REACH: action en cours chez Bayer à Anvers

Greenpeace invite Bayer à produire des substances chimiques plus sûres

Communiqué de presse - 25 mai, 2005
Anvers, le 25 mai 2005: des manifestants de Greenpeace se sont rendus ce matin sur le site anversois de Bayer où l'on produit du bisphénol-A, une substance dangereuse pour la santé. Ce composant chimique qui entre par exemple dans le processus de fabrication de CD, de biberons ou encore de GSM, a été retrouvé dans le sang de trois ministres belges de l'environnement et dans des échantillons de poussières domestiques et d'eaux de pluies (1).

Greenpeace en action dans le port d'Anvers. Des militants ont déployé des banderolles invitant Bayer à produire moins toxique.

Une dispersion loin du site de production qui laisse présager d'uneimportante pollution domestique. Comme BASF - qui a reçu la visite desmilitants de Greenpeace, le 23 mai dernier (2) - Bayer n'a toujours pasapporté clairement la preuve de sa bonne volonté en soutenantl'inscription obligatoire du principe de substitution dans REACH, leprocessus législatif pour une réforme de la chimie actuellement endiscussion au sein des instances européennes. Sans cette obligation deremplacer des substances dangereuses par des alternatives plus sûres,l'industrie pourra continuer à nous imposer la présence indésirable desubstances dangereuses.

La vingtaine de manifestants présents à Anvers ont déployé,sur une unité de production de bisphénol-A deux banderoles sur lesquelles on peut lire les messages suivants: «Bayer sans toxiques» et«Produisez des substances plus sûres».  Wendel Trio, dont lesang  analysé par Greenpeace contient du bisphénol-A, accompagneles  manifestants pour remettre aux responsables de  l'usinechimique un  échantillon de son sang 'contaminé'.

«Je ne savais pas que mon sang contenait des substances qui peuvent àmon insu modifier certaines de mes fonctions vitales. D'autres citoyensdu Benelux ont été placés devant le même fait accompli. J'ose espérer,conclut le directeur de campagne de Greenpeace, qu'un groupe impliquédans la santé comme Bayer aura  à  coeur de  ne pas aggraver cette pollution.»

La réalité de cette pollution n' étant plus à démontrer (1), il esturgent  d'en limiter l'ampleur. Le bisphénol-A comme les phtalatesproduits par  BASF sont des substances particulièrementpréoccupantes vu leur action potentiellement négative sur le systèmehormonal.

Pour éviter de nous trouver confrontés à un problème de santé publiquemajeur, il faut sans attendre envisager leur substitution par  dessubstances non ou moins dangereuses. 

« Cette proposition est contenue en germe dans le processus législatifREACH que bon nombre d'entreprises chimiques se complaisent àaffaiblir, déplore Fawaz Al Bitar, de la campagne  'Substancestoxiques' de Greenpeace. Des groupes comme Bayer et BASF devraient seprononcer  résolument en faveur d'une substitution obligatoire deces substances  problématiques. Nous attendons fermement leurengagement. Des firmes comme H&M, Sony, Sony & Ericsson(...)(3) qui intègrent des  substances chimiques dans leursprocessus de fabrication ont ouvert la voie en s'engageant à abandonner le recours à certaines substances  dangereuses.»

Cette voie novatrice semble être ignorée par des groupes comme Bayer ouBASF. Le processus législatif actuellement en cours de discussion ausein de l'Union européenne présente le double avantage de placer toutel'industrie en Europe sur un pied d'égalité tout en stimulant l'espritd'initiative et d'innovation.

"Nous espérons, conclut Fawaz Al Bitar, que le ministre fédéral del'Economie, M. Verwilghen - qui représentera la Belgique au prochainConseil  de la Compétitivé (4) - mettra sur la table uneproposition belge pionière et qui restitue à REACH toute son efficaciténotamment suite à l'inscription  explicite du principe desubstitution obligatoire pour tous."

Greenpeace a dès lors demandé une entrevue avec le ministre fédéral et espère qu'elle pourra se tenir dans la journée.

Notes: Notes aux rédactions 1) Les différents rapports publiés à ce sujet par Greenpeace ainsi que leurs résumés exécutifs sont disponibles sur le site: http://reachfr.greenpeace.be 2)Communiqué de presse sur www.greenpeace.be3) Récemment organisé par Greenpeace, le défilé “Substitute with Style” a mis en évidence les étapes déjà entreprises par des grandes marques pour cesser l’utilisation de substances chimiques dangereuses dans une large gamme de produits allant des textiles aux cosmétiques en passant par des lecteurs de DVD ou des rideaux de douche. Les firmes participantes étaient H& M, Marks and Spencer, Reebok, IKEA, Sony, Sony Ericsson, Ecover, Lavera, Ethic Wear. 4) Luxembourg, le 6 juin prochain