Manifestations anti-guerre

Greenpeace manifeste dans les ports militaires en Espagne et en Turquie et devant le Kremlin

Communiqué de presse - 14 mars, 2003
Bruxelles, le 14 mars 2003 : Greenpeace a entrepris ce matin des actions directes et non violentes en Espagne, en Turquie et en Russie. Un militant belge a participé à l'action turque. Ces actions visent à lancer un appel urgent aux responsables politiques afin de trouver une solution pacifique à la crise irakienne.

Le Rainbow Warrior, le navire amiral de Greenpeace a bloqué ce matin une partie de la base navale de la Rota en Espagne pour empêcher le Cape Horn, un navire de guerre américain, de prendre la direction du Golfe. Deux militants ont été arrêtés mais le Rainbow Warrior mouille toujours à l'entrée du port.

En Turquie, les militants de Greenpeace - dont un Belge originaire d'Ostende - ont placé un camion portant les inscriptions "No to War" (N'allez pas à la guerre) "US go home" à l'entrée du port d'Iskenderun, barrant le passage à un convoi de camions transportant du matériel militaire américain. Deux militants se sont enchaînés sur le toit du camion tandis que d'autres se sont attachés aux roues. Une bannière portant la mention "No War" a alors été déployée. Les quinze militants participant à l'action ont été arrêtés. Ils sont originaires de Belgique, d'Australie, du Liban, de Grande-Bretagne et de Turquie.

Au nom de l'immense majorité de la population qui est opposée aux événements tragiques qui s'annoncent en Irak, nous nous adressons aux responsables politiques pour que l'on évolue vers une solution pacifique du conflit et pour arrêter l'effort militaire déployé dans le Golfe. Greenpeace entend faire preuve de détermination pour éviter cette mobilisation et stopper une guerre qui risque de fragiliser la planète entière, a déclaré Carlos Bravo depuis le Rainbow Warrior.

Des soldats américains ont commencé à s'établir dans neuf régions de Turquie. Ils ont emporté avec eux de l'équipement militaire, des véhicules et des armes. Le tout ayant transité par le port d' Iskenderun. L'armée et le gouvernement turcs prétendent qu'il est question de la 'modernisation des bases installées en Turquie'.

Vingt-huit avocats du barreau d'Izmir ont adressé, à ce propos, le mois dernier, un courrier avertissant les autorités turques de l'illégalité de ces mouvements. Récemment, le chef du Parlement, Bulent Arinc a également exprimé son effarement quant à la présence illégale de soldats américains en Turquie.

L'occupation militaire américaine en Turquie est illégale et constitue un mauvais calcul, déclare Banu Dokmecibasi de Greenpeace depuis le port d'Iskenderun. En continuant à poster des troupes et du matériel en Turquie, l'administration Bush bafoue les lois turques et sabote les acccords internationaux. Se faisant, elle invalide les Nations unies et menace la démocratie partout dans le monde, a-t-elle encore précisé.

Deux militants de Greenpeace ont encore été arrêtés en Russie lorsqu'ils ont déployé deux banderoles devant le Kremlin, demandant au Président russe, Vladimir Putin d'arrêter la guerre et de mettre son veto ("Stop War" et "Veto War") et l'invitant à maintenir son opposition à la guerre en Irak et à user de son droit de veto au Conseil de Sécurité si une seconde résolution devait y être votée.

Greenpeace est opposée à la guerre en raison de conséquences dévastatrices de celle-ci tant sur le plan humain qu'environnemental. La dernière guerre du Golfe a tué 200.000 personnes et laissé derrière elle beaucoup de survivants, malades, malnourris voire mourants. Les écosystèmes souffrent toujours des dommages encourus lors de la dernière guerre.

La guerre n'est pas une réponse appropriée au problème des armes de destruction massive. Il est nécessaire de débarrasser la planète de ces armes de destruction massive mais cela doit se faire par le biais de négociations diplomatiques, pacifistes. Au lieu de bloquer les processus de contrôle et de désarmement, les États-Unis et la Grande-Bretagne devraient commencer par mettre en oeuvre leurs propres engagements en matière de désarmement et laisser aux inspecteurs suffisamment de temps pour désarmer l'Irak.

(14/03/2003)