1974 - La France met un terme à son programme d'essais nucléaires atmosphériques dans le Pacifique Sud
La menace
En 1972, le gouvernement français décide de baliser une vaste zone dans les eaux internationales du Pacifique Sud, à Moruroa, pour y pratiquer son programme d'essais nucléaires atmosphériques. Et ce, au mépris des populations locales et de l'environnement.
L'action Greenpeace : persévérance, actions, médiatisation
La même année, un Canadien, David McTaggart, apprend les intentions de la France. Il est choqué lorsqu'il découvre que le pays interdit une énorme partie du Pacifique à la navigation. Il apprend au même moment que des militants, regroupés au sein de l'organisation Greenpeace, cherchent un bateau pour se rendre dans la zone de tirs. Il rebaptise son bateau Greenpeace III et met le cap sur l'atoll. Sa présence dans la zone interdite oblige le gouvernement français à retarder les tirs. Son bateau est terriblement endommagé par la marine française. Il ne renonce pas pour autant. L'année suivante, McTaggart repart vers Moruroa où une nouvelle série d'essais atmosphériques est annoncée. Cette fois, sept hommes prennent d'assaut le voilier, frappent David McTaggart et l'équipage. Le Canadien est blessé à l’œil. Des photos de l'assaut sont publiées dans la presse, ce qui déclenche un tollé international contre les essais nucléaires français.
En 1974, suite aux actions de Greenpeace et à l'ampleur que prend l'affaire, les Français renoncent aux essais nucléaires atmosphériques dans le Pacifique Sud.
1982 - Interdiction de la chasse baleinière à des fins commerciales
La menace
Le constat est effarant : les populations de baleines déclinent à une vitesse alarmante. En cause, des harpons toujours plus nombreux et des navires-usines toujours plus performants. Le massacre a lieu à l'insu de l'opinion publique.
L'action Greenpeace : actions, médiatisation, mobilisation
Greenpeace lance sa campagne contre la chasse baleinière peu après sa fondation. Dès 1973, nos bateaux confrontent les baleiniers en pleine mer : des militants audacieux à bord de zodiacs s'interposent entre les baleines et les harpons. Les images de ces actions, du jamais vu à ce jour, sont diffusées dans le monde entier, horrifiant une bonne partie de l'opinion publique qui pour la première fois est confrontée à la réalité de la chasse commerciale à la baleine.
Alors que les militants poursuivent leurs actions en mer, d'autres s'activent sur le continent et font circuler des pétitions. Greenpeace maintient la pression jusqu'en 1982, année où la Commission Baleinière internationale instaure un moratoire sur la chasse commerciale à la baleine. Cette magnifique victoire est le fruit de pratiquement dix ans de campagne.
1991 - L'Antarctique devient une réserve naturelle consacrée à la Paix et à la Science
La menace
Au début des années 1980, la menace d’exploiter à des fins commerciales l'Antarctique se précise. Les preuves s'accumulent de l'existence de pétrole et de minéraux sous la roche et la glace. De nombreux gouvernements et compagnies sont dans les starting-blocks pour prospecter la région.
L'action Greenpeace : études scientifiques, lobby politique et persévérance
Les chances de freiner les gouvernements sont dans un premier temps bien minces. La campagne est pourtant devenue un exemple de ce qui est possible d'atteindre lorsqu'on combine quatre « ingrédients » : actions osées, études scientifiques, lobby politique et persévérance.
En 1987, Greenpeace établit une base permanente en Antarctique. Elle sera opérationnelle pendant cinq ans. Objectif : établir un programme d'investigations de l'impact des activités humaines sur l'écosystème antarctique et avoir plus de poids lors des négociations sur le devenir de la région. Le professionnalisme de Greenpeace fait mouche et sa voix est de plus en plus écoutée. Parallèlement, les bureaux Greenpeace du monde entier font pression sur les gouvernements pour qu'ils se prononcent en faveur de la préservation de l'Antarctique.
En 1991, l’Antarctique devient une réserve naturelle consacrée à la Paix et à la Science. Toute exploitation minière est désormais interdite en Antarctique, pour une durée de 50 ans.
2010 - Nestlé met fin à son approvisionnement en huile de palme issu de la déforestation
La menace
Nestlé, géant de l’agroalimentaire, achète son huile de palme auprès de Sinar Mas, une compagnie indonésienne connue pour ses activités destructrices de la forêt indonésienne. Cette déforestation menace l'orang-outan et accélère les changements climatiques.
L'action Greenpeace : l'online à la une
Greenpeace met sur pied une campagne de sensibilisation de masse : nous menons des actions directes non-violentes, réunissons des preuves – obtenues notamment grâce à des images satellites – de l'implication de Nestlé dans la destruction des forêts et, chose essentielle, nous obtenons le soutien des internautes via les réseaux sociaux.
Des centaines de milliers de sympathisants soutiennent notre campagne en envoyant des e-mails à Nestlé ou en diffusant le message via Facebook, Twitter et autres médias sociaux. Nestlé oblige Greenpeace à retirer de YouTube une vidéo qui entache sa réputation, ce qui provoquera une vague de protestations de sympathisants dénonçant la censure. Elle sera rechargée sur viméo et sera au total visionnée plus de 1,5 million de fois ! Probablement plus que n'importe quelle autre campagne, celle-ci a mis en évidence le poids des consommateurs lorsqu'ils agissent en masse à l'encontre d'une multinationale.
En 2010, Nestlé annonce sa décision de ne plus s'approvisionner, pour son huile de palme, auprès d'entreprises impliquées dans la déforestation.
Et de nombreuses victoires encore à venir...