Des militants de Greenpeace installent une bannière géante sur la facade du Palais de Justice

Journée sans voiture

Communiqué de presse - 23 septembre, 2007
Une bannière gigantesque (24 x 20 mètres – 50 kilos) est en ce moment hissée sur la façade du Palais de Justice à Bruxelles. Elle devrait être déployée entièrement aux alentours de 9h, pour saluer le début de la Journée sans voiture. Avec cette action symbolique (la bannière montre la terre écrasée par un pneu), les militants de Greenpeace entendent rappeler que le secteur des transports est actuellement un des seuls secteurs à voir augmenter sesémissions de CO2. Pourtant, l'industrie automobile continue à nous abreuver de messages rassurants quant à son implication dans les changements climatiques et n'hésite pas à utiliser l'environnement comme un faire valoir. Les constructeurs automobiles déclarent pourtant forfait quant il s'agit d'agir concrètement pour le préserver. Le secteur automobile n’est bien sûr pas le seul à devoir s’adapter à la réalité des changements climatiques. C'est pourquoi, d'autres militants de Greenpeace partiront à la rencontre du public. Pour répondre efficacement à l'urgence climatique, il est indispensable de modifier nos comportements comme nous y invite ce dimanche sans voiture...

C'est à vélo que les militants de Greenpeace ont gagné ce matin la place Poelaert pour y entamer l'ascension du Palais de Justice. "Notre présence à Bruxelles, pendant la Journée sans voiture, s'explique par la nécessité de rappeler que la lutte contre les changements climatiques doit être prioritaire, pour tous", commente Joeri Thijs de la campagne Transports de Greenpeace.

Le secteur des transports est aujourd'hui responsable de 27% des émissions de CO2 de l'Union européenne. En moins de 15 ans, ce secteur a vu ses émissions augmenter de quelque 30% (1). Il est impératif d'agir rapidement dans le sous-secteur des voitures parce qu'elles sont responsables de près de la moitié des émissions imputables aux transports.

"En 1998, les constructeurs automobiles se sont engagés à réduire les émissions de CO2 des nouveaux véhicules. L'objectif à atteindre était de 140g /CO2/km, à l'horizon 2008 (et de 120g /CO2/km, à l'horizon 2012). Ces accords volontaires passés avec l'Union européenne sont restés lettre morte. Les émissions moyennes du secteur automobile en Europe tournent toujours aux alentours des 163g /CO2/km. Or, en généralisant les technologies les moins gourmandes en carburant, actuellement sur le marché, cet objectif serait bel et bien envisageable." (2) Pour obtenir une réduction régulière des émissions de CO2, il est essentiel de maintenir l'objectif de 120g CO2/km à l'horizon 2012 et de planifier des objectifs à long terme (3).

L'annonce de mesures contraignantes envisagées par l'Union européenne n'a pas manqué de faire rugir certains constructeurs automobiles qui ont d'emblée déclaré que de nouveaux progrès sont impossibles...

"Des constructeurs automobiles persistent, aujourd'hui, à proposer des voitures inutilement lourdes, rapides et puissantes. Globalement, les voitures vendues en Europe ont encore pris du poids, elles consomment et émettent donc plus de CO2. Désolé, mais dans ces conditions, les bobards verts de l'industrie, nous n'y croyons pas!" (4) Mieux adapter le choix de nos véhicules à nos besoins est un pas dans la bonne direction mais il ne sera pas suffisant. Une réduction du nombre de kilomètres parcourus est également indispensable au même titre que des adaptations techniques pour réduire la consommation.

"Tout au long de la semaine de la mobilité, nous avons été invités à tester des modes de transports diversifiés. Ce sont des pistes à creuser, pour agir pour le climat", conclut Joeri Thijs.

Le site Internet de Greenpeace apporte des éléments de réponses aux pseudo-arguments de l'industrie automobile et offre aux automobilistesn des pistes de réflexion pour adapter leurs comportements.

Notes: 1) T&E analysis of 2004 and 2005 data on greenhouse gas andCO2-emissions from transport in EU 25 and EU 27, submitted to the United Nations Framework Convention on Climate Change (UNFCCC)2) Une étude britannique intitulée « CO2 targets – is the car industry crying wolf? »démontre qu'aujourd'hui, si pour chaque classe de véhicule (mini, voitures familiales), on prenait pour norme la voiture la moins énergivore, il serait possible d'atteindre les objectifs CO2, définis par l'Union européenne pour 2008.3) Communication from the Commission to the Council and the European Parliament - Results of the review of the Community Strategy to reduce CO2 emissions from passenger cars and light-commercial vehicles. COM(2007) 19 final. 07/02/20074) Etude réalisée par le Centre pour le développement durable de l'Université de Gand. L'augmentation moyenne serait de 30%. Le surpoids entre 2005 et 2006 est évalué à quelques 18 kilos.