Communiqué de presse - 6 novembre, 2003
Une coalition d'organisations de défense de l’environnement - actives à l’échelon international et national1 - montent la garde, cet après-midi devant la salle où se réunit le Conseil de biosécurité 2 appelé à se prononcer sur la demande de commercialisation de colza transgénique introduite par l’industriel allemand Bayer. Pour les organisations de défense de l’environnement il est impératif que le Conseil rende un avis négatif, la décision belge affectant l’ensemble de l’Union européenne.
Les associations de défense de l´environnement rappellent
l´étude récemment publiée par la Grande-Bretagne qui illustre, sans
la moindre ambiguité, les dangers que représentent pour
l´environnement les variétés de colza MS3xRF3. Cette étude,
intitulée Farm Scale Evaluations´ comme d´autres études
commanditées par le gouvernement britannique (d��partement
environnement et agriculture Defra), démontre par exemple qu´aux
alentours de champs expérimentaux de colza transgénique la flore
est cinq fois moins riche qu´ailleurs. Quant aux papillons, on en
découvre 25% en moins qu´aux abords d´un champ ordinaire. Les
alouettes des champs seraient les victimes désignées de la culture
à grande échelle de colza rendu résistant aux herbicides par
manipulations génétiques. L´étude révèle également qu´aux abords
des champs transgéniques,on dénombre sensiblement (80%) moins de
semences de plantes sauvages. Ce qui confirme la menace pour la
biodiversité que représente ce type de culture. Il est aussi établi
que le pollen du colza transgénique se transporte via les insectes
sur des distances aussi longues que 26 kilomètres. Ce qui rend
impossible le confinement des cultures transgéniques en vue de la
non-contamination des cultures conventionnelles.
Le Conseil de biosécurité perdrait de
sa crédibilité s´il se contentait d´une approche de type business
as usual´ et approuvait la commercialisation de ce colza
transgénique, commente Karen Simal de Greenpeace. Il serait
irresponsable de faire l´impasse sur les conclusions édifiantes de
cette étude. Comment ne pas en conclure que le colza transgénique
n´a pas sa place dans la nature ?
Les associations de défense de l´environnement attirent
également l´attention des membres du Conseil de biosécurité sur la
directive sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) 2001/18
qui leur impose de refuser la demande de Bayer. L´article 4.1. de
cette directive européenne stipule que les Etats membres doivent
prendre toutes les mesures nécessaires´ pour éviter les effets
négatifs sur le plan de la santé et de l´environnement de
l´introduction d´OGM à des fins commerciales.
Si la Belgique autorise la
commercialisation du colza de Bayer malgré les dangers évidents que
celle-ci représente, déclare Geert Ritsema des Amis de la Terre
Europe, elle le fera en contradiction flagrante avec la législation
européenne.
Les organisations internationales de défense de l´environnement
seront particulièrement attentives à l´attitude de la Belgique dans
ce dossier. L´avis belge a, en effet, une portée sur l´ensemble de
l´Europe car il doit être discuté par les états membres avant
d´être transformé en autorisation ou en refus de
commercialisation.
Associations signataires:
Cage
Nature et Progrès
Les Amis de la terre - Europe
Greenpeace
Velt
Wervel
Bond Beter Leefmilieu