Greenpeace exige une politique plus cohérente pour les forêts du Congo

Communiqué de presse - 28 septembre, 2010
Greenpeace a remis ce matin aux représentants de partis démocratiques belges, les 18.829 signatures récoltées cet été [1] et réclamant une politique pro-active permettant à la RDC de jouer son rôle en matière de climat, de préserver sa biodiversité et de rééquilibrer les droits de quelque 40 millions de Congolais dont l'avenir dépend des forêts.

Lutter contre la déforestation au Congo, c'est lutter contre le réchauffement climatique. La RDC abrite le 4ème stock de carbone forestier au monde. Ses forêts[2] font l'objet de nombreuses spéculations de la part de divers opérateurs industriels dont l'industrie du bois. L'agriculture industrielle est appelée à se développer considérablement. 40% des forêts congolaises risquent de disparaître d'ici 2050, libérant plusieurs milliards de tonnes de CO2.[3]

"Malheureusement, commente An Lambrechts de la campagne Forêts de Greenpeace, la Belgique a récemment cessé de considérer l'arrêt du pillage des forêts de RDC comme un dossier prioritaire pour sa coopération bilatérale. Un nouvel élan est nécessaire pour que le second poumon vert de la planète puisse continuer à remplir son rôle."

C'est pourquoi Greenpeace s'est adressée le 27 juin dernier aux présidents de parti belges en leur demandant de s'engager à rendre l'aide belge plus cohérente et plus attachée à défendre les intérêts des populations locales.

"Trop souvent, les populations locales se retrouvent prises entre le marteau et l'enclume, poursuit  An Lambrechts. Elles aspirent légitimement au développement mais n'ont d'autre choix que de céder à la pression d'industries irrespectueuses comme l'industrie du bois. La Belgique doit contribuer à leur proposer des modèles de développement alternatifs."

Sans le renforcement du moratoire existant sur les nouvelles coupes forestières et son élargissement à d'autres activités comme l'agriculture industrielle ou le secteur minier, la RDC n'arrivera pas à maintenir ses forêts intactes debout. La Belgique doit impérativement mettre tout en œuvre pour inciter les autorités congolaises à répondre à cette exigence[4].

"C'est maintenant qu'il faut agir si nous voulons éviter le scénario catastrophe observé par exemple en Indonésie où la quasi-totalité des forêts naturelles ont été transformées en plantations de palmiers à huile. Dans ce type de scénario, il n'y a pas que la biodiversité qui trinque. Le climat aussi, la déforestation étant une source considérable de CO2."

Greenpeace a interpellé les partis démocratiques sur ces enjeux et obtenu de la majorité d'entre eux un engagement. Le MR, le PS et le CD&V ont émis le plus de réticences quant au type de soutien que la Belgique doit apporter à la République démocratique du Congo (RDC) en matière de sauvegarde des forêts.

Greenpeace a interpellé les partis démocratiques sur ces enjeux et obtenu de la majorité d'entre eux un engagement. Le MR, le PS et le CD&V ont émis le plus de réticences quant au type de soutien que la Belgique doit apporter à la République démocratique du Congo (RDC) en matière de sauvegarde des forêts.

Une table-ronde organisée à l'issue de la remise de la pétition a permis à toutes les formations politiques de préciser leur point de vue.
Active en Belgique comme en RDC, Greenpeace suivra de près l'évolution du dossier.

Notes aux rédactions :

[1] Etaient présents à la remise de la pétition et à la table-ronde consécutive :
Mesdames Sarah Turine pour Ecolo et Hilde Vautmans pour l'OpenVLD et Messieurs Georges Dallemagne pour le cdH, Philippe Mahoux pour le PS, Peter Luykx pour la N-VA, Dirk Van der Maelen pour le sp.a et Wouter Van Besien pour Groen!

[2] La surface boisée en RDC est supérieure à 172 millions d'hectares. Le pays abrite donc la plus grande partie du massif forestier du bassin du Congo, deuxième massif de forêts tropicales au monde, après l'Amazonie.

[3] op.cit. in « Les forêts africaines : clés de l’équilibre du climat mondial », p3.
[...] On estime que la déforestation en Afrique centrale va libérer au total entre 31,1 et 34,4 milliards de tonnes de CO2, soit environ l'équivalent de cinq ans d'émissions mondiales de CO2 dues au seul secteur des transports. [...]

[4] Dans le cadre du plan d'action national défini par le Congo autour des forêts et du climat, il circule, en ce moment, des scénarios relatifs à l'expansion de l'industrie du bois et à l'arrivée massive des plantations de palmiers à huile. Consultez à ce propos la version la plus récente du plan d'action congolais :

http://www.forestcarbonpartnership.org/fcp/sites/forestcarbonpartnership.org/files/Documents/PDF/Jul2010/R-PP_V3.1_Français_July2010.pdf

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