Greenpeace lance aujourd’hui un clip évoquant les mécanismes qui ont conduit à détourner de l’escarcelle belge les sommes versées par les consommateurs suite à l'amortissement accéléré des centrales au charbon et des réacteurs nucléaires d’Electrabel. Ce film d'animation sera projeté à plusieurs reprises dans des lieux publics et largement diffusé sur Internet via le site <a href="http://www.eletrobel.be" target="_blank">www.eletrobel.be</a>. Greenpeace révèle ainsi à grande échelle, l’existence de ces 'profits non anticipés' et souligne, une fois de plus, le passéisme qui caractérise la production d’électricité en Belgique. Les profits non anticipés permettent à Electrabel de maintenir une production d'électricité préjudiciable à l'environnement, à une époque où le défi climatique devrait fédérer toutes les énergies... Il incombera au futur ministre du Développement durable de s'atteler à la récupération rapide des 'profits non anticipés' et à leur affectation exclusive au développement de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Le régulateur du marché de l'électricité (CREG) estime à quelque 11 milliards d’euros, les sommes à récupérer… (1)
Laconstruction des centrales au charbon et des
réacteursnucléaires d'Electrabel remonte aux années 1960-1980.Leur
durée de vie était initialement de 30 à 40ans. Or, il a été décidé
d'amortir cesinfrastructures en 20 ans, en gonflantles
factures des ménages belges. Une fois les centralesamorties, rien
n'a été entrepris pour restituer àla collectivité ce qu'elle avait
investi. Electrabelbénéficie, pour sa part, d'un parc
énergétiqueamorti et engrange toujours des 'bénéficesexceptionnels'
(aussi appelés 'profits non anticipés').Dans un marché libéralisé,
Electrabel/Suezdispose donc de très sérieux avantages
concurrentiels.
LesBelges se font fait 'plumer' par Electrabel et les
responsablespolitiques n'ont rien entrepris pour
récupérerl'avancedes ménages belges lorsde la libéralisation
du marché de électricité.Le maintien du monopole
defactod'Electrabel hypothèque le développement d'autressources
d'énergie, à tel point que l'on peut sedemander comment la Belgique
parviendra à répondre auxobjectifs européens définis en matière
derenouvelables ou d'efficacité énergétique...(2)
C'estpourquoi, Greenpeace se tourne vers le futur gouvernement
et sonministredu Développement durable pourlui demander de
récupérer le plus vite possible lessommes investies par les Belges
et de les affecter à l'intérêtcollectif.
« Sinos responsables politiques ne changent rien à la
situationactuelle, la Belgique risque de manquer le virage
énergétiqueque les changements climatiques nous imposent.
Electrabel tente denous faire croire que son électricité
respectel'environnement. C'est faux, déploreFawaz Al Bitar, de
la campagne Climat de Greenpeace,Electrabel vit toujours à
l'heure du nucléaire et ducharbon (3). Sa politique de production
en Belgique le prouve, commesa politique d'investissements à
l'étranger. »
PourGreenpeace, les Belges seront nombreux à s'insurger
d'avoirété grugés et sont tout aussi nombreux àvouloir lutter
contre les changements climatiques.
« Ilest indispensable,rappelle Fawaz Al Bitar,
d'explorerle véritable filon que l'efficacité
énergétiquereprésente dans un pays comme la Belgique. Et qu'est-ce
quel'on constate ? Electrabel brûle de la biomasse dans
descentrales au charbon vieillissantes ! Comme il est
essentield'investir aujourd'hui dans des énergies
renouvelables.Ilest urgent de mettre en place de l'éolien offshore
et quefait-on ? On dissuade les investisseurs en évoquant unnouveau
retard dans la sortie du nucléaire. »
Enne remettant pas en cause les délais de fermeture descentrales
nucléaires et récupérant le plus vitepossible, les quelque 11
milliards d'euros de 'profitsnon anticipés'd'Electrabel, le
nouveau gouvernement fédéral pourradémontrer sa volonté d'ouvrir la
Belgique auxénergies véritablement durables. Ces 'profits
nonanticipés' doivent être exclusivement affectésaux recherches et
investissements dans les énergiesrenouvelables et dans les mesures
d'efficacité énergétique.
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Notes: 1) Le régulateur du marché de l'électricité (CREG) estime les profits non anticipés à quelques 11 milliards d'euros. Cette estimation se décline en deux parties. Les sommes portant sur la période 1985-2004 qui s'élèvent à 3,3 milliards d'euros et la somme que l'on obtiendra en 2025 soit 11,15 milliards d'euros. cf. In "Le prix de l'électricité par composante tarifaire", Conférence de presse de la CREG du 5 juillet 2006. 2) Greenpeace demande au futur gouvernement que la Belgique puisse se fixer des objectifs à moyen et long terme en terme de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre (-30% d'ici 2020 et au moins -80% d'ici 2050), d'énergie renouvelables (au moins 15% à 20% d'ici 2020) et d'efficacité énergétiques (20% d'économie d'énergie supplémentaire d'ici 2020). 3) Mix énergétique Electrabel (production en Belgique): 58% nucléaire, 11% charbon et 1,7% énergies renouvelables.