Depuis la Tasmanie, sont surtout exportés vers l'Europe des produits forestiers de qualité. La Belgique joue un rôle important dans cette exportation. Les eucalyptus de Tasmanie sont vendus dans notre pays comme
C'est en Malaisie que s'ouvrira le 9 février prochain, la
Convention sur la diversité biologique (CBD) (2). Cette
réunion internationale - qui s'apparente à un Sommet de la vie sur
terre - offre aux dirigeants de la planète, une occasion inespérée
d'oeuvrer au maintien de cette biodiversité. La Tasmanie
(Australie), une île de l'hémisphère sud constitue un exemple
intéressant pour ceux qui - lors de ces négociations - se
pencheront sur le sort des forêts anciennes et s'attelleront à
l'approbation d'un programme de travail sur les aires protégées.
Greenpeace a entamé, pour sa part, des négociations avec le Japon
(industrie du papier) et avec l'importateur installé en région
bruxelloise. En Belgique, ces négociations sont actuellement au
point mort.
Bomaco est client de la firme australienne Gunns LTD qui, en
Tasmanie, n'hésite pas à recourir à des pratiques particulièrement
destructrices comme des coupes à blanc ou encore à l'utilisation de
pesticides débouchant sur l'empoisonnement de wallabies et autres
marsupiaux. Ces dernières semaines, Greenpeace s'est adressée à
l'importateur belge pour lui demander de suspendre ses relations
d'affaires avec cette entreprise australienne dont les pratiques
industrielles destructives mettent en danger les quelque 25% de
forêts anciennes que compte encore la Tasmanie. Bomaco n'a à ce
jour pas voulu reconnaître le problème. Par conséquent, Greenpeace
s'est vu dans l'obligation d'acter la rupture du dialogue.
Greenpeace déplore particulièrement le point de vue adopté par
Bomaco qui ne semble pas vouloir remettre en question les pratiques
industrielles de Gunns LTD et s'adresse à l'ensemble du secteur
pour lui demander de suspendre les tractations autour du «chêne de
Tasmanie». Greenpeace attend de Bomaco qu'elle envoie un signal
clair tant à cette entreprise australienne qu'aux autorités de
Tasmanie, précisant sa volonté de ne plus recevoir de bois
provenant de zones méritant une protection en raison de leur
intérêt écologique. Greenpeace et The Wilderness Society, une
organisation locale de défense de l'environnement, ont fait une
proposition concrète pour de nouvelles aires à protéger.
La vallée du Styx où a été érigée la plate-forme d'observation
de Greenpeace - et où séjourne actuellement l'activiste belge
Kristien Van Iseghem (3) - figure certainement parmi ces zones à
protéger. L'arrêt des coupes à blanc dans des vallées présentant un
intérêt écologique certain (la vallée du Styx en fait partie) a été
clairement évoqué lors d'une consultation intitulée "Tasmania
Together" et visant à donner à la population locale la possibilité
de se prononcer sur l'avenir de l'île. Pour cet arrêt, la date
buttoir de janvier 2003 a été recommandée. Par ailleurs, l'accord
régional forestier (Regional Forest Agreement) prévoit la
sauvegarde de 60% des forêts anciennes existantes et ce, pour
chaque type forestier. Les autorités n'ont pas réussi à atteindre
leurs objectifs dans le cadre de cet accord.
Greenpeace a mis sur pied en Belgique, une collecte de
signatures - via le site www.foretsanciennes.be -
en faveur des forêts anciennes. Cette pétition sera prochainement
remise à la ministre de l'Environnement, Freya Van den Bossche qui
représentera la Belgique à la Convention sur la diversité
biologique. A ce jour, plus de 60.000 personnes souhaitent la
sauvegarde des forêts anciennes.
Notes aux journalistes :
Dossier complet sur la situation des forêts anciennes de
Tasmanie et les conditions dans lesquelles s'y déroule
l'exploitation forestière est disponible sur le site www.greenpeace.be
1) « Chêne de Tasmanie », appellation commerciale de
l'Eucalyptus regnans, Eucalyptus delegatensis et
Eucalyptus obliqua. Les Eucalyptus regnans comptent
parmi les plus hauts feuillus au monde.
2) Convention sur la diversité biologique, 9-20 février
2004 - Kuala Lumpur/Malaisie. Greenpeace attend des représentants
des différentes Parties - dont la Belgique - l'approbation d'un
programme de travail ambitieux concernant les aires protégées
existantes ou à créer de par le monde. Greenpeace attend également
de la communauté internationale la mise à disposition de fonds pour
concrétiser les avancées de ce programme de travail.
3) Le site www.greenpeace.be propose des
informations sur les activités de Greenpeace en Tasmanie. Kristien
Van Iseghem qui se trouve sur une plate-forme d'observation
installée dans un arbre à une hauteur de 65 mètres peut être
contactée via le service de presse ().