L’accord climatique sera rapidement rattrapé par la réalité

Communiqué de presse - 12 décembre, 2015
L’accord qui vient d’être proposé lors du Sommet international de Paris est une nouvelle étape importante dans la lutte contre le réchauffement climatique. La bonne nouvelle : pour la première fois, l’ensemble des pays agiront pour freiner les émissions de gaz à effet de serre. Et il y a de plus une volonté claire de limiter le réchauffement à 1,5°C. La mauvaise nouvelle : les plans nationaux en matière de climat – qui doivent transposer l’accord dans la pratique – accusent un retard désespérant. Greenpeace souligne le fait que l’accord climatique, qui doit encore être approuvé plus tard dans la journée, ne deviendra réalité qu’avec la fin de l’ère fossile et le début d’un avenir durable fait de 100% d’énergie renouvelable.

Juliette Boulet, responsable Climat à Greenpeace Belgique : « La première condition pour atteindre l’objectif de 1,5°C, c’est de laisser autant que possible le charbon, le pétrole et le gaz enfouis dans le sol. Nous devrons être passés totalement aux énergies renouvelables au plus tard en 2050. C’est tout à fait possible, mais il faut s’y atteler dès aujourd’hui. »

D’une part, il y a un objectif ambitieux mais de l’autre, on se trouve confrontés à des plans nationaux faibles qui doivent transposer l’accord de Paris dans la réalité. Avec les plans actuellement sur la table, le réchauffement sera de l’ordre de 3°C. Juliette Boulet : « Cet accord est un pas en avant mais en l’absence d’efforts plus importants de la part des pays mêmes, il n’apportera que peu dans le combat contre le réchauffement planétaire. Il risque d’être rapidement dépassé par la réalité. Ce sont les initiatives multiples organisées par les citoyens et les entreprises qui permettront au final de gagner la bataille sur le terrain. Chaque nouvelle éolienne, chaque panneau solaire supplémentaire nous rapprochent finalement d’un approvisionnement énergétique 100% renouvelable. »

Le véritable travail commence aujourd’hui, aussi pour la Belgique. Notre pays n’a pas vraiment marqué les esprits au niveau international : 4 ministres qui se chamaillent pour finalement conclure un accord climatique faible à la toute dernière minute ; attention internationale sur notre pays à l’occasion du Fossil of the Day, attribué à la Belgique pour son absence de politique climatique pendant six longues années, et la ministre fédérale Marghem qui se précipite pour les centrales nucléaires d'Electrabel. Bref, le bilan laisse clairement à désirer.

Et bien sûr, cela n’a pas échappé aux citoyens belges : 14.000 personnes étaient présentes à Ostende dimanche dernier pour exiger plus d’ambition de la part de nos ministres en charge du climat. Et il ressort de récents sondages d’opinion que 64% des Belges estiment que nos dirigeants politiques ne fournissent pas suffisamment d’effort pour affronter sérieusement le problème du climat. « De plus en plus d’entreprises, de citoyens et d’administrations locales travaillent à un avenir énergétique durable. Il est temps pour nos politiciens de soutenir cette transition au moyen d’un pacte énergétique national qui nous met définitivement sur la voie d’un approvisionnement énergétique 100% renouvelable », conclut Juliette Boulet.

Contact :
Juliette Boulet, chargée de campagne Climat chez Greenpeace Belgique : +32 474 76 34 79