30 ans d'électricité, 240.000 ans de radioactivité… N'en rajoutons plus !

Tihange 1 n'a plus de raison d'être, une capacité de remplacement importante est déjà sur les rails

Communiqué de presse - 30 septembre, 2005
Le 30ème anniversaire du réacteur de Tihange 1 est pour Greenpeace l'occasion de répéter que le nucléaire civil pose plus de problèmes qu'il n'en résout. Cet anniversaire aurait d'ailleurs dû être le dernier… Ce matin, un 'gâteau d'anniversaire radioactif' a été monté au pied de la centrale par l'association de protection de l'environnement. Celle-ci veut souligner qu'aucune solution n'existe pour les déchets hautement radioactifs, dont le stockage doit s'envisager sur des centaines de milliers d'années. Dans l'après-midi, Greenpeace distribuera une part de ce copieux gâteau radioactif aux présidents de parti du gouvernement fédéral. L'objectif est aussi de souligner que la sortie du nucléaire est en route, puisque des investissements importants ont déjà été consentis dans des centrales au rendement élevé et dans les renouvelables (1). Dans notre pays, l'efficacité énergétique dispose en outre d'un immense potentiel (2). Greenpeace demande dès lors au gouvernement de fermer sans plus attendre les plus vieux réacteurs nucléaires.

Tableau comparatif de la capacité des trois plus anciens réacteurs nucléaires belges et de la capacité de remplacement déjà attendue.

A l'occasion du 30ème anniversaire de Tihange 1, Greenpeace à dressé un "gateau radioactif" au pied de la centrale pour rappeler qu'aucune solution n'existe pour les déchets hautement radioactif.

« Nous sommes ici non pas pour saluer l'anniversaire d'un réacteur,mais bien pour rappeler que, année après année, des déchets hautementradioactifs y sont produits. Cette radioactivité nous empoisonneral'existence pendant plusieurs centaines de milliers d'années. Trenteans après la mise en service du réacteur de Tihange 1, on naviguetoujours au radar quant au sort de ces déchets, déplore Jean-FrançoisFauconnier, de Greenpeace. Le mieux, c'est d'arrêter de les produire !»

Les déchets hautement radioactifs sont extrêmement concentrés ettoxiques : si un stock d'une tonne se mettait à fuir après 1.000 ans,il contiendrait encore assez de radioactivité pour contaminer 100 km3d'eau. Personne ne peut envisager comment gérer ces déchets, a fortiorilorsque l'on sait qu'ils resteront radioactifs pendant au moins 240.000ans. Les pourparlers en cours avec les communes de Fleurus-Farcienneset Mol-Dessel ne concernent que les déchets de faible radioactivité.

En prolongeant de dix ans la durée de vie des centrales (le 30èmeanniversaire de Tihange 1 aurait donc dû être le dernier), la loi surla sortie du nucléaire n'a fait que corser le problème de ces déchetsradioactifs pendant 12.000 générations…

« Des centrales électriques au rendement élevé d'une capacité totale deplus de 2.400 MW ont été mises en service ou le seront prochainement.Ceci représente plus que la puissance des trois plus anciens réacteursbelges. Il faut ajouter à ces investissements deux projets éoliensoffshore, rappelle Jean-François Fauconnier. Par ailleurs, la Belgiquea tout intérêt à profiter du potentiel d'économies d'énergie quis'offre à elle et, ainsi, sortir définitivement et sereinement dunucléaire. »

A l'échelon européen, Greenpeace vient de publier un rapport (3) quidémontre que l'Europe peut à la fois sortir du nucléaire et réduire sesémissions de CO2 de 30% d'ici à 2020.  Le scénario développé dansce rapport montre que la moitié de la demande en énergie de l'Europedes 25 pourrait provenir de sources d'énergie renouvelables et que lesémissions de CO2 pourraient être réduites de près de 75% d'ici 2050.

« Nous espérons que les présidents de parti pèseront de tout leur poidspour faire entrer - enfin - la Belgique dans une nouvelle èreénergétique, celle de l'efficacité énergétique et des énergiesréellement propres et renouvelables. Ils renforceront ainsil'indépendance énergétique de notre pays, conclut Wendel Trio,directeur des campagnes de Greenpeace.  Pour y aboutir, il estimpératif d'envisager la fermeture rapide de réacteurs nucléairesproduisant des déchets aussi dangereux. »

Les discussions sur la remise en question de la loi sur le nucléairesont clairement dépassées. Le monde industriel belge n'a pas attendul'échéance pour investir dans une capacité de remplacement etl'anniversaire de Tihange 1 peut résolument être le dernier. Ceraisonnement s'applique également aux réacteurs de Doel 1 et 2.

Notes: 1) Tableau comparatif de la capacité des trois plus anciens réacteurs nucléaires belges et de la capacité de remplacement déjà attendue : 2) Un rapport réalisé par le bureau d'études e-ster confirme l'immense potentiel à court terme de l'efficacité énergétique en Belgique: 9.510 GWh, soit une économie de 12%, réalisable en deux ans ; l'équivalent de la consommation de 2,3 millions de ménages. A moyen terme (dix ans), près de 30% de notre consommation électrique actuelle peut être évitée par l'application de mesures d'efficacité énergétique.3) Etude disponible sur www.greenpeace.be e.a. via le lien : http://www.greenpeace.org/belgium/fr/press/releases/moins-30-de-co2-d-ici-2020