Communiqué de presse - 26 mars, 2014
Bruxelles, 26 mars 2014 – Procter & Gamble achète, entre autres, de l’huile de palme à un grand producteur qui détruit les forêts dans la région de Papua en Indonésie. Des activistes de Greenpeace mènent en ce moment une action au « Brussels Innovation Center » (Grimbergen), le plus grand centre de recherche et développement de Procter & Gamble en Europe. Ils demandent à l’entreprise de garantir que ses produits, tels que le shampooing Head & Shoulders, ne contribuent pas à la déforestation.
« Procter & Gamble nous implique, vous et moi, dans la destruction des forêts à travers les produits que nous utilisons quotidiennement », dit Jonas Hulsens, responsable de la campagne forêts pour Greenpeace Belgique. « Nous exigeons de Procter & Gamble qu’il développe une politique effective et ambitieuse pour garantir que l’huile de palme contenue dans ses produits ne soit plus liée à la déforestation. »
Une étude de terrain et une analyse cartographique de Greenpeace montrent que de larges zones de forêts ont été détruites dans la concession PT Rimba Matoa Lestari située dans la province de Papua (Indonésie). Des images satellites illustrent également de la déforestation dans des régions qui, selon le Ministère des forêts 2011, abritaient des forêts primaires. PT Rimba Matoa Lestari est contrôlée par le groupe RGE, dont la branche huile de palme inclut Asian Agri. Or, ce groupe vend de l’huile de palme à Cargill, un fournisseur de Procter & Gamble…
Le groupe RGE possède également l’entreprise de pâte à papier APRIL, qui détruit à elle seule plus de forêts en Indonésie que n’importe quelle autre compagnie. Dans des zones à haut risque comme Riau (île de Sumatra), RGE est lié à des destructions illégales de forêts par le feu, à l’approvisionnement en huile de palme au sein de plantations illégales dans le parc national de Tesso Nilo et à la destruction de l’habitat du tigre de Sumatra.
« Depuis plusieurs semaines, Procter & Gamble répète sans cesse qu’il prend la déforestation très au sérieux et que la garantie d’une huile de palme ‘durable’ dépend de la certification RSPO. Mais l’entreprise ne s’attaque nullement au problème car clairement, son approche ne fonctionne pas. Il est temps pour Procter & Gamble de prendre exemple sur certains de ses concurrents, tels que L’Oréal, Unilever, Nestlé, Mars, Ferrero ou encore plus récemment Colgate, et de s’engager à exclure la déforestation de ses produits. Car depuis l’engagement de Colgate, la multinationale Procter & Gamble est de plus en plus isolée et n’a plus d’excuse à faire valoir », ajoute Jonas Hulsens.
Une action ce matin à Grimbergen
Ce matin, des activistes de Greenpeace ont entamé une action devant le « Brussels Innovation Center », (le plus grand centre de recherche et développement de Procter & Gamble en Europe), à Grimbergen, pour demander au producteur de Head & Shoulders de bannir l’huile de palme « sale ». Près de 400 000 personnes ont par ailleurs déjà écrit au CEO de Procter & Gamble, Alan G. Lafley, pour lui demander de s’engager en faveur d’une politique de "non-déforestation". Huit mois se sont écoulés depuis le premier contact amorcé par Greenpeace. Et l’entreprise n’a toujours pas agi, ne proposant aucune politique adéquate pour empêcher tout approvisionnement en huile de palme issue de la déforestation.
Greenpeace mène également d’autres actions dans plusieurs pays du globe afin d’inciter Procter & Gamble à développer une politique de "non-déforestation".