Les forêts boréales sont au bout du rouleau

Communiqué de presse - 27 septembre, 2017
La société Essity, deuxième plus grand fabricant de mouchoirs et de papier toilette au monde, détruit les forêts du Grand Nord

Stockholm, 27 septembre 2017 – De nouvelles investigations menées par Greenpeace International révèlent qu’Essity, le deuxième plus grand fabricant de mouchoirs et de papier toilette au monde, est derrière la destruction de zones à haute valeur écologique de forêts boréales en Suède, en Finlande et en Russie.

Essity n’est pas un inconnu, derrière ce nom se trouvent des marques telles que Lotus, Edet, Cushelle et Colhogar. Dans les magasins chez nous, on retrouve notamment les mouchoirs Tempo ou encore, le papier toilette Tork dans les toilettes des entreprises et du secteur de l’horeca. Notre rapport “Wiping out the boreal” [S’essuyer avec la forêt boréale] décrit la façon dont Essity s’approvisionne auprès de sociétés d’abattage qui n’hésitent pas à anéantir les forêts anciennes dans le Grand Nord.

Il est absurde que cette forêt magnifique et vitale sur le plan écologique soit détruite pour en faire des produits jetables ! Essity est un leader mondial dans la fabrication de mouchoirs et de papier toilette mais ne parvient pas à faire preuve de leadership dans la lutte urgente pour la sauvegarde des forêts boréales”, s’indigne Jeroen Verhoeven, expert Forêt chez Greenpeace Belgique.

La forêt boréale représente près d’un tiers de toutes les forêts qui nous restent et joue un rôle-clé dans la protection de la biodiversité et du climat sur Terre. Pourtant, moins de 3% de cette forêt bénéficient d’une protection.

“Essity détruit des morceaux entiers de la forêt boréale. Si l’entreprise veut maintenir sa réputation, elle doit agir d’urgence pour assainir sa chaîne d’approvisionnement”, conclut Jeroen Verhoeven.

Greenpeace exige ce nettoyage de manière à ce que le groupe ne forme plus une menace pour une forêt boréale - véritable couronne verte de notre planète - désormais au bout du rouleau...

Infos complémentaires:

  • En Suède, Essity achète la pâte à papier auprès de sa société soeur SCA, qui pratique des coupes dans des zones d’une grande valeur écologique dans le Grand Nord [1], y compris dans des habitats où vivent des espèces animales et végétales menacées. Parallèlement, SCA replante des pins [2] qui ne sont pas propres à la région et qui à leur tour, menacent le mode de vie du peuple Sami: leurs rennes ont de plus en plus difficilement accès aux pâtures. [3]
  • En Finlande, les fournisseurs de Essity achètent de la pâte à papier auprès de l’entreprise d’Etat Metsähallitus, qui exploite les forêts anciennes. L’entreprise veut étendre ses activités, y compris dans des régions pour lesquelles elle avait dans un premier temps annoncé son intention de les protéger.
  • En mars 2017, Greenpeace a révélé que le fournisseur russe de Essity, Arkhangelsk Pulp and Paper Mill (APPM), envisageait d’exploiter des parties de la forêt russe de Dvinsky. [4] Or, il était prévu que cette forêt soit protégée. Le différend est toujours en cours.

Des photos des forêts abattues par SCA, fournisseur d’Essity, à Jäamtland, Suède, sont disponibles via ce lien.
Elles sont gratuites d'utilisation, à condition de bien noter leur copyright.

Contact:

Thomas Leroy, attaché de presse de Greenpeace, 0496/26.31.91

Notes:

[1] L’agence suédoise pour la protection de l’environnement (Naturvårdsverket) et l’agence suédoise pour la forêt (Skogsstyrelsen) ont, jusqu’à présent, identifié 366 ‘Skogliga Värdetrakter’ (régions forestières à haute valeur de préservation) dans la région boréale de Suède. L’objectif est d’arrêter de fragmenter encore davantage la forêt suédoise: trop de petites zones boisées se retrouvent éparpillées au sein de vastes paysages déboisés ou de plantations, ce qui bien sûr ne profite pas à la biodiversité. Reste à voir si le gouvernement suédois traduira cette proposition en mesures efficaces pour garantir la protection de toutes ces 366 zones forestières.

[2] Entre 1973 et 2014, SCA a planté 300.000 hectares de pins dans le nord de la Suède.

[3] Au mois d’août 2017, Sámiid Rikkasearvi, l’association nationale des Samis de Suède, a diffusé un communiqué de presse dans lequel elle demande à l’industrie forestière de ne plus planter de pins dans les régions qui servent de pâturages aux rennes.

[4] Greenpeace: Eye on the Taiga (2017), page 27.

 

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