Une bouée de sauvetage pour les fonds marins ?

Greenpeace souhaite un moratoire sur la pêche au chalut de fond en haute mer

Communiqué de presse - 10 novembre, 2004
La Belgique adopte une position favorable à ce moratoireBruxelles, le 10 novembre 2004 – Aujourd'hui, Greenpeace a projeté un documentaire sur la vie dans les grands fonds marins situés en eaux internationales. La projection s'est déroulée à Bruxelles, en face du bâtiment du ministère de l'Environnement, rue Montagne de l'Oratoire en présence des ministres Bruno Tobback et Johan Vande Lanotte, respectivement ministres fédéraux de l'Environnement et de la mer du Nord. Le film illustre le pillage de ces zones écologiques spécifiques. On y trouve une biodiversité d'une richesse exceptionnelle, largement méconnue et qui risque de disparaître en raison de pratiques de pêche industrielle destructrices. Une tentative d'instaurer, dans le cadre des Nations unies, un moratoire sur ces méthodes de pêche ravageuses est en ce moment contrecarrée par l'Union européenne. C'est pourquoi Greenpeace a invité le gouvernement belge à prendre position pour ce moratoire. Les ministres présents lors de la projection ont confirmé leur intention d'adopter cette position. Greenpeace se réjouit du rôle positif joué par la Belgique dans ce dossier.

Des militants de Greenpeace s'agrippent à un chalut d'un bateau de pêche européen pour protester contre la destruction des fonds marins.

« Des filets de la taille d'un terrain de football, remorqués par des câbles d'acier, raclent littéralement les fonds marins, commente Wendel Trio, directeur de campagnes de Greenpeace Belgique. Ils écrasent et détruisent toute vie sur leur passage, y compris des 'forêts de corail' et des espèces animales et végétales dont certaines n'ont pas encore été répertoriées. Personne ne sait combien de temps il faudra avant que ces fragiles écosystèmes se régénèrent, ni même s'ils se rétabliront un jour… ».

Les chaluts capturent d'autre part des tonnes de poissons non désirés (on parle dans ce cas de prises accessoires), qui sont par la suite rejetés à la mer, morts ou agonisants. Seuls une dizaine de pays* sont impliqués dans cette pêche industrielle au chalut de fond; à elle seule, l'Union européenne est responsable de 60% des prises.

Plus de 1000 scientifiques de 60 pays ont lancé un appel en faveur d'un moratoire sur la pêche au chalut de fond dans les eaux internationales. Greenpeace et une coalition plus large d'organisations écologistes œuvrent à l'adoption d'une résolution en faveur d'un tel moratoire au sein de l'Assemblée générale des Nations unies.

Cette résolution sera soumise au vote le 16 novembre 2004. A l'heure actuelle, l'Union européenne semble vouloir se ranger du côté des pêcheurs commerciaux, au détriment donc de la biodiversité marine. Une telle attitude entraînera inévitablement une catastrophe aux niveaux scientifique et écologique.

« Nous avons remis une demande de soutien du moratoire aux ministres Bruno Tobback et Johan Van de Lanotte ainsi qu'à Roland Moreau, directeur du ministère de l'Environnement et pris, avec plaisir, connaissance de la position de la Belgique qui soutiendra une initiative visant à demander l'instauration d'un moratoire sur le chalutage en haute mer, déclare à l'issue des projections Wendel Trio. Nous espérons que d'autres pays suivront cet exemple. »

* Les pays pratiquant le chalutage de fonds sont: Espagne, Portugal, France, Norvège, Islande, Lituanie, Lettonie, Estonie, Russie, Japon, Nouvelle-Zélande, Iles Féroé

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