Copenhague : le triomphe de l’irresponsabilité

Communiqué de presse - 19 décembre, 2009
Les organisations environnementales belges - Bond Beterleefmilieu, Greenpeace, Inter Environnement Wallonie, WWF - ont pris acte avec consternation et colère du simulacre d'accord de Copenhague sur le réchauffement global. Elles dénoncent avec la plus grande fermeté la faiblesse d'un texte vague, sans engagement réel, qui reporte à plus tard la nécessité de prendre des mesures pourtant urgentissimes pour éviter le scénario d'une augmentation des températures qui conduirait la planète dans le mur.

Après deux ans de discussion et quinze jours d'intensesnégociations, la montagne de Copenhague a accouché d'une souris.Prix Nobel de la Paix, le président Barack Obama n'aura pas faithonneur à cette récompense en bloquant toute avancée alors que leréchauffement menace la sécurité et la paix dans le monde. Lafaiblesse du leadership européen conjuguée à l'intransigeance dela Chine auront scellé l'issue d'une conférence désastreuse pourl'avenir de l'humanité et de la planète.

LaCommunauté internationale se retrouve sans pilote et sans ligne deconduite précise pour affronter le plus grand défi du siècle. Nouéentre les chefs d'Etat des grands blocs continentaux dans uneambiance chaotique, l'accord politique de Copenhague n'aura infine pas été entériné parl'ensemble des pays du Sud. Ce texte, digne d'une note de bas depage, mérite tout au plus de figurer au rayon des bons voeux à laveille de l'an neuf...

L 'accordde Copenhague se limite à réaffirmer la volonté de la Communautéinternationale de contenir le réchauffement planétaire à 2 degréspar rapport aux niveaux pré-industriels. Il n'assigne aucun objectifen ce qui concerne les indispensables réductions d'émissions de gazà effet de serre aux horizons 2020 et 2050. Par ailleurs,strictement politique, cette limite de 2 degrés ne tient pascompte de la survie de pays insulaires et du Sud, menacés si latempérature augmente au-delà de 1,5 degrés.

ChaqueEtat est invité à envoyer ses promesses d'effort en matière delimitation des émissions pour le 1er février 2010. On peut craindrele pire si l'on s'en réfère à l'addition des déclarationsd'intention faites à ce jour par les Etats industrialisés etcertains pays émergents. Selon les Nations Unies elles-mêmes,cette somme conduirait la planète droit dans le mur en raison d'unehausse probable de la température moyenne de la planète de 3 °C.

Excluanttoute forme de mécanisme de contrôle supranational des engagementsrespectifs, l'accord de Copenhague renvoie les discussions à laprochaine conférence de Mexico, fin 2010, à l'issue de laquelle unaccord contraignant pourrait enfin voir le jour...

Face àcet échec retentissant, les organisations environnementalesrappellent aux décideurs politiques les attentes énormes formuléespar la société civile à la veille de la conférence de Copenhague.Descendus en masse dans la rue, les citoyens n'ont pas été entendusdans leurs attentes de voir Copenhague aboutir à un nouveau Traité.

Laresponsabilité de la Belgique sera grande dans les prochains moispour éviter de tuer l'espoir des citoyens. Présidant l'Europe àl'heure de Mexico en 2010, notre pays devra faire preuve d'unenouvelle ambition afin d'engager l'Union à réduire de 40 % sesémissions de gaz à effet de serre en 2020 et de conduire lesVingt-Sept sur la voie d'un traité international ambitieux,contraignant et équitable vis-à-vis des pays du Sud.