME doit montrer l’exemple et prouver que sa charte de durabilité n’est pas un leurre », conclut Joeri Thijs.

Notes :

- Consultez notre carte interactive, pour mieux localiser le port Sabetta ainsi que les espèces animales vivant aux alentours.

- Plus d’information dans notre briefing « Des entreprises belges détruisent le Pôle Nord » ici ou en fichier joint.

- Aujourd’hui, Greenpeace laisse la possibilité au grand public de marquer son opposition aux travaux de DEME en envoyant un email à Luc Bertrand (CEO d’Ackermans & van Haaren) et à Alain Bernard (CEO DEME). Plus d’info ici.