La preuve par le sang?

Les trois ministres régionaux de l'Environnement participent, par un don de sang, à une analyse scientifique entreprise par Greenpeace

Communiqué de presse - 29 septembre, 2004
Bruxelles, le 29 septembre 2004: après avoir apporté la preuve (1) que des substances chimiques préoccupantes ont envahi nos habitations, Greenpeace continue son action de sensibilisation et d'information auprès des décideurs politiques et du public. En Belgique, les ministres régionaux de l'Environnement ont accepté de donner leur sang - récolté ce 29 septembre 2004 - à des fins d'analyses scientifiques. Les analyses porteront spécifiquement sur quatre familles de substances préoccupantes déjà détectées dans les poussières domestiques en Belgique (2). Les résultats de ces analyses viendront s'ajouter aux résultats d'une vaste enquête menée auprès d'une centaine de volontaires aux Pays-Bas (3). Dans la foulée, Greenpeace édite, à 300.000 exemplaires, une brochure (4) qui aborde brièvement le problème pour mieux le prévenir et aiguille le consommateur vers les sources d'information disponibles sur cette pollution insoupçonnée de nos intérieurs et son origine probable.

Le ministre Lutgen participe à l'analyse scientifique de Greenpeace

Madame Evelyne Huytebroeck, ministre bruxelloise de l'Environnement et Messieurs Benoît Lutgen et Kris Peeters, titulaires du même portefeuille pour la Wallonie et la Flandre, ont accepté de se prêter à l'expérience proposée par Greenpeace.

« Nous souhaitons attirer l'attention des ministres de l'Environnement sur l'état de la contamination chimique de notre corps précise Fawaz Al Bitar de Greenpeace. Les substances recherchées sont particulièrement préoccupantes pour la santé humaine. Actuellement, une réforme (nommée REACH (5)) de la politique chimique en Europe est discutée au sein des instances européennes. L'enjeu de cette réforme est de limiter la pollution chimique de notre environnement et ainsi d'éviter un vaste problème de santé publique. Il est essentiel que les ministres appelés à se prononcer sur le dossier prennent la mesure de la contamination déplorée et adoptent en toute connaissance de cause, une position ferme qui permettra d'entraver le développement de cette pollution. »

Les résultats des analyses leur seront communiqués dans les semaines qui suivent ainsi que ceux du panel néerlandais.

Atteindre 'REACH'

Il est indéniable que la chimie joue aujourd'hui un rôle essentiel dans nos sociétés. Mais l'accumulation d'éléments indiquant une pollution croissante de nos organismes, de nos intérieurs et bien sûr de notre environnement, l'est tout autant. Une réforme législative d'envergure tente, à présent, de mettre de l'ordre dans ce secteur incontournable.

Le 24 mars dernier, Greenpeace publiait les résultats d'une vaste collecte de poussières domestiques et démontrait la réalité de cette pollution : tous les échantillons récoltés contenaient des quantités importantes de substances potentiellement préoccupantes pour notre santé. La preuve de la nécessité d'une réforme législative était faite…

L'enjeu de cette refonte du système législatif européen échappe entièrement aux consommateurs qui risquent pourtant de faire les frais du laxisme législatif observé jusqu'à ce jour. En apportant une information minimale sur le processus législatif en cours, Greenpeace souhaite en souligner l'importance.

C'est, en effet, dans les prochains mois que des décisions capitales se prendront, elles portent notamment sur:

· l'obligation de répertorier et d'enregistrer les substances chimiques commercialisées en Europe;

· l'obligation d'évaluer la dangerosité des plus préoccupantes d'entre elles avant qu'elles ne reçoivent une autorisation de commercialisation;

· L'obligation d'appliquer le principe de substitution

"Pour être suffisamment efficace et répondre aux espoirs placés en elle, il est capital que cette législation comprenne le principe de substitution. Les substances chimiques dangereuses présentes dans nos biens de consommation doivent systématiquement être remplacées par des alternatives plus sûres quand elles existent" précise Fawaz Al Bitar.

Le droit de savoir

La brochure 'Pollution domestique: que faut-il en penser?' attire l'attention des consommateurs sur l'étendue de la contamination chimique, sur l'existence des alternatives moins toxiques actuellement déjà commercialisées et sur les enjeux de la législation REACH. Cette brochure est largement diffusée (300.000 exemplaires) via divers canaux: presse, cabinets médicaux, chaînes de magasins bio, Magasins du monde Oxfam, mutualités et via les sites web de diverses organisations.

En poursuivant la lecture de la brochure mise à leur disposition, les consommateurs, par la visite de différents sites, peuvent - en attendant les avancées législatives - opter consciemment pour des biens de consommation courante plus sûrs. Le site http://reachfr.greenpeace.be offre un tel aperçu.

Notes aux rédactions:

1) Communiqué de presse du 24 mars 2004, publication des résultats de l'analyse de poussières domestiques dans 70 foyers belges:

http://www.greenpeace.org/belgium_fr/press/release?item_id=441327&campaign_id=349394

2) Les substances recherchées sont:

Alkylphénols : perturbation du système hormonal, toxiques pour la reproduction (atteintes à la capacité de fertilisation du sperme de mammifères), détérioration de l'ADN humain.

Phtalates : toxiques pour la reproduction (altèrent la différentiation sexuelle et le développement du système reproductif), atteintes au développement et aux fonctions du foie, asthmes infantiles.

Retardateurs de flamme bromés : interférences avec le système hormonal, troubles du développement, aberrations des fonctions motrices.

Organoétains : toxiques pour le système immunitaire, atteintes au système enzymatique, perturbations du développement de l'embryon et des testicules.

3) Le sang d'une centaine de volontaires a été collecté au cours du mois d'avril 2004 aux Pays-Bas. Les échantillons ont été prélevés auprès d'un nombre similaire de femmes et d'hommes de plus de 18 ans, dispersés sur l'ensemble du territoire hollandais. Pour plus d'informations, visitez le site: http://www.greenpeace.nl

4) La diffusion de la brochure "Pollution domestique: que faut-il en penser?" est organisée via divers canaux: presse, cabinets médicaux, chaînes de magasins bio, Magasins du monde Oxfam, mutualités et via les sites web de diverses organisations comme le WWF, Inter Environnement Wallonie, le Bond Beter Leefmilieu ou encore l'administration de l'Environnement et la Ligue belge contre le cancer. Pour le public, il est possible de se procurer la brochure en faisant la demande écrite à l'adresse: Greenpeace/Secrétariat 159 chaussée de Haecht 1030 Bruxelles ou en visitant le site: www.greenpeace.be. Un site spécifique consacré à la pollution domestique a été créé par Greenpeace et est accessible via l'adresse: http://reachfr.greenpeace.be.

5) REACH: Enregistrement, Evaluation et Autorisation des substances chimiques

Cliquez ici pour consulter la brochure.

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