Monsanto fait la guerre...

...aux consommateurs, aux agriculteurs et à l'environnement !

Communiqué de presse - 22 mai, 2003
Bruxelles, le 22 mai 2003 : des militants de Greenpeace ont investi en début de matinée le siège bruxellois de Monsanto "Afrique/Europe" dans le but de montrer que le premier producteur au monde de cultures transgéniques est le principal responsable de la contamination génétique et que cette société orchestre à l'échelon mondial, une guerre contre les consommateurs et l'environnement en s'appuyant notamment sur l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Le géant américain, responsable de plus de 90% des cultures transgéniques de par le monde, a fait activement pression pour obtenir le moins de réglementation et de contrôles possibles sur ses produits transgéniques (1).

L'agriculture durable : un moyen de lutter contre la faim dans le monde

Nous mettons Monsanto au défi de sortir du bois et de jouer franc jeu. Les cultures de Monsanto sont la principale source de contamination génétique des cultures conventionnelles et bio, non seulement en Europe, mais aussi au Brésil, au Canada et en Inde. Avec l'affaire "OMC", l'administration américaine a ouvertement décidé de relayer les intérêts de Monsanto et de défendre une industrie du génie génétique en perte de vitesse depuis le rejet des OGM observé dans différents continents, déclare Éric Gall, conseiller politique pour la campagne OGM à l'unité européenne de Greenpeace.

Les ministres européens de l'agriculture se réuniront à Bruxelles la semaine prochaine pour discuter de la contamination génétique des cultures conventionnelles ou bio, autrement dit de la problématique de la "coexistence". Telle que formulée actuellement, la proposition de la Commission européenne ne garantit la protection ni de l'environnement ni des intérêts des agriculteurs non-OGM et des consommateurs. La proposition européenne ne tient aucun compte des principes de précaution et de pollueur payeur.

La proposition en matière de coexistence qui est actuellement sur la table des ministres européens est totalement inacceptable. Ce sont les producteurs de plantes transgéniques qui doivent porter le fardeau économique de la pollution génétique et des mesures requises pour l'éviter, pas les agriculteurs conventionnels et les contribuables européens, affirme encore Éric Gall.

Greenpeace presse les gouvernements européens de s'attaquer efficacement aux lacunes et aux échappatoires réglementaires qui permettent à des sociétés comme Monsanto de contaminer l'agriculture européenne. Nos ministres doivent résister à la pression combinée de l'administration américaine et de l'industrie des biotech car c'est la survie de l'agriculture biologique et conventionnelle qui est en jeu.

Depuis quatre ans, les États membres de l'UE bloquent l'autorisation de toute nouvelle culture transgénique dans l'attente d'une législation complète et cohérente. Alors qu'une réglementation sur l'étiquetage et la traçabilité devrait être en place d'ici à la fin de l'année - permettant aux consommateurs et aux agriculteurs d'identifier les OGM dans l'alimentation humaine et dans les mélanges destinés aux animaux d'élevage - la Commission européenne s'obstine à refuser d'introduire des règles imposant la responsabilité financière des coûts liés à la contamination génétique aux producteurs d'OGM.

Cette réglementation est nécessaire pour permettre aux Etats membres et aux agriculteurs de prendre des mesures destinées à éviter la contamination génétique au cas où des cultures transgéniques se développeraient en Europe. Cette réglementation est aussi essentielle pour garantir aux agriculteurs conventionnels ou bio qu'ils n'auront pas à supporter les coûts liés à ces mesures et à une contamination que l'on sait incontrôlable.

Notes :

(1) Rapport annuel 2002, Monsanto, page 31 : We also continue to address concerns about the adventitious or unintended trace presence of biotechnology materials in seeds, grain and Food [genetic contamination]. We expect these types of issues to continue. We are addressing the issue of adventitious presence...... by continuing globally to seek regulations that recognise and accept the adventitious presence of commercial biotechnology traits and provide for approval and acceptance of trace amounts of pre-commercial traits.

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