Le Rainbow Warrior, le navire amiral de Greenpeace a bloqué ce
matin une partie de la base navale de la Rota en Espagne pour
empêcher le Cape Horn, un navire de guerre américain, de prendre la
direction du Golfe. Deux militants ont été arrêtés mais le Rainbow
Warrior mouille toujours à l'entrée du port.
En Turquie, les militants de Greenpeace - dont un Belge
originaire d'Ostende - ont placé un camion portant les inscriptions
"No to War" (N'allez pas à la guerre) "US go home" à l'entrée du
port d'Iskenderun, barrant le passage à un convoi de camions
transportant du matériel militaire américain. Deux militants se
sont enchaînés sur le toit du camion tandis que d'autres se sont
attachés aux roues. Une bannière portant la mention "No War" a
alors été déployée. Les quinze militants participant à l'action ont
été arrêtés. Ils sont originaires de Belgique, d'Australie, du
Liban, de Grande-Bretagne et de Turquie.
Au nom de l'immense majorité de la population qui est opposée
aux événements tragiques qui s'annoncent en Irak, nous nous
adressons aux responsables politiques pour que l'on évolue vers une
solution pacifique du conflit et pour arrêter l'effort militaire
déployé dans le Golfe. Greenpeace entend faire preuve de
détermination pour éviter cette mobilisation et stopper une guerre
qui risque de fragiliser la planète entière, a déclaré Carlos
Bravo depuis le Rainbow Warrior.
Des soldats américains ont commencé à s'établir dans neuf
régions de Turquie. Ils ont emporté avec eux de l'équipement
militaire, des véhicules et des armes. Le tout ayant transité par
le port d' Iskenderun. L'armée et le gouvernement turcs prétendent
qu'il est question de la 'modernisation des bases installées en
Turquie'.
Vingt-huit avocats du barreau d'Izmir ont adressé, à ce propos,
le mois dernier, un courrier avertissant les autorités turques de
l'illégalité de ces mouvements. Récemment, le chef du Parlement,
Bulent Arinc a également exprimé son effarement quant à la présence
illégale de soldats américains en Turquie.
L'occupation militaire américaine en Turquie est illégale et
constitue un mauvais calcul, déclare Banu Dokmecibasi de Greenpeace
depuis le port d'Iskenderun. En continuant à poster des troupes et
du matériel en Turquie, l'administration Bush bafoue les lois
turques et sabote les acccords internationaux. Se faisant, elle
invalide les Nations unies et menace la démocratie partout dans le
monde, a-t-elle encore précisé.
Deux militants de Greenpeace ont encore été arrêtés en Russie
lorsqu'ils ont déployé deux banderoles devant le Kremlin, demandant
au Président russe, Vladimir Putin d'arrêter la guerre et de mettre
son veto ("Stop War" et "Veto War") et l'invitant à maintenir son
opposition à la guerre en Irak et à user de son droit de veto au
Conseil de Sécurité si une seconde résolution devait y être
votée.
Greenpeace est opposée à la guerre en raison de conséquences
dévastatrices de celle-ci tant sur le plan humain
qu'environnemental. La dernière guerre du Golfe a tué 200.000
personnes et laissé derrière elle beaucoup de survivants, malades,
malnourris voire mourants. Les écosystèmes souffrent toujours des
dommages encourus lors de la dernière guerre.
La guerre n'est pas une réponse appropriée au problème des armes
de destruction massive. Il est nécessaire de débarrasser la planète
de ces armes de destruction massive mais cela doit se faire par le
biais de négociations diplomatiques, pacifistes. Au lieu de bloquer
les processus de contrôle et de désarmement, les États-Unis et la
Grande-Bretagne devraient commencer par mettre en oeuvre leurs
propres engagements en matière de désarmement et laisser aux
inspecteurs suffisamment de temps pour désarmer l'Irak.
(14/03/2003)