L´avenir des forêts d´Afrique Centrale dépend des efforts menés dans la lutte contre la corruption

Communiqué de presse - 5 février, 2005
Le “Sommet des forêts’ vient de s´achever à Brazzaville. Greenpeace a accueilli avec circonspection la nouvelle promesse des Chefs d´Etat africains et du Président français Jacques Chirac de protéger sans attendre le massif forestier du bassin du Congo (1).

L'exploitation forestière en Afrique a besoin d'être réformée.

"Le temps du discours est terminé, affirme Jean-Luc Roux, directeur politique de Greenpeace International. Pour sauver les grands massifs forestiers du bassin du Congo, il est temps d´agir. »

L´organisation environnementale internationale a annoncé son intention d´intensifier au cours des prochains mois, sa campagne afin de presser les pays du G8 et l´Union européenne à "passer des déclarations aux actes'. Des actions concrètes doivent être menées pour promouvoir la transparence, la lutte contre la corruption et l´assainissement de l´exploitation et du commerce du bois en Afrique. Le manque de volonté politique et la corruption sont aujourd´hui desobstacles majeurs à la protection du massif forestier du Bassin du Congo.

L´exploitation illégale est largement répandue dans la région et souvent en toute impunité. Ces pratiques se soldent par des dommages irréparables pour la faune et la flore, par un manque à gagner considérable pour les finances publiques des pays en développement et par de nombreux conflits sociaux.(2)

En octobre 2003, les gouvernements africains et la communauté internationale se sont engagés à Yaoundé à résoudre ensemble ces problèmes.(3) Greenpeace les appelle à mettre en oeuvre les réformes du secteur forestier et ce, en étroite collaboration avec la société civile.

"La bonne gouvernance et la transparence sont des préalables à une lutte efficace contre la pauvreté et à une gestion durable des forêts dans le bassin du Congo, affirme Jean-Luc Roux, directeur politique de Greenpeace International »

La présence de Greenpeace au Sommet de Brazzaville s´inscrit dans le cadre de sa campagne de lutte contre le commerce du bois illégal. Les principaux pays consommateurs doivent cesser d´alimenter la destruction des forêts d´Afrique et prendre d´urgence des mesures en matière de responsabilité des entreprises.

Plus de la moitié de la production forestière africaine aboutit sur le marché européen généralement sans garantie de légalité ni de durabilité. Aussi, Greenpeace appelle l´Union européenne à développer une législation qui interdirait toutes les importations de bois illégal, permettrait de combattre les crimes qui y sont associés et soutiendrait la gestion durable des forêts.

Dans les prochains mois, l´exploitation illégale du bois figurera à l´agenda de plusieurs réunions internationales. La lutte contre ces activités illicites constitue une première étape. Au-delà, Il est nécessaire d´explorer activement des alternatives viables à l´exploitation industrielles des forêts du Bassin du Congo. Les coupes forestières n´ont, jusqu´à présent, pas contribué à réduire la pauvreté dans la région. Au contraire, plusieurs millions de personnes se sont vues spolier des ressources naturelles dont ils dépendent.

Notes: 1)Les gouvernements du bassin du Congo, représentés et coordonnés au niveau régional au sein de la COMIFAC (Commission Des Forêts d´Afrique Centrale) ont développé un plan de convergence afin de définir leurs activités en vue de la promotion de la conversation et de l´utilisation durable des forêts tropicales humides d´Afrique centrale2)Une récente étude réalisée pour le compte de la Coopération au Développement du Royaume Uni (DFID) analyse sur une période de cinq ans la perte de revenu fiscal et les dommages et intérêts engendrés, au Cameroun par l´exploitation illégale. Celle-ci s´élèverait entre 400 à 600 millions d´Euro par an. (Auzel P, Fomété T, Owada J-C. Evolution de l´exploitation des forêts du Cameroun: production nationale, exploitation illégale, perspectives. Novembre 2002. 145 pg.)3) Le Sommet de Brazzaville est la suite du processus politique initié en 1999 lors du Sommet des Chefs d´Etat du Bassin du Congo, à Yaoundé (déclaration de Yaoundé). Les Chefs d´Etat africains y ont accepté de s´attaquer aux problèmes liés à la conservation des forêts du bassin du Congo et de leur gestion durable.

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