Second Rapport du GIEC : il est temps de passer à l’action !

Communiqué de presse - 6 avril, 2007
Greenpeace salue le dernier rapport du GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat) portant sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité liés aux changements climatiques, mais s’alarme du peu de temps qu’il reste pour prévenir les impacts dangereux, et dramatiques prévus pour les prochaines décennies.

Sécheresse dramatique en Australieen Janvier 2007

Le rapport a été adopté après près d'une semaine de négociations, à l'issue d'une session marathon intense de 24 heures devenue de plus en plus politique et déclenchant la colère des scientifiques (1). Ce second rapport documente les effets déjà observés de la montée des températures sur les écosystèmes et les activités humaines et évalue les changements induits par les changements climatiques provoqués par l'homme d'ici à la fin de ce siècle.

« Il s'agit là d'un aperçu d'un futur apocalyptique pour notre planète, transformée par les changements climatiques d'origine anthropique, sauf si nous agissons vite et dès maintenant », commenteFawaz Al Bitar, de Greenpeace Belgique. « Ce rapport nous confirme tout simplement que le temps presse ».

Les changements climatiques affectent déjà des millions de personnes et espèces dans toutes les régions du monde. Cependant, à moins que des mesures immédiates soient prises dès maintenant pour réduire les émissions, il est probable que les changements climatiques vont engendrer des impacts plus lourds et encore plus nuisibles comme l'extinction massive d'espèces, des milliards de personnes confrontées au stress hydrique, de plus en plus de sécheresses, l'augmentation du niveau des mers, l'augmentation des tempêtes, des crues, et plus de faim et de misère causées par la réduction des capacités de production alimentaire dans les régions les plus pauvres du monde.

« Tous ceux qui se préoccupent du sort de la planète devraient se lever et demander aux gouvernements d'agir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et prévenir les pires impacts des changements climatiques. Si nous échouons à agir rapidement, avec fermeté et vigueur, il n'y aura bientôt aucune terre hospitalières ou se réfugier », commente XXXX.

En février 2007, dans son premier Rapport « Changement climatique 2007 : les bases scientifiques et physiques », le GIEC assure avec une certitude de plus de 90% que le réchauffement observé ces cinquante dernières années est causé par les activités humaines. Ce second rapport fournit des données plus détaillées. Il documente les effets déjà observés de l'augmentation des températures sur les populations et les écosystèmes et fait des projections pour le futur à partir des différents scénarios.

« Il n'est pas trop tard pour entamer la révolution énergétique qui changera en profondeur nos systèmes énergétiques, créera une économie sobre en carbone, permettra de réduire les émissions de gaz a effet de serre à un niveau permettant de maintenir la hausse moyenne des températures globales en deça de 2 degrés Celsius et ainsi d'éviter les pires impacts du réchauffement climatique », poursuit XXX. « Après un tel rapport, l'inaction est plus que jamais inenvisageable. Il est temps d'assumer notre responsabilité ».

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Notes: Greenpeace demande que les émissions mondiales atteignent leur maximum au plus tard en 2020 pour décroître ensuite rapidement de 50% d’ici le milieu de ce siècle par rapport à leurs niveaux de 1990.Les gouvernements doivent entamer les négociations autour de ces objectifs à l’occasion du Sommet ministériel sur le climat de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques qui se tiendra à Bali fin novembre et s’accorder pour conclure ces négociations fin 2009, pour au moins assurer l’avenir du Protocole de Kyoto.(1) Cette nuit, après 22 heures de négociations, l’Arabie Saoudite, la Chine et la Russie ont saccagé une donnée clef du rapport du GIEC sur les impacts, en enlevant d’un tableau clef un graphique sur les effets des émissions des combustibles fossiles sur les changements climatiques. Cette manœuvre a été décrite comme un « acte de vandalisme scientifique » lors d’une déclaration chargée d’émotion d’un climatologue de renom face à la plénière. Sans ce graphique, il manque des données à ce tableau pour déterminer quand les impacts prévus se produiront.La Chine et l’Arabie saoudite ont également forcé à l’affaiblissement d’un résultat clef sur les effets du réchauffement climatique récent sur les systèmes naturels. Le résultat original était:Sur la base des preuves observées sur tous les continents et la majorité des océans, il est [très] probable que de nombreux systèmes naturels sont affectés par les changements climatiques régionaux, particulièrement par les augmentations des températures.La Chine et l’Arabie Saoudite ont insisté pour enlever le [très], bien que la probabilité de ce résultat soit de plus de 99,9%. La conclusion édulcorée a été adoptée malgré les objections scientifiques fondamentales exprimées par les auteurs du rapport du GIEC.Greenpeace a déclaré qu’il s’agissait d’une première dans l’histoire du GIEC depuis 1988 et qu’elle traduisait une évolution dangereuse et préjudiciable. « A notre connaissance il n’y a pas eu d’épisode similaire dans l’histoire du GIEC ».(2) Les résultats principaux de ce rapport sont :

  • Les changements climatiques risquent de provoquer une extinction massive d’espèces dans les prochaines 60-70 années. Quelques espèces de grenouilles ont déjà disparu mais il s’agit là de la partie immergée de l’iceberg. L’échelle de risque est plus grande que lors des 5 extinctions majeures qui se sont produites dans l’histoire de notre planète.
  • Au court des prochaines décennies, le nombre de personnes menacées par le stress hydrique risque de passer de quelques dizaines de millions à plusieurs milliards. Une baisse progressive de la disponibilité en eau potable en Inde et dans d’autres régions de l’Asie et de l’Afrique est prévue : les parties du monde les plus pauvres seront les plus durement touchées mais les pays riches comme l’Australie et l’Europe du Sud seront aussi en première ligne.
  • Dans les parties les plus pauvres du monde la baisse des capacités de production alimentaire est prévue, et provoquera davantage de famines et de misère. Elle remettra dès lors en cause l’atteinte des objectifs du Millénaire pour développement. Il est probable que dans les prochaines décennies, nous assistions à une baisse de la production de blé, de maïs et de riz en Inde et en Chine.
  • Les risques croissants de sécheresse et de stress hydriques vont probablement mener à un problème croissant de famines et de déplacement de populations en Afrique dans les prochaines décennies.
  • Le retrait des glaciers d’Asie, d’Amérique latine et d’Europe entraînera des problèmes majeurs d’approvisionnement en eau pour une large portion de la population mondiale, tandis que les populations vivant dans les zones montagneuses seront sous la menace croissante de crues subites des lacs glaciaires.
  • Un nombre considérable de personnes seront en danger du fait de la montée des eaux, des marées, des tempêtes et des crues dans les régions deltaïques de l’Asie comme celle du Gange-Bhramaputre(Bengladesh) et du Zhujiang (Pearl River).
  • Un réchauffement d’un degré supplémentaire nous engagerait vers une montée du niveau des mers de plusieurs mètres au cours des prochains siècles, provoquée par la fonte partielle ou totale des calottes groenlandaises et antarctiques. Les émissions des décennies à venir pourraient engendrer et déclencher un bouleversement considérable des côtes.

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