Action chez Campina à Aalter

Campina peut faire un geste pour l'environnement en nourrissant ses vaches sans soja!

Communiqué de presse - 14 avril, 2006
Greenpeace met le géant laitier Campina au défi d'inviter ses agriculteurs à utiliser des fourrages ne contenant ni soja cultivé en Amazonie ni soja OGM. Acteur incontournable de la production laitière en Belgique, Campina peut initier ainsi un changement dans l'ensemble du secteur. La présence en force des militants de l'organisation de défense de l'environnement chez Campina s'explique par l'enlisement des négociations entreprises ces derniers mois.

Greenpeace met le géant laitier Campina au défi d'inviter ses agriculteurs à utiliser des fourrages ne contenant ni soja cultivé en Amazonie ni soja OGM.

Greenpeace met le géant laitier Campina au défi d'inviter ses agriculteurs à utiliser des fourrages ne contenant ni soja cultivé en Amazonie ni soja OGM.

Greenpeace met le géant laitier Campina au défi d'inviter ses agriculteurs à utiliser des fourrages ne contenant ni soja cultivé en Amazonie ni soja OGM.

La culture intensive de soja se traduit dans les pays producteurs par d'inacceptables conséquences environnementales et humaines alors que des alternatives abordables, existent notamment pour les rations des vaches laitières.  Les militants de Greenpeace déploieront diverses banderoles (1) depuis le centre de distribution du fabricant de produits laitiers et protesteront contre l'inertie de Campina.

Greenpeace mène une campagne internationale pour la défense de l'Amazonie. Cet écosystème - essentiel pour le maintien de la biodiversité planétaire et des équilibres climatiques - fait actuellement face à une nouvelle menace: la culture industrielle de soja. Cette menace se double de la menace environnementale que représentent les organismes génétiquement modifiés (OGM) (2).

« D'après son site, Campina souhaite être une 'source naturelle de joie de vivre quotidienne' (3), commente Karen Simal, de la campagne OGM de Greenpeace. Dans l'état actuel des choses, on en est loin, surtout dans les pays producteurs de soja. L'avancée de la frontière agricole au Brésil se traduit par un déboisement souvent précédé par des incendies volontaires. En Argentine, la culture intensive de soja génétiquement modifié se traduit entre autres par un appauvrissement des sols et un usage accru de pesticides. »

Greenpeace se demande dès lors combien de temps encore le secteur laitier refusera de prendre les mesures nécessaires pour évincer les OGM et le soja produit en Amazonie des rations des animaux d'élevage.

« Nous avons démontré que le secteur laitier belge se trouve dans une situation privilégiée avec la possibilité d'intégrer du trèfle et de l'herbe aux rations en lieu et place du soja (4). Cette culture locale n'est pas uniquement favorable à l'environnement, elle est également économiquement rentable, poursuit Karen Simal.  »

En menant des actions auprès d'un importateur de soja, d'un fabricant de mélanges pour animaux et d'un fabricant de produits destinés à l'alimentation humaine (5), Greenpeace entend démontrer que la solution passe par la mobilisation de l'ensemble du secteur agro-alimentaire.

« Le problème est maintenant posé auprès de l'ensemble des intervenants, conclut Karen Simal. L'APFACA, l'association professionnelle des fabricants d'aliments composés pour animaux, a exprimé le désir de nous rencontrer pour examiner ensemble comment rencontrer nos exigences. (6) Si Campina est dans le même état d'esprit, nous accepterons de reprendre les négociations."

Quant aux consommateurs, rien n'indique qu'ils ont envie de consommer un lait au goût de forêt tropicale*. Pour les rassurer, Campina doit tout mettre en oeuvre pour retirer le soja d'Amazonie des rations des animaux d'élevage. S'ils ne veulent pas attendre les adaptations de la chaîne de fabrication, ils peuvent se tourner, dès à présent,  vers des produits bio, ils éviteront ainsi le soja OGM.

Notes:

1) Les banderoles établissant le lien entre la nourriture servie aux animaux d'élevage et la destruction de l'Amazonie: Ne faisons pas de l'Amazonie un champ de soja – Je vous sers un verre de déforestation? - Milk with a rainforest flavour*

2) Greenpeace a récemment publié deux documents permettant de se faire une idée de problèmes suscités par la culture industrielle de soja. Ces documents sont disponibles sur le site www.greenpeace.be. Eating up the Amazon – April 2006, une publication de Greenpeace International – Pays Bas, disponible en Anglais. Culture intensive de Soja en Amérique latine: impacts sur l'environnement et le tissu social, mars 2006.

3) www.campina.be: « Campina naturellement - Les produits laitiers de Campina, reconnaissables à leur logo ovale d’un vert frais, sont pour des millions de consommateurs dans de nombreux pays une source naturelle faisant partie de leur vie quotidienne. Le meilleur lait frais est la base naturelle et riche pour une large gamme de produits laitiers de Campina: boissons lactées, crème, fromage, beurre,.. Que vous recherchiez de la vitalité, du plaisir, de la santé ou un rafraîchissement, Campina est la source naturelle pour une bonne dose de joie de vivre quotidienne.”

4) Intitulé « Lait respectueux de l’environnement – Production de lait sans OGM durable et peu onéreuse » et publié en juin 2005, le rapport publié par Greenpeace analyse la possibilité pour le secteur laitier belge de se passer d’OGM dans l’alimentation animale. Deux conclusions s’imposent suite à la rédaction de ce rapport basé sur diverses études menées par l’Université de Gand et le consultant agricole Wim Govaerts: une production durable de lait est possible en Belgique et économiquement rentable. Dans ce rapport, un premier scénario envisage la faisabilité de la ségrégation des filières OGM et non-OGM et le surcoût qu’elle engendre. Un coût supplémentaire qui ne doit en aucun cas être supporté par les agriculteurs. Un second scénario – préférable d’un point de vue environnemental - envisage la production locale de protéines assimilables par les vaches laitières. L’analyse de l’impact économique de cette reconversion permet de conclure qu’en agissant sur l’alimentation du bétail, il est possible d’augmenter la rentabilité des exploitations agricoles. La culture du trèfle permet en outre de limiter sensiblement les frais d’exploitation liés à l’utilisation intensive d’herbicides ou d’engrais chimiques, ces derniers étant moins nécessaires. Rapport disponible sur www.greenpeace.be

5) Communiqués précédents disponibles sur le site www.greenpeace.be

6) Communiqué du 10 avril 2006

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