Des ours polaires investissent le Salon de l'auto !

Greenpeace dénonce l'impact négatif de VW sur l'Arctique

Communiqué de presse - 13 janvier, 2012
Bruxelles, le 12 janvier 2012 : une délégation d'ours polaires s'est rendue ce matin au Salon de l'Auto pour y « animer » le stand Volkswagen. Greenpeace entend ainsi rappeler que VW mène la danse lorsqu'il s'agit de contrecarrer l’adoption de normes plus strictes pour les émissions du secteur automobile. Le plus grand constructeur automobile européen contribue par ce lobbying contre-productif à la dégradation du Pôle nord. Du carburant provenant de cette zone sensible de la planète commence, en effet, à être utilisé pour alimenter les modèles énergivores du constructeur allemand.

 C'est sur le plateau du Heysel que l'image réputée verte de VW a été ébranlée (1). Certaines versions 2012 de la Coccinelle consomment par exemple plus que le modèle original datant de 1938 (2). « Pour éviter l'absurdité d'une nouvelle ruée vers l'or noir, il faut rendre nos véhicules plus sobres, commente Arnaud Collignon, de la campagne Climat de Greenpeace. Avec la hausse des prix de l'essence ou du diesel, les consommateurs ont tout à gagner à disposer de véhicules moins énergivores. Or, malgré l'image verte qu'il tente de se forger, VW affiche des prestations plus que moyennes en matière de consommation et d'émissions de CO2. »

Une trentaine « d'ours polaires » se sont ainsi invités sur le stand Volkswagen du Salon de l'Auto. Ils y ont inspecté plusieurs modèles aux piètres performances énergétiques. La délégation d'ours polaires a demandé à VW de tenir ses promesses environnementales notamment en cessant d'orchestrer un lobbying intense visant à éviter l'adoption en Europe de normes ambitieuses pour le CO2. « En d'autres termes, VW doit améliorer l'efficacité de ses véhicules, poursuit Arnaud Collignon. »

Pôle nord

En parallèle, une banderole marquée du slogan : « VW stop destroying the Arctic » a été déployée  à l'entrée du salon où les visiteurs étaient accueillis par une ourse polaire particulièrement vraisemblable. Des compagnies pétrolières comme Shell et BP – appâtées par le coût élevé du pétrole et la rentabilité de son exploitation – envisagent sérieusement l'exploitation des dernières réserves pétrolières même si elles se trouvent dans les coins les plus reculés de la planète.

Si des constructeurs automobiles comme Volkswagen entretiennent notre dépendance au pétrole en ne rendant pas leurs modèles sensiblement plus sobres, les compagnies pétrolières n'hésiteront pas à se conduire comme des cowboys au Pôle nord. Ainsi, un cercle particulièrement vicieux se met-il en place en Arctique : injection de CO2 dans l'atmosphère préjudiciable au climat et favorisant la fonte des glaces, la fonte des glaces ouvrant la voie à l'exploitation de la zone polaire. La destruction de l'Arctique ne met pas uniquement en danger des animaux comme l'ours polaire. La planète entière est concernée, la glace polaire permettant en outre de lutter contre le réchauffement planétaire. (3)

Lobby destructif

La marque VW est la plus vendue en Belgique et le groupe VW ambitionne de devenir le premier constructeur automobile au monde. Malheureusement, VW utilise sa position dominante sur le marché pour s'opposer – notamment via la fédération européenne des constructeurs automobiles (ACEA) – à des normes européennes plus ambitieuses en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. (4) Or, cette législation européenne devrait nous aider à nous défaire de notre dépendance au pétrole. (5)

 Notes :

(1) http://www.greenpeace.org/belgium/Global/belgium/report/2011/rapport_VW-FR.pdf

(2) La Beetle 2.0 TSI sport consomme 7,7L/100  pour 179g de CO2. La consommation du modèle original était de l'ordre des 6 litres au cent. 

(3) www.greenpeace.org/international/Global/international/publications/climate/2010/ArcticBriefingFINAL.pdf 
    Le rapport du GIEC de 2007 évoque le risque lié à la montée des eaux suite à la fonte des glaces de l'Arctique, ce  risque affecterait plusieurs millions d'êtres humains.

(4) http://bit.ly/VW_Mythes_FR

(5)  Des normes plus ambitieuses mais réalistes pour les véhicules  (50g CO2/km pour les voitures et 88g CO2/km pour les véhicules utilitaires  à l'horizon 2030) devraient permettre de réduire la consommation en pétrole du secteur des transports de 13%, soit  1,1 million de barils par jour.  Ceci correspond plus ou moins à la consommation totale de pétrole de l'Autriche, du Danemark, du Portugal et de la Norvège ainsi que de la Finlande. On pourrait ainsi atteindre une réduction de 8% pour l'ensemble du secteur en Europe.