Communiqué de presse - 22 juin, 2007
Bruxelles, le 22 juin 2007: La Commission énergie 2030 (CE2030) a présenté ce jour son rapport à la presse. La Commission énergie 2030 n’a pas réussi à répondre aux critiques fondamentales, qui ont été formulées lors de la publication de son rapport intermédiaire. Ces critiques étaient formulées entre autres par la Banque nationale, les Régions et la Commission wallonne pour l’énergie. Les corrections qui ont été apportées sont tout au plus cosmétiques. L’étude continue, en effet, à surestimer de manière unilatérale le prix de revient des énergies renouvelables et solaire. Ce qui permet de conclure indûment que l’énergie nucléaire serait moins chère. Ce rapport n’a ainsi aucune crédibilité et ne peut être à la base d’aucune décision politique.
Lorsde la publication du rapport intermédiaire, la
Banquenationale a formulé ainsi ses réserves: " Le
rapportintermédiaire n'est pas conforme aux objectifs
poursuivis. »La méthode appliquée par la Commission énergie2030
était insuffisamment motivée. L'étude neconsidère que l'électricité
et n'évoquepas les autres formes d'énergie et
s'attardeinsuffisamment sur les aspects sociaux et économiques
deschoix politiques envisageables. Enfin, dans son premier rapport,
laCommission énergie 2030 passe la problématique desdéchets
nucléaires quasi sous silence. La Banquenationale a confirmé ainsi
les critiques précédemmentémises par le milieu environnemental et
les syndicats.
Lemilieu environnemental constate aujourd'hui que la
Commissioncontinue à négliger la problématique des
déchetsnucléaires. En mars 2007, l'organisme national des
déchetsradioactifs et des matières fissiles enrichies (ONDRAF)
aconstaté dans un rapport confidentiel que la technologie pourla
gestion des déchets nucléaires n'est pas encoreconnue, ce qui en
rend le prix de revient incertain. La Commission nerépond par
ailleurs pas à la question pourtant crucialedu devenir des quelque
120 tonnes de déchets hautementradioactifs produits chaque année
par les réacteursnucléaires.
LeProf. D'Haeseleer qui assure la présidence de la Commissiona
déclaré lors de la conférence de presse de cejour qu'ils n'avaient
pas étudié les bénéficesillégitimes d'Electrabel. Ces bénéfices
ontété acquis grâce à des tarifsparticulièrement hauts pour
l'électricité. LaCommission a également fait l'impasse sur les
taxes'naphtaline' (1) qui portent sur l'amortissement
desinfrastructures. Ce système de taxation permettrait derécupérer
les gains.
Les critiques du docteurEichjammer de l'Institut Allemand
Fraunhofer, un des leaderseuropéens dans le domaine de l'énergie,
n'ont pasnon plus été prises en compte. La Commissionsous-estime le
prix de revient de l'efficacité énergétique,ce qui conduit à une
sous-estimation de son potentiel. Cefaisant, la Commission
s'inscrit en faux contre l'objectif définipar la Commission
européenne qui est d'obtenir 20%d'économies d'énergie d'ici
2020.
Ilsemble que les conclusions et les recommandations du rapport
aientété écrites avant que l'étude ne soitmenée à bien.
Et, comme par hasard, ces conclusionset recommandations
confortent Electrabel dans son intention deprolonger la durée de
vie de ses centrales nucléaireset au charbon. Ce qui lui permet de
transférer un bénéficetournant autour du milliard d'euros à sa
sociétèmère, Suez.
Cecise fait au détriment de l'environnement, des ménageset des
entreprises. Le nouveau gouvernement aura comme défimajeur de
formuler une politique énergétique qui puissese révéler positive
pour l'environnement et lesconsommateurs. Cette politique impose de
faire les bons choixénergétiques : l'efficacité énergétiqueet les
renouvelables et ce, à court, moyen et long termes.Prolonger
l'optionnucléaire ne ferait que retarder la mise en oeuvre de
cesalternatives.
Lemilieu associatif déplore par ailleurs le fait que le
rapportde la Commission énergie 2030 n'a pas étéremis dans sa
totalité à la presse. Il est ainsiimpossible d'en faire une lecture
critique digne de ce nom.