Greenpeace investit l'Atomium

Pour l'arrêt du nucléaire et l'essor des renouvelables

Communiqué de presse - 21 avril, 2011
Bruxelles, le 21 avril 2011 : ce matin des militants de Greenpeace ont déployé une banderole sur des boules de l'Atomium. On peut y découvrir des icônes symbolant la nécessité de quitter l'ère du nucléaire et d'entrer dans celle des renouvelables Le drapeau tricolore qui surplombe la plus haute boule a été remplacé par un drapeau belge symbolisant une Belgique sans nucléaire.

Pour Greenpeace, il est capital que les centrales nucléaires soient fermées au plus tard après 40 ans de fonctionnement, comme le préconise la loi sur la sortie du nucléaire. En lançant une pétition en faveur de la sortie du nucléaire, Greenpeace entend consolider cette exigence. Les signatures récoltées seront remises à notre futur gouvernement en demandant de ne pas prolonger la durée de vie des centrales nucléaires et de s'atteler à la réalisation d'un futur énergétique 100% renouvelable.

Lancée le 16 mars dernier, la pétition “Sortons du nucléaire” a déjà récolté plus de 54.000 signatures via le site www.nucleaire-stop.be. Ces 22 et 23 avril, des bénévoles de Greenpeace récolteront des signatures dans tout le pays.  

“Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima ont démontré qu'un accident nucléaire pouvait avoir lieu peu importe le moment, le type de réacteur ou  le pays. La Belgique est le seul pays au monde où les centrales nucléaires se trouvent à quelques kilomètres à peine de grandes villes.  En prolongeant la durée de vie de Doel et de Tihange d'une nouvelle tranche de dix ans, le risque inhérent au nucléaire est démultiplié, commente depuis l'Atomium, Eloi Glorieux, responsable de la campagne nucléaire de Greenpeace.”

“Dans les années 1950, l'Atomium symbolisait la foi inconditionnelle dans la technologie. Le nucléaire fait partie des technologies qui ont vu le jour à cette époque et qui ont aujourd'hui montré leurs limites voire leur dangerosité. Il est temps de les remplacer par des technologies renouvelables qui, intégrées dans un réseau intelligent et combinées à des économies d'énergie, nous assureront un futur énergétique durable, poursuit Joëlle Hérin, responsable de la campagne 'Energies renouvelables'.”

Beaucoup restent encore sceptiques quant à la faisabilité de la sortie du nucléaire. Les trois plus anciens réacteurs belges produisent ensemble 15.000 GWh. Les nouvelles unités de production fonctionnant avec des énergies renouvelables ou du gaz – déjà construites, ou qui le seront d'ici 2015 – produiront environ 25.000 GWh. Il est donc parfaitement possible de fermer les trois plus anciens réacteurs en 2015.

Les centrales nucléaires de Doel et de Tihange ont été conçues dans les années 1950-1960 et construites au début des années 1970, avec le know-how de l'époque. Elles ont été à l'origine conçues pour fonctionner pendant 30 ans. Après 20 ans de fonctionnement, des phénomènes d'usure difficilement détectables lors d'inspections approfondies et susceptibles d'entraîner des dysfonctionnements de leurs composants essentiels.

La loi sur la sortie du nucléaire autorise les opérateurs à laisser tourner les centrales pendant 40 ans. Plusieurs décideurs politiques envisagent de "prolonger cette prolongation " de dix années supplémentaires et de porter ainsi à 50 ans la durée de vie totale des centrales. Cela équivaut à jouer à la roulette russe. On ne dispose que de fort peu d'expertise avec des réacteurs commerciaux tournant plus de 40 ans.

La loi prévoit le démantèlement des trois plus anciens réacteurs en 2015. Ensemble, ils produisent environ 10% de notre électricité. Nous disposons aujourd'hui d'une capacité de remplacement suffisante pour faire face à cette première vague de fermetures. Par ailleurs, il devient impératif de réduire notre consommation en énergie ou en tous cas de l'aligner sur le niveau de nos voisins.

Construire un futur énergétique durable n'a rien d'automatique. C'est avant tout une question de choix. Ces choix cohérents doivent être posés sans attendre. Greenpeace et les autres organisations de défense de l'environnement 1) à la base de la pétition “Sortons du nucléaire” invitent fermement notre futur gouvernement à faire l'unique choix raisonnable : non au nucléaire, oui aux renouvelables.

 

 

Note :

1) Ces associations sont le Bond Beter Leefmilieu, Inter-Environnement Wallonie et le WWF.