Carrefour, Colruyt et Delhaize : prêts à relever le défi du Tigre ?

Actualité - 18 novembre, 2013
Greenpeace lance aujourd’hui le défi du Tigre… Concrètement, nous demandons à de grandes entreprises de prendre les devants dans la lutte pour la protection des forêts indonésiennes et du tigre de Sumatra.

Les entreprises à qui nous lançons ce défi, parmi lesquelles les chaînes de supermarché Colruyt, Carrefour et Delhaize, ont toutes un lien avec Wilmar International, le plus grand négociant en huile de palme au monde. Wilmar commercialise de l’huile de palme issue de la destruction des forêts. Ce faisant, c’est aussi l’habitat du tigre de Sumatra qui passe à la trappe.

Lorsque, il y a quelques semaines, nous avons mis l’accent sur la relation entre Wilmar et ces entreprises, le porte-parole de Colruyt n’a pas hésité à réagir dans le journal L’Echo: «C’est un problème très complexe et pour l’instant nous n’y voyons pas de solution. Si Greenpeace en a une, qu’ils nous le disent



Produire de l’huile de palme sans détruire la forêt

Oui, il existe une solution : il est possible en effet de produire de l’huile de palme sans pour autant détruire la forêt. Il faut pour cela que les entreprises exigent de leurs fournisseurs qu’ils protègent les forêts et tourbières à l’intérieur de leurs concessions. Aujourd’hui, bon nombre d’entreprises, dont Colruyt, font confiance à la RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil) pour garantir qu’elles utilisent une huile de palme « durable ». Mais la RSPO ne garantit pas que les produits que nous achetons soient libres de déforestation.

Les entreprises qui souhaitent véritablement couper tout lien entre leurs produits et la déforestation, doivent s’engager au-delà de la RSPO. Certains fabricants d’huile de palme ont déjà réagi positivement en lançant, en collaboration avec une série d’ONG, le Palm Oil Innovation Group (POIG). Ils s’engagent à protéger, à l’intérieur de leurs concessions, les tourbières et zones à haute valeur en carbone. Greenpeace a d’ailleurs collaboré pour définir une méthodologie permettant d’identifier de telles zones.

Le problème, c’est que bon nombre d’entreprises ignorent d’où provient exactement leur huile de palme. C’est pourquoi elles doivent d’abord s’assurer que l’huile de palme qu’elles utilisent soit traçable jusqu’au niveau de la plantation. Ce n’est qu’après cette première démarche qu’elles peuvent faire des choix clairs et prendre des engagements avec des fournisseurs respectueux de la forêt et des tourbières.


Ça bouge !

Unilever  (fabricant des savons Dove et de la margarine Solo), Ferrero (fabricant de Nutella) et Mondelēz (fabricant de Côte d’Or, de Milka, des biscuits LU...) viennent de s’engager à ne plus qu’acheter de l’huile de palme « propre ». C’est-à-dire une huile de palme qui ne contribue pas à la déforestation. Greenpeace veillera de près à ce qu’ils développent une politique leur permettant de concrétiser leurs promesses.

Nous nous posons encore bien des questions quant à l’engagement de Mondelēz, notamment pour ce qui est de son échéance de 2020. Il s’agit d’une date butoir peu ambitieuse, surtout lorsqu’on sait qu’Unilever promet une traçabilité complète de son huile de palme dès 2014 et que Ferrero s’engage à une politique « zéro déforestation » d’ici 2015. Nous ne pouvons attendre encore six ans avant que Mondelēz mette sur le marché des produits respectueux du tigre ! Nous attendons des entreprises qu’elles résolvent les problèmes de façon bien plus rapide. 

Mondelēz continue aussi à faire référence à la RSPO comment étant le meilleur système lui permettant de respecter ses engagements et ses démarches par rapport à Wilmar International restent floues. Elle a fait néanmoins un pas dans la bonne direction.   



Et les entreprises belges ?

Nestlé, Unilever, Ferrero et Mondelēz montrent qu’il est possible d’aller au-delà des critères définis par la RSPO et d’entreprendre des démarches pour éliminer l’huile de palme « sale » de la chaîne d’approvisionnement. Il est grand temps que Colruyt, Carrefour et Delhaize suivent leur exemple et coupent à leur tour tout lien entre huile de palme et déforestation.

Avec le défi du Tigre, nous les mettons au défi : prenez les devants et agissez pour la protection de la forêt et du tigre de Sumatra !

Continuez à nous suivre pour connaître le nom de la prochaine entreprise qui relèvera le défi du Tigre !