Nouveau convoi de déchets nucléaires à Mol

Ce carrousel nucléaire sans fin n'a pas de sens

Communiqué de presse - 4 février, 2011
Mol/Dessel, le 4 février 2011 : cette nuit à 0h30, un nouveau convoi de déchets nucléaires en provenance de La Hague (France) est arrivé en gare de Mol. Les fûts contenant les déchets radioactifs seront par la suite chargés sur des camions et traverseront la localité de Dessel pour être acheminés vers le site de Belgoprocess.

Dans la journée d'hier, Greenpeace a mené une action de sensibilisation à l'arrivée du train, afin d'informer la population des risques liés à ce type de transport. Cette action visait également à questionner l'existence de ces aller-retour de déchets nucléaires.

Le trajet entre Mol et le site de Belgoprocess a été délimité par Greenpeace à l'aide de rubans de sécurité. Une installation sonore a été utilisée pour informer la population de la présence du convoi dans la localité et des risques encourus en termes de sécurité. Les riverains ont été invités à s'éloigner du convoi. Pour les mêmes raisons, un point info a été installé à l'arrière de la gare de Mol.

Arrêter la production des déchets radioactifs

Pour Greenpeace, la production de ce type de déchets doit être arrêtée. Les centrales nucléaires produisent de l'électricité pendant 40 ans. Mais les déchets radioactifs qu'elles engendrent hypothèquent l'avenir des générations futures. Elles devront porter ce fardeau pendant des siècles.

Les déchets arrivés hier en gare de Mol proviennent des centrales nucléaires de Tihange (Huy) et Doel (Anvers). Ces déchets sont rapatriés depuis l'usine de retraitement de La Hague en Normandie. Ce deuxième transport fait partie d'une série de rapatriements vers la Belgique. 432 fûts contenant des déchets nucléaires compactés devraient être renvoyés en Belgique avant 2013. On prévoit pour cela 9 transports.

Ce carrousel incessant de déchets nucléaires démontre à suffisance qu'il n'existe aucune solution suffisamment sûre pour le stockage - pendant des milliers d'années - des déchets radioactifs.

«L'énergie nucléaire ne peut en aucune façon s'intégrer dans un système énergétique durable. Notre nouveau gouvernement devra confirmer la loi sur la sortie du nucléaire et refuser toute prolongation supplémentaire de la durée de vie des centrales, rappelle Joëlle Hérin, responsable de la campagne Energie de Greenpeace.»

Les renouvelables prêtes à prendre leur envol

Les énergies renouvelables, respectueuses de l'environnement, sont disponibles et en croissance massive dans plusieurs régions d'Europe. Ces techniques ont un énorme potentiel en Europe et en Belgique bien sûr aussi. « Notre prochain gouvernement, poursuit Joëlle Hérin, doit prendre la bonne décision et favoriser l'essor des énergies renouvelables. »

Pour Greenpeace, l'ONDRAF (organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies) devrait cesser de prendre le parti de l'industrie nucléaire. Cet organisme devra bientôt proposer un "plan déchets" pour approbation au gouvernement belge. L'option principalement envisagée est l'enfouissement des déchets hautement radioactifs dans les couches géologiques de Campine. Des scientifiques indépendants ont récemment établi que l'enfouissement envisagé n'a prouvé son efficacité nulle part dans le monde et que le sous-sol composé d'argile convoité pour y stocker, en Belgique, les déchets radioactifs ne peut répondre à cette attente.