Coupes à blanc dans les forêts anciennes de Tasmanie: BOMACO co-responsable

Communiqué de presse - 2 février, 2004
Greenpeace investit le terrain de l’importateur de bois VVVBruxelles, V février 2004: des militants de Greenpeace mènent une action chez BOMACO à Zellik. Ils entendent ainsi protester contre l’importation de ‘chêne de Tasmanie’ (2) en provenance des forêts de Tasmanie (Australie). Pour Greenpeace, il est évident que l’importateur partage la responsabilité de la destruction forestière et doit en conséquence renoncer à toute transaction commerciale avec son fournisseur australien. Greenpeace est récemment entrée en contact avec l’importateur belge mais les discussions n’ont pas abouti. Bomaco nie les enjeux pour la biodiversité que représente l’exploitation forestière en Tasmanie. L’objectif de l’action entreprise ce matin est de souligner l’implication de la Belgique dans les coupes à blanc de Tasmanie.Un groupe d’une quinzaine de militants de Greenpeace a pénétré ce matin sur le site de l’importateur belge de bois Bomaco pour y déployer des banderoles portant les inscriptions suivantes: “Bomaco : Save the ancient forest ; Stop buying GUNNS”. Gunns Ltd étant la société australienne bénéficiant d’un quasi monopole en Tasmanie et responsable de la destruction des forêts anciennes spécifiques à cette île du pacifique Sud. Les militants de Greenpeace ont matérialisé par des photos illustrant la destruction (coupes à blanc et incendie de forêts) le lien existant entre les entrepôts de Bomaco où se trouve du ‘chêne de Tasmanie’ et la réalité sur le terrain. La mort par empoisonnement de wallabies (et dans la foulée de quelques autres marsupiaux) qui fait partie des pratiques forestières utilisées en Tasmanie a été exprimée par la présence sur le terrain de wallabies à l’agonie.La Tasmanie a perdu 75% de ses forêts anciennes.

Une partie importante de la fraction restante est actuellement menacée par l'exploitation forestière. Gunns Ltd n'hésite pas à recourir aux pratiques industrielles les plus destructrices et à les appliquer à des forêts abritant des arbres plusieurs fois centenaires où l'on trouve une faune et une flore unique suite au long isolement de l'île. Les autorités de Tasmanie se retranchent derrière le fait que 40% du territoire bénéficie d'une protection. Ce qui n'exclut pas que bien des forêts précieuses se trouvent en dehors de ces zones protégées.

Le fruit de l'exploitation forestière en Tasmanie est destiné en majorité à l'industrie du papier nippone (90% environ). Le marché belge se concentre sur le bois scié de plus haute valeur commerciale. L'action de Greenpeace vise à illustrer la co-responsabilité de la Belgique dans la destruction des dernières forêts anciennes de Tasmanie alors que l'importateur belge a l'intention d' y accroître ses parts de marché. Greenpeace appelle toutes les intervenants (entreprises et consommateurs) à ne pas acheter du 'chêne de Tasmanie' en provenance des forêts anciennes.

Il est par ailleurs problématique de constater que l'importateur Bomaco ne fait pas uniquement dans le commerce de bois provenant des forêts anciennes de Tasmanie. Il importe également des essences provenant des forêts anciennes d'Afrique ou d'Asie.

Kristien Van Iseghem, une militante de Greenpeace originaire de Malines se trouve actuellement en Tasmanie où elle a rejoint la plate-forme d'observation érigée (à 65 mètres de haut) par Greenpeace en haut d'un eucalyptus de 84 mètres de hauteur. La présence de militants sur cette plate-forme ne constitue pas uniquement un appel à la protection de la vallée du Styx mais aussi à la protection de l'ensemble des forêts anciennes de Tasmanie.(3)

Les autorités belges se préparent actuellement à se rendre en Malaisie pour y suivre la 7ème réunion des Parties à la Convention sur la diversité biologique (CBD) et peuvent dès lors contribuer à une meilleure protection des forêts anciennes en plaidant pour l'approbation d'un plan de travail ambitieux pour des aires protégées. (4)

Un des objectifs de Greenpeace est de mettre en évidence le calvaire des dernières forêts anciennes du monde comme du pillage des océans et ce à quelques jours de l'ouverture du "Sommet de la vie sur terre" qui se tiendra du 9 au 20 février, à Kuala Lumpur en Malaisie. Greenpeace attend des gouvernements qu'ils protègent la vie dans toute sa diversité, les droits des populations indigènes et la diversité culturelle en débloquant des fonds pour la protection de la vie sur terre ou dans les océans. Partout dans le monde, les autorités devraient interdire en priorité les activités industrielles à grande échelle dans des zones écologiquement sensibles et établir un maillage d'aires terrestres et marines protégées par un appareil législatif à l'efficacité renforcée et par l'amélioration de la gestion et du contrôle de ces aires.

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