Le sort des forêts anciennes de Tasmanie passe aussi par chez nous...

Bomaco, un importateur de Zellik complice de la destruction des forêts anciennes

Communiqué de presse - 22 janvier, 2004
<p>Négociations au point mort alors que la biodiversité mérite plus que jamais d'être protégée</p> Bruxelles, le 22 janvier 2004 : cela fait plusieurs semaines que Greenpeace négocie avec l'importateur belge (bois scié) de «chêne de Tasmanie». Cette appellation est utilisée pour le commerce de plusieurs essences d'eucalyptus originaires de Tasmanie (Australie) (1). Ces arbres parfois plusieurs fois centenaires sont utilisés par l'industrie du papier et pour la fabrication de portes et de parquets. La destruction des dernières forêts anciennes de Tasmanie constitue une atteinte regrettable à la biodiversité mondiale.

Depuis la Tasmanie, sont surtout exportés vers l'Europe des produits forestiers de qualité. La Belgique joue un rôle important dans cette exportation. Les eucalyptus de Tasmanie sont vendus dans notre pays comme

C'est en Malaisie que s'ouvrira le 9 février prochain, la Convention sur la diversité biologique (CBD) (2). Cette réunion internationale - qui s'apparente à un Sommet de la vie sur terre - offre aux dirigeants de la planète, une occasion inespérée d'oeuvrer au maintien de cette biodiversité. La Tasmanie (Australie), une île de l'hémisphère sud constitue un exemple intéressant pour ceux qui - lors de ces négociations - se pencheront sur le sort des forêts anciennes et s'attelleront à l'approbation d'un programme de travail sur les aires protégées. Greenpeace a entamé, pour sa part, des négociations avec le Japon (industrie du papier) et avec l'importateur installé en région bruxelloise. En Belgique, ces négociations sont actuellement au point mort.

Bomaco est client de la firme australienne Gunns LTD qui, en Tasmanie, n'hésite pas à recourir à des pratiques particulièrement destructrices comme des coupes à blanc ou encore à l'utilisation de pesticides débouchant sur l'empoisonnement de wallabies et autres marsupiaux. Ces dernières semaines, Greenpeace s'est adressée à l'importateur belge pour lui demander de suspendre ses relations d'affaires avec cette entreprise australienne dont les pratiques industrielles destructives mettent en danger les quelque 25% de forêts anciennes que compte encore la Tasmanie. Bomaco n'a à ce jour pas voulu reconnaître le problème. Par conséquent, Greenpeace s'est vu dans l'obligation d'acter la rupture du dialogue.

Greenpeace déplore particulièrement le point de vue adopté par Bomaco qui ne semble pas vouloir remettre en question les pratiques industrielles de Gunns LTD et s'adresse à l'ensemble du secteur pour lui demander de suspendre les tractations autour du «chêne de Tasmanie». Greenpeace attend de Bomaco qu'elle envoie un signal clair tant à cette entreprise australienne qu'aux autorités de Tasmanie, précisant sa volonté de ne plus recevoir de bois provenant de zones méritant une protection en raison de leur intérêt écologique. Greenpeace et The Wilderness Society, une organisation locale de défense de l'environnement, ont fait une proposition concrète pour de nouvelles aires à protéger.

La vallée du Styx où a été érigée la plate-forme d'observation de Greenpeace - et où séjourne actuellement l'activiste belge Kristien Van Iseghem (3) - figure certainement parmi ces zones à protéger. L'arrêt des coupes à blanc dans des vallées présentant un intérêt écologique certain (la vallée du Styx en fait partie) a été clairement évoqué lors d'une consultation intitulée "Tasmania Together" et visant à donner à la population locale la possibilité de se prononcer sur l'avenir de l'île. Pour cet arrêt, la date buttoir de janvier 2003 a été recommandée. Par ailleurs, l'accord régional forestier (Regional Forest Agreement) prévoit la sauvegarde de 60% des forêts anciennes existantes et ce, pour chaque type forestier. Les autorités n'ont pas réussi à atteindre leurs objectifs dans le cadre de cet accord.

Greenpeace a mis sur pied en Belgique, une collecte de signatures - via le site www.foretsanciennes.be - en faveur des forêts anciennes. Cette pétition sera prochainement remise à la ministre de l'Environnement, Freya Van den Bossche qui représentera la Belgique à la Convention sur la diversité biologique. A ce jour, plus de 60.000 personnes souhaitent la sauvegarde des forêts anciennes.

Notes aux journalistes :

Dossier complet sur la situation des forêts anciennes de Tasmanie et les conditions dans lesquelles s'y déroule l'exploitation forestière est disponible sur le site www.greenpeace.be

1) « Chêne de Tasmanie », appellation commerciale de l'Eucalyptus regnans, Eucalyptus delegatensis et Eucalyptus obliqua. Les Eucalyptus regnans comptent parmi les plus hauts feuillus au monde.

2) Convention sur la diversité biologique, 9-20 février 2004 - Kuala Lumpur/Malaisie. Greenpeace attend des représentants des différentes Parties - dont la Belgique - l'approbation d'un programme de travail ambitieux concernant les aires protégées existantes ou à créer de par le monde. Greenpeace attend également de la communauté internationale la mise à disposition de fonds pour concrétiser les avancées de ce programme de travail.

3) Le site www.greenpeace.be propose des informations sur les activités de Greenpeace en Tasmanie. Kristien Van Iseghem qui se trouve sur une plate-forme d'observation installée dans un arbre à une hauteur de 65 mètres peut être contactée via le service de presse ().

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