Communiqué de presse - 29 novembre, 2007
C’est avec consternation que Greenpeace a pris, aujourd’hui, connaissance des plans d’E.ON pour la construction d’une nouvelle centrale au charbon dans le port d’Anvers. Cette technologie n’a rien de durable et ne peut être que préjudiciable au climat. Greenpeace invite dès lors les autorités compétentes à refuser de délivrer les permis nécessaires à sa construction. De plus, il est capital de lancer une enquête sur l’existence d’éventuels accords de tarification entre Electrabel en E.ON.
Lescentrales au charbon manquent d’efficacité
E.ONa beau clamer une amélioration de 25% de l'efficacitéde la
centrale envisagée, elle n'en reste pas moinspolluante et
inefficace en termes d'utilisation de l'énergie.Plus de la moitié
de l'énergie mobilisée seraperdue parce que transformée en chaleur.
La centrale envisagéesera, dans ces conditions, deux à trois fois
plus polluanteque n'importe quelle centrale fonctionnant à la
cogénérationau départ de gaz, la technologie fossile la moins
polluante.S'il n'y a pas d'autre option que d'investir
partiellementdans des technologies faisant appel aux combustibles
fossiles, ilfaut se diriger vers la bestavailable technology
(BAT),ce qui n'est pas le cas du projet anversois. Le gaz est
unetechnologie bien mieux adaptée à la nécessairetransition vers
les énergies renouvelables.
Lescentrales au charbon ne sont pas compatibles avecles objectifs envisagés pour la période post-Kyoto
Ledébut de l'étude d'incidence anversoise coïncideavec les
négociations pour le climat qui débuteront lasemaine prochaine à
Bali. Les pays industrialisésdevront accorder leurs violons pour
réduire de 30% leursémissions de CO2d'ici 2020 et de minimum 80%
d'ici 2050. La centrale prévuepar E.ON tournera toujours en 2050.
Sachant que la centrale aucharbon envisagée émettrait, selon nos
calculs, quelque5 millions de tonnes de CO2par an. Les négociations
de Bali devraient inviter la Belgiqueà refuser d'emblée ce type de
projet.
Toutsauf durable !
Lapriorité doit aujourd'hui être accordée audéveloppement des
énergies renouvelables et del'efficacité énergétique. Deux secteurs
pourlesquels la Belgique accumule un retard considérable,notamment
en comparaison avec les autres états membres del'Union européenne.
Un projet comme le projet d'E.ONhypothèque considérablement le
développement del'énergie renouvelable. En implantant une centrale
avec unecapacité de 1100 MW au cœur de notre réseauélectrique, on
réduit d'autant la capacité detransport pour les énergies
renouvelables comme l'éolien.De plus, une centrale similaire est
envisagée par E.ON auxPays-Bas, d'où elle devrait également
approvisionnerle marché belge.
Toutsauf un investissement ‘propre’!
EnBelgique, de nombreux projets d'investissements dans
destechnologies propres sont annoncés, tant dans le secteur
desrenouvelables que dans celui de la cogénération(production
combinée d'électricité et dechaleur). Leur concrétisation souffre
malheureusement de lamauvaise organisation du marché de
l'électricitéaprès sa libéralisation. Dans ce marchélibéralisé, un
acteur comme Electrabel continue àbénéficier d'un quasi monopole et
paralyse ainsi laconcurrence. L'arrivée d'un nouveau acteur de
poids commeE.ON ne risque pas d'améliorer cette situation.
L'Allemagnea d'ailleurs chargé le Bundeskartllambtd'uneétude visant
à cerner le rôle joué parE.ON dans la détermination de possibles
accords tarifairesentre les grands producteurs d'électricité
allemands.
Lacollaboration annoncée entre E.ON et Electrabel pour
laconstruction de cette centrale sur un terrain de Degussa et
lesinvestissements d'Electrabel dans la nouvelle centrale au
charbonde Wihelmshaven en Allemagne laissent supposer que l'on
peuts'attendre à de pareilles manipulations du marché enBelgique.
C'est pourquoi Greenpeace réclame d'urgence uneenquête sur
l'existence de tels accords de tarification entreE.ON et
Electrabel.