Objectifs climatiques et sortie du nucléaire vont de pair

Communiqué de presse - 10 juillet, 2015
Nous pouvons parfaitement fermer nos centrales nucléaires et répondre efficacement au défi climatique. Les organisations environnementales Bond Beter Leefmilieu, Greenpeace et le WWF l’affirment dans une réponse à une étude réalisée par l’Université de Gand. 80% de nos émissions de CO2 proviennent des bâtiments, des transports, de l’industrie et de l’agriculture. Selon les organisations environnementales, il reste énormément à gagner dans ces secteurs.

Tout d’abord, la sortie du nucléaire n’a d’impact que sur les émissions de CO2 de notre production d’électricité. En Belgique, cette production représente environ 20 % du total des émissions de CO2. L’essentiel de ces émissions est attribuable aux transports, aux bâtiments, à l’industrie et à l’agriculture. L’efficacité énergétique est donc la clé de la lutte contre le changement climatique. Et c’est bien là que le bât blesse dans notre pays : la Belgique est un des pays les plus énergivores d’Europe.

« Plusieurs études montrent que la Belgique peut simultanément sortir de l’énergie nucléaire et atteindre ses objectifs climatiques. Mais cela ne fonctionnera que si nous pouvons enfin réaliser notre énorme potentiel d’économie d’énergie », déclare Sara Van Dyck du Bond Beter Leefmilieu. « Nous fuyons nos responsabilités si nous ne procédons pas à une rénovation en profondeur de nos bâtiments et si nous ne nous dirigeons pas vers une mobilité plus intelligente et une industrie et une agriculture moins intensives en CO2. »

La Belgique n’est pas une île

Même dans le secteur de l’électricité, une sortie du nucléaire ne conduit pas à des émissions plus élevées. La part de l’énergie nucléaire peut être remplacée en grande partie par des énergies renouvelables, tandis que l’approvisionnement en électricité peut être garanti à tout instant dans l’année par une forte interconnexion avec d’autres pays. La Belgique n’est pas une île. Le secteur de l’électricité doit être considéré dans le contexte élargi de l’Union européenne.

En raison de leur forte baisse de coût, les énergies éolienne et solaire sont les choix les plus judicieux sur le plan économique. « La domination de nos vieilles centrales nucléaires sur le marché et sur le réseau électrique est un réel obstacle aux investissements indispensables dans l’énergie éolienne et solaire », affirme Joeri Thijs de Greenpeace. « En affirmant que l’énergie nucléaire peut être remplacée intégralement par le gaz ou par une quantité exagérément élevée de biomasse, cette étude ne fait que perpétuer ce système obsolète. »

Ne pas dépendre du gaz ni de la biomasse

Si l’on rend les technologies disponibles plus intelligentes et si l’on déploie un réseau européen fortement connecté, couplé à une plus grande efficacité énergétique et à une meilleure gestion de la demande et du stockage local, nous pouvons assurer notre approvisionnement à tout moment, sans dépendre de nombreuses centrales au gaz ou à biomasse, grâce à un système fondé sur l’énergie renouvelable. « Les chercheurs de l’Université de Gand semblent s’accrocher à une énergie fossile, alors que c’est un avenir fondé sur l’énergie renouvelable qui est en jeu », conclut Olivier Beys du WWF.

Contact :

Juliette Boulet, Greenpeace Belgique : 0474 76 34 97