La sécurité nucléaire en Belgique, seule la sortie du nucléaire peut l'assurer !

Pour Greenpeace, les tests de résistance sont un nouvel écran de fumée face à l'enjeu de la sécurité

Communiqué de presse - 16 mars, 2011
Bruxelles, le 16 mars 20011 : contrairement à ce que les autorités laissent entendre dans leur campagne d'information « Risque nucléaire – Que faire en cas d'accident ? », les mesures envisagées sont insuffisantes. Elles peuvent se révéler efficaces en cas d'incident nucléaire mais pas en cas d'accident majeur. Greenpeace a épinglé une série de lacunes du plan.

 Greenpeace a analysé les mesures existantes en tenant compte entre autres des données météorologiques susceptibles d'influencer l'impact d'un accident nucléaire d'une certaine ampleur (direction des vents, pluviosité etc). Les lacunes repérées dans le plan national d'urgence nucléaire belge sont répertoriées dans un dossier intitulé : « Plan national d'urgence nucléaire belge, un emplâtre sur une jambe de bois ».

En voici quelques éléments significatifs :

  • Les mesures actuelles ne tiennent pas compte de l'ensemble des installations nucléaires qui se trouvent à nos frontières. La centrale nucléaire de Gravelines (région de Dunkerque) ne se trouve qu'à une trentaine de kilomètres de la côte belge. Elle comprend six réacteurs ce qui en fait une des plus grosses centrales nucléaires au monde. En cas d'accident avec des vents dominants du sud-ouest., des quantités importantes de radioactivité pourraient atteindre la Belgique. Aucun exercice spécifique n'a été prévu pour ce scénario. Il en va de même avec les transports nucléaires qui traversent de nombreuses villes belges.
  • Le plan d'urgence nucléaire prévoit la distribution de tablettes d'iode pour la population dans un rayon de 20 km autour des centrales nucléaires alors que la zone potentiellement contaminée est beaucoup plus grande. Les tablettes d'iode n'ont d'effet que sur l'iode-131, un isotope qui peut provoquer des cancers de la thyroïde. L'impact d'isotopes comme le Césium-137 ne sont pas concernés. 
  • Beaucoup des mesures envisagées dans le plan d'urgence nécessitent une préparation approfondie, la formation appropriée de personnes ressources et des exercices réguliers dans les infrastructures d'accueil. C'est actuellement insuffisamment le cas et les infrastructures adéquates font défaut. Le plan ne prévoit pas de mesures d'évacuation et de mise à l'abri que pour la population installé dans un rayon de 10 km aux alentours des centrales de Tihange et Doel et de 4 km autour de Mol et Dessel. La zone considérée après la catastrophe de Tchernobyl était de 30 km. Les périmètres de sécurité en Belgique sont trop étriqués.

 

Tests de résistance

Greenpeace s'étonne de la décision qui vient d'être prise en Belgique en ce qui concerne les stress tests pour les centrales nucléaires. Il semble que les autorités cherchent à amadouer la population et démontrer ainsi que les centrales belges sont au-dessus de tous soupçons. Elles ne peuvent intrinsèquement pas être à 100% sûres. La campagne d'information lancée en début de semaine vient également alimenter cette perception fallacieuse alors que l'on évite soigneusement de cartographier le risque nucléaire. Greenpeace suivra attentivement l'évolution des tests de résistance et informera la population.

Il est temps de passer aux renouvelables

Il est indéniable que l'énergie nucléaire est une technologie dangereuse. La situation actuelle au Japon confirme malheureusement cette vérité. Jamais on ne pourra exclure  des erreurs humaines, des défauts techniques ou des catastrophes naturelles. Les alternatives à l'énergie nucléaire existent. Les énergies renouvelables ne demandent qu'à prendre leur essor. C'est aujourd'hui qu'il faut faire un choix clair et le flou qui règne autour de la sortie nucléaire constitue un frein au développement futur d'un système énergétique sûr et durable.

Notre futur gouvernement doit décider s'il va respecter – ou non – la loi de sortie du nucléaire. Pour la sécurité et parce que les technologies sont mûres, il est possible d'évoluer vers des énergies propres et renouvelables. C'est pourquoi le débat autour de la sécurité de nos centrales ne peut pas être évacué. Les moments tragiques que vit actuellement le Japon sont là pour nous le rappeler : il est urgent de sortir du nucléaire.

Pétition

Greenpeace lance aujourd'hui une pétition demandant au gouvernement de respecter la loi sur la sortie du nucléaire à partir de 2015 et de se mettre résolument à l'ouvrage pour nous engager vers un futur énergétique avec 100% de renouvelables. Plus d'info sur www.nucleaire-stop.be.