Greenpeace en action dans le port d'Anvers. Des militants ont déployé des banderolles invitant Bayer à produire moins toxique.
Une dispersion loin du site de production qui laisse présager
d'uneimportante pollution domestique. Comme BASF - qui a reçu la
visite desmilitants de Greenpeace, le 23 mai dernier (2) - Bayer
n'a toujours pasapporté clairement la preuve de sa bonne volonté en
soutenantl'inscription obligatoire du principe de substitution dans
REACH, leprocessus législatif pour une réforme de la chimie
actuellement endiscussion au sein des instances européennes. Sans
cette obligation deremplacer des substances dangereuses par des
alternatives plus sûres,l'industrie pourra continuer à nous imposer
la présence indésirable desubstances dangereuses.
La vingtaine de manifestants présents à Anvers ont déployé,sur
une unité de production de bisphénol-A deux banderoles
sur lesquelles on peut lire les messages suivants: «Bayer sans
toxiques» et«Produisez des substances plus sûres». Wendel Trio,
dont lesang analysé par Greenpeace contient du bisphénol-A,
accompagneles manifestants pour remettre aux responsables de
l'usinechimique un échantillon de son sang 'contaminé'.
«Je ne savais pas que mon sang contenait des substances qui
peuvent àmon insu modifier certaines de mes fonctions vitales.
D'autres citoyensdu Benelux ont été placés devant le même fait
accompli. J'ose espérer,conclut le directeur de campagne de
Greenpeace, qu'un groupe impliquédans la santé comme Bayer aura à
coeur de ne pas aggraver cette pollution.»
La réalité de cette pollution n' étant plus à démontrer (1), il
esturgent d'en limiter l'ampleur. Le bisphénol-A comme les
phtalatesproduits par BASF sont des substances
particulièrementpréoccupantes vu leur action potentiellement
négative sur le systèmehormonal.
Pour éviter de nous trouver confrontés à un problème de santé
publiquemajeur, il faut sans attendre envisager leur substitution
par dessubstances non ou moins dangereuses.
« Cette proposition est contenue en germe dans le processus
législatifREACH que bon nombre d'entreprises chimiques se
complaisent àaffaiblir, déplore Fawaz Al Bitar, de la campagne
'Substancestoxiques' de Greenpeace. Des groupes comme Bayer et BASF
devraient seprononcer résolument en faveur d'une substitution
obligatoire deces substances problématiques. Nous attendons
fermement leurengagement. Des firmes comme H&M, Sony, Sony
& Ericsson(...)(3) qui intègrent des substances chimiques dans
leursprocessus de fabrication ont ouvert la voie en s'engageant
à abandonner le recours à certaines substances dangereuses.»
Cette voie novatrice semble être ignorée par des groupes comme
Bayer ouBASF. Le processus législatif actuellement en cours de
discussion ausein de l'Union européenne présente le double avantage
de placer toutel'industrie en Europe sur un pied d'égalité tout en
stimulant l'espritd'initiative et d'innovation.
"Nous espérons, conclut Fawaz Al Bitar, que le ministre fédéral
del'Economie, M. Verwilghen - qui représentera la Belgique au
prochainConseil de la Compétitivé (4) - mettra sur la table
uneproposition belge pionière et qui restitue à REACH toute son
efficaciténotamment suite à l'inscription explicite du principe
desubstitution obligatoire pour tous."
Greenpeace a dès lors demandé une entrevue avec le ministre
fédéral et espère qu'elle pourra se tenir dans la journée.
Notes: Notes aux rédactions 1) Les différents rapports publiés à ce sujet par Greenpeace ainsi que leurs résumés exécutifs sont disponibles sur le site: http://reachfr.greenpeace.be 2)Communiqué de presse sur www.greenpeace.be3) Récemment organisé par Greenpeace, le défilé “Substitute with Style” a mis en évidence les étapes déjà entreprises par des grandes marques pour cesser l’utilisation de substances chimiques dangereuses dans une large gamme de produits allant des textiles aux cosmétiques en passant par des lecteurs de DVD ou des rideaux de douche. Les firmes participantes étaient H& M, Marks and Spencer, Reebok, IKEA, Sony, Sony Ericsson, Ecover, Lavera, Ethic Wear. 4) Luxembourg, le 6 juin prochain