Communiqué de presse - 26 mai, 2008
Des militants de Greenpeace se sont rendus ce matin en voiture préhistorique, digne des Pierreafeu, du quartier général de l'ACEA, l'association européenne des constructeurs automobiles au Parlement européen. Ils emportaient à leur bord des tablettes de pierre reprenant les instructions des lobbyistes de l'industrie automobile aux mandataires européens. Des discussions dans le cadre de la directive sur l'efficacité des voitures sont attendues cette semaine.
La procession préhistorique visait à rappeler que l'industrie
automobile est toujours coincée à l'âge de la pierre. Elle continue
en effet à produire des voitures lourdes, rapides et énergivores et
ce, au détriment du climat. Dans la foulée de la procession
préhistorique, Greenpeace lance un rapport, intitulé "Driving
Climate Change : How the car industry is lobbying to undermine fuel
efficiency legislation".
"Ce rapport démontre que l'industrie automobile, pilotée par les
constructeurs allemands, trompe et manipule l'Union européenne
depuis 17 ans. Nous en sommes arrivés au point où l'industrie
automobile risque d'empêcher l'Europe de remplir ses engagements
pour Kyoto, commente Joeri Thijs de la campagne Transport de
Greenpeace."
Le rapport rappelle entre autres comment le Commissaire européen
Verheugen et l'ACEA ont mis sur pied et utilisé le groupe de
travail CARS 21 comme un cheval de Troie pour promouvoir avec
succès les intérêts de l'industrie au sein de l'Union européenne.
Le rapport fait également état de cadeaux de l'industrie à la
classe politique européenne.
Pour Greenpeace, l'Union européenne doit mettre l'industrie au
pas et adopter pour les nouvelles voitures l'objectif moyen de 120g
CO2 / km à l'horizon 2012 et de 80g CO2 / km en 2020. L'adoption de
cet objectif doit s'accompagner de sanctions réellement
dissuasives. Aucune concession ne doit être faite au lobby
industriel allemand, prompt à
défendre la construction de bolides énergivores.
Greenpeace invite le gouvernement belge et les parlementaires
européens à résister à la pression du lobby automobile et à passer
à la vitesse supérieure en termes de changement. Et ce, afin de
préserver et le climat et les consommateurs. "Le Parlement européen
ne doit pas céder aux pressions du lobby automobile et continuer à
établir des normes UE pour l'efficacité des voitures, conclut Joeri
Thijs. Vu la combinaison des changements climatiques et de la
hausse des prix des carburants, il est irresponsable de différer
plus encore les mesures qui s'imposent pour rendre nos voitures
drastiquement moins énergivores."