Manifestation de Greenpeace à l´entame du Conseil de la Compétitivité

Des candidats belges aux élections européennes s´engagent pour des produits plus sûrs

Communiqué de presse - 17 mai, 2004
Contaminé à son insu par l´industrie chimique, Mickey remet son sort entre les mains des politiques, à eux d´imposer le recours obligatoire aux alternatives moins toxiques.

CheMickey remet son sort entre les mains des politiques

En manifestant à l´entame du Conseil de la compétitivité, Greenpeace entend inviter les ministres de l´Industrie et de l´Economie, présents à Bruxelles, à inclure dans la réforme législative REACH (1) le principe de la substitution de substances chimiques dangereuses par des alternatives moins toxiques.

REACH figure à l´agenda du Conseil de la compétitivité. Greenpeace annonce également la couleur en publiant sur son site les intentions des candidats belges aux élections européennes. En consultant ce document, le public peut ainsi déterminer qui sont les candidats belges au Parlement européen sensibles à la nécessité d´imposer légalement à l´industrie le recours à des substances chimiques moins toxiques.

Greenpeace a reconstitué cet après-midi, une scène de tribunal à l´entrée du Conseil de la compétitivité. Mickey Mouse y tient malgré lui la vedette sous le pseudonyme de CheMickey (NDLR : Mickey chimique). Contaminé par des substances toxiques, il attend un pied posé sur un tonneau rempli de biens de consommation courante dans lesquels des substances chimiques toxiques peuvent être localisées, l´autre posé sur un tonneau rempli de substances alternatives moins ou non nocives. Son équilibre est plus que jamais instable. Qui délivrera CheMickey du poids de la contamination chimique qui l´affecte? Son sort est dans les mains des politiques. Dans la saynète, ils sont représentés par Messieurs Chirac, Blair et Schröder battant tambour.

« Après la publication d´un rapport sur le contenu toxique des poussières domestiques présentes dans les foyers et la publication d´un rapport révélant la présence de substances toxiques préoccupantes pour la santé dans des vêtements pour enfants griffés Disney, Greenpeace est persuadée que la solution doit passer par l´intégration du principe de substitution dans REACH, commente Fawaz Al Bitar, responsable de la campagne 'Substances toxiques´ de Greenpeace Belgique. Si des entreprises comme Disney refusent de modifier leur politique en matière de substances chimiques potentiellement toxiques pour la santé, sous prétexte qu´elles sont en conformité avec la législation actuelle, il faudra qu´une nouvelle loi, applicable à tous, rende l´utilisation de substances moins toxiques obligatoire. »

Greenpeace a constaté avec satisfaction, qu´en Belgique, une vingtaine de candidats aux prochaines élections européennes souhaitent s´engager pour ce principe de substitution. « C´est un signe encourageant mais, nuance Fawaz Al Bitar, il ne doit pas nous faire perdre de vue l´ampleur du problème et les réticences, voire la mauvaise volonté, de l´industrie, face à cette réforme législative. »

Greenpeace propose à partir d´aujourd´hui sur la version anglaise de son site une banque de données permettant de mettre en évidence la présence de substances chimiques dans des biens de consommation courants. De nombreux produits se trouvent en liste 'rouge´ soit parce qu´ils contiennent des substances chimiques potentiellement toxiques, soit parce que leurs fabricants n´ont pas jugé bon de fournir les informations nécessaires à leur classement.

« La présence de substances chimiques préoccupantes dans nos biens de consommation n´a pourtant rien d´une fatalité, conclut Fawaz Al Bitar. Sans attendre le changement législatif prévu par l´Union européenne, certaines enseignes ont initié une politique de substitution. C´est notamment le cas de Mark & Spencer, de H&M ainsi que de la chaîne de distribution The Co-op (2). Dans ce dossier, l´alternative est loin d´être une utopie. En adoptant cette attitude, ces firmes ne proposent pas uniquement des produits plus sûrs à leurs clients, mais elles illustrent aussi à quel point le recours à des substances alternatives est possible. Pourquoi se priver d´une solution quand elle est à portée de nos mains ? »

Greenpeace espère que l´ensemble des ministres de l´Industrie et de la Compétitivité, réunis à Bruxelles ces 17 et 18 mai 2004, feront la part des choses et tiendront compte des enjeux notamment pour la santé publique (3) que représente la présence dans nos biens de consommation de substances chimiques potentiellement toxiques.

En savoir plus sur les intentions concernant REACH et le principe de substitution des candidats au Parlement européen ?

Nos futurs parlementaires européens sont-ils prêts à faire inclure le principe de substitution dans le texte REACH? Cette question a été posée à 52 candidats belges (placés en orde utile) aux élections européennes appartenant aux principaux partis démocratiques du pays. Vingt deux d´entre eux ont déjà répondu qu´ils s´engagent à voter l´inclusion de ce principe dans la nouvelle législation chimique européenne afin que les substances dangereuses soient systématiquement remplacées par des alternatives plus sûres.

Ce sont essentiellement les candidats appartenant au parti socialiste flamand (Sp.a) ainsi que les candidats verts (Groen! et Ecolo) qui ont massivement répondu favorablement à cette déclaration d´intention. Nombreux sont les candidats d´autres partis qui n´ont pas jugé bon de réagir à l´invitation de Greenpeace.

Les résultats de cette déclaration d´intention sont disponibles sur le notre site et seront regulièrement remis à jour au fur et à mesure des réponses qui nous parviendraient encore.

Cette action a aussi été menée par Greenpeace dans les autres pays de l´Union européenne, les premiers résultats globaux étant disponibles sur le site de Greenpeace International

Notes: 1 La réforme législative proposée par l´Union européenne est connue sous le nom de REACH - Registration, Evaluation, Authorisation of Chemicals – soit Enregistrement, évaluation et autorisation des substances chimiques. 2 L´étude Co-op´s Shopping with Attitude est disponible à l´adresse: www.co-op.co.uk3 Une étude réalisée par la Commission européenne indique que les bénéfices en termes de santé publique de l´adoption de REACH s´élèveraient à 50 milliards d´euros.

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