Ministres européens « privés de sortie »: des militants de Greenpeace réclament des fonds pour éviter la banqueroute climatique

Communiqué de presse - 10 mars, 2009
340 militants de Greenpeace, originaires de 20 pays, se sont mobilisés autour du Juste Lipse pour obtenir des ministres européens des finances les fonds permettant aux pays en voie de développement de faire face aux changements climatiques. L'objectif de l'action menée ce matin est d'obtenir de l'Union européenne un engagement chiffré et un mécanisme de financement concret.

"Les ministres européens des finances consacrent des centaines de milliards d'euros publics au sauvetage des banques et de leurs dirigeants mais ils n'avancent toujours pas un centime d'euro lorsqu'il s'agit de soutenir financièrement notre réponse à la crise climatique, déclare Fawaz Al Bitar, responsable de la campagne Climat. Si la planète était une banque, il y a longtemps qu'on l'aurait sauvée de la faillite."  

Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et faire face aux impacts inévitables des changements climatiques, les pays en voie de développement ont besoin d'une allocation des pays riches qui devra évoluer jusqu'au moins 110 milliards d'euros par an en 2020 et compléter les fonds de la coopération au développement.

La contribution des Etats membres en vue d'un sauvetage climatique devrait se baser sur leur capacité de paiement et leur responsabilité dans l'origine de la crise 1). Suivant ce principe, la hauteur de la contribution de l'Union européenne devrait s'élever à 35 milliards d'€ par an. Une contribution négligeable en comparaison aux 1.700 milliards d'euros versés en octobre dernier pour éviter la banqueroute au secteur bancaire.

"Nos dirigeants n'ont pas réagi aux signes avant-coureurs de la crise financière et nous en payons tous le prix. Nous ne pouvons pas nous offrir le luxe de commettre la même erreur avec la crise climatique. Si nous ne voulons pas y laisser la planète, il faut investir massivement et sans attendre pour éviter l'emballement des changements climatiques, conclut Fawaz Al Bitar.

Pour réunir les sommes nécessaires, Greenpeace soutient l'idée d'une répartition imposant un prix aux émissions de gaz à effet de serre et demandant aux pays industrialisés de payer pour leur empreinte carbone 2).

Les décisions prises aujourd'hui influenceront directement la position de l'Union européenne lors du Sommet des Nations unies, en décembre 2009. Les chefs d'Etat se retrouveront à Bruxelles ces 19 et 20 mars pour décider à combien s'élèvera la contribution financière de l'Union européenne qui permettra aux pays en voie de développement de faire face aux changements climatiques. Cette semaine, des scientifiques réunis à Copenhague pourraient tirer à nouveau la sonnette d'alarme en rappelant que les changements climatiques pourraient encore toucher notre génération si nous n'agissons pas rapidement 3).

Briefing: Financing the EU's global responsibility: www.greenpeace.org/eu-unit/press-centre/policy-papers-briefings/financing-eu-responsibility-270209

Notes: 1) La contribution financière devrait couvrir les postes suivants :- €40 milliards par an pour orienter les pays en voie de développement vers un système énergétique basé sur les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique.- €30 milliards par an pour stopper la déforestation via la création d'un fonds 'forests for climate'. Tous les détails quant à ce mécanisme de financement : www.greenpeace.org/forestsforclimate;- €40 milliards par an pour aider les pays les plus vulnérables à s'adapter aux changements climatiques.2) Clé de répartition proposée par Greenpeace pour les fonds à réunir entre les différents pays de l'Union européenne : http://www.greenpeace.org/eu-unit/press-centre/policy-papers-briefings/financing-eu-responsibility-270209;3) Les scientifiques sont réunis dans le cadre du "Climate Change: Global Risks, Challenges and Decisions" à Copenhague du 10-12 mars.