Retirer les armes nucléaires d'Europe pour faire un pas vers la paix dans le monde

Greenpeace a bloqué l'entrée de l'OTAN

Communiqué de presse - 8 juin, 2006
des militants de Greenpeace, originairesd'Allemagne, d'Italie, de Grande-Bretagne, des Pays-Bas, de Turquie et de Belgique se sontprésentés sur le site de l'OTAN pour y réclamer le retrait des 480 armes nucléaires américaines, basées en Europe. A 6 heures ce matin, un véhiculeutilisé par Greenpeace a bloqué l'entrée de l'OTAN. Les militants ont agitédes drapeaux des six pays abritant ces armes nucléaires tandis que d'autres ontpénétré sur le site pour y déployer une bannière revendiquant le retrait desarmes nucléaires sur la statue symbolisant l'Alliance. Cette action deprotestation se déroule alors que les ministres de la Défense de l'OTAN se réunissent à Bruxelles pour y évoquer l'avenir de l'Alliance. (1)

Des militants de Greenpeace, originaires d'Allemagne, d'Italie, de Grande-Bretagne, des Pays-Bas, de Turquie et de Belgique se sont présentés sur le site de l'OTAN pour y réclamer le retrait des 480 armes nucléaires américaines

Seize ans après la fin de la Guerre froide, 480 armes nucléaires américainessont toujours basées en Europe. Six pays les accueillent sous l'OTAN:l'Allemagne, l'Italie, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, la Turquie et laBelgique. (2) Chacune de ces armes a une puissance destructive pouvant êtrejusqu'à dix fois supérieure à la bombe qui a détruit Hiroshima. L'explosioncombinée de ces bombes pourrait rayer l'Europe de la carte.

La semaine dernière, Greenpeace a publié un sondage d'opinion démontrantqu'une majorité d'Européens, habitant dans les pays « hôtes» souhaitent une Europedélivrée de la menace de l'arme nucléaire. D'après le sondage réalisé parStratcom pour Greenpeace, moins d'un Belge sur cinq semble être conscient dela présence de 20 armes nucléaires américaines basées à Kleine Brogel(Limbourg). Une fois informés de leur existence, plus de six Belges sur dix n'hésitentpas à exprimer leur volonté de voir ces armes quitter l'Europe. (3)

Les ministres de la Défense devraient aujourd'hui tenir compte du fait queceux qui habitent dans les pays abritant des armes nucléaires américaines nesouhaitent pas leur présence en Europe. Il est véritablement temps de faireentrer l'Alliance et sa politique en matière d'armement, dans le 21èmesiècle, commente Wendel Trio, directeur des campagnes de Greenpeace Belgique. »

La semaine dernière, un rapport publié par la Commission indépendante sur lesarmes de destruction massive (WMDC), dirigé par Hans Blix intégrait deuxrecommendations demandant explicitement le retour des armes nucléairesaméricaines aux Etats-Unis. (4) Le rapport WMDC détaille à l'envi les dangersliés à l'armement nucléaire américain. La commission identifie également laprésence de ces armes comme un frein pour négocier une nouvelle réductionnucléaire avec la Russie et ce, dans le cadre d'efforts internationaux.

Les gouvernements des pays membres de l'OTAN ont un rôle direct dans larefonte de la politique de l'Alliance et peuvent souligner la nécessité d'obtenirleur retrait. D'autres gouvernements ont obtenu ce type de retrait auparavant. LeCanada, la Grèce, le Danemark (Groenland) et l'Islande sont à présent délivréde l'arme nucléaire. (5)

"Dans la perspective du débat actuel sur les intentions nucléaires de l'Iran,les pays doivent accepter de prendre leurs responsabilités dans l'escaladedes tensions liées au nucléaire qui caractérisent le Moyen Orient. Par le retraitdes armes nucléaires américaines, les dirigeants européens ont la possibiliténon seulement de répondre aux souhaits des citoyens européens mais de renforcerla position de l'Europe dans le cadre des négociations avec le Moyen Orientet la Russie. Ceci constituerait un véritable pas en avant vers un futur libéréde la menace de l'arme nucléaire, conclut Donna Mattfield, deGreenpeace International."

Notes:

[1] Les membres de l'OTAN se rencontreront à Riga, en Lettonie, en novembre2006 pour un Sommet défini par l'Alliance comme étant 'une étape essentielle de samodernisation en vue du 21ème siècle'.

[2] Hans Kristensen, ?U.S. Nuclear Weapons in Europe: A Review of Post-ColdWar Policy, Force Levels, and War Planning? (Natural Resources Defense Council,Washington DC, February 2005)

[3] Sondage disponible sur :http://www.greenpeace.org/international/press/reports/nuclear-weapons-in-europe-surveycommuniqué spécifique à la Belgique sur www.greenpeace.be

[4] WMDC RECOMMENDATION 21: Russia and the United States should proceed toimplement the commitments they made in 1991 to eliminate specific types ofnon-strategic nuclear weapons, such as demolition munitions, artillery shellsand warheads for short-range ballistic missiles. They should agree towithdraw all non-strategic nuclear weapons to central storage on national territory,pending their eventual elimination. The two countries should reinforce their1991 unilateral reduction commitments by developing arrangements to ensureverification, transparency and irreversibility.WMDC RECOMMENDATION 22: Every state that possesses nuclear weapons should make acommitment not to deploy any nuclear weapon, of any type, on foreign soil.?

[5]http://www.greenpeace.org/international/press/reports/securing-our-safety.