Catastrophe nucléaire au Japon

Cette énergie, c'est de la roulette russe !

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Actualité - 12 mars, 2011
L'accident de la centrale nucléaire de Fukushima n'a rien d'imprévisible. Les centrales nucléaires sont dangereuses par nature. Même en instaurant des mesures de sécurité drastiques, comme par exemple des systèmes de refroidissement de secours, il est impossible de tout prévoir. La preuve vient encore de nous en être donnée.

La catastrophe naturelle survenue hier au Japon a des répercutions plus que préoccupantes pour différents réacteurs nucléaires de la région de Fukushima, soit à environ 250 km au nord de Tokyo. Des informations circulent quant aux problèmes liés au système de refroidissement de plusieurs réacteurs.

Fukushima.


« Nos préoccupations vont avant tout vers le peuple japonais, confronté à un tremblement de terre, un tsunami et la perspective d'une catastrophe nucléaire, déclare le  coordinateur international de la campagne nucléaire, Jan Beranek, réagissant à l'annonce d'une radioactivité en hausse aux abords de la centrale. Les autorités japonaises doivent à présent assurer la sécurité de la population et éviter toute nouvelle libération de radiactivité.»

La situation à Fukushima reste pour l'instant incertaine. Il semble cependant possible d'affirmer que l'on se trouve face à une contamination au Cesium-137. Ce qui constitue un risque certain. Le Cesium-137 est un des isotopes responsables de problèmes de santé observés après la catastrophe de Tchernobyl.

Un accident sérieux tous les dix ans...

Les heures tragiques que traverse actuellement le Japon démontrent à quel point il est impossible d'anticiper des situations de ce type et ce quel que soit leur degré de prévisibilité. Des incidents nucléaires de petite et moyenne ampleur sont déplorés tous les jours dans le monde.
Fort heureusement, ces incidents ne s'accompagnent que rarement de libération de radioactivité. Malgré tout, une approche historique permet d'établir qu'un accident sérieux est à déplorer tous les dix ans environ : Windscale en 1957, Three Mile Island en 1979, Tchernobyl en 1986, Tokai Mura en 2000 et à présent Fukushima. Il est dès lors impossible d'affirmer qu'une catastrophe de telle ampleur ne pourra pas se produire à Tihange (Huy) ou à Doel (Anvers).

Le plan d'urgence belge est trop étriqué

Les autorités japonaises ont rapidement décidé l'évacuation complète d'une zone de 20 km autour de la centrale. En Belgique, le plan d'urgence nucléaire prévoit une évacuation de 10 km à peine, ce qui compte tenu de l'importante densité de la population autour des centrales de Thange et de Doel est plus qu'insuffisant.
En 1991, une commission spéciale « Recherche » du Sénat a conclut que le plan d'urgence nucléaire devait s'étendre sur une zone d'au moins 30 km autour des centrales nucléaires.
D'une manière concrète, cela signifie que si l'on doit évacuer la zone autour de la centrale de Tihange, il faudra évacuer Huy, Liège et Namur... qui se trouvent dans la zone des 30 km. Du côté de Doel, l'évacuation devrait inclure des villes comme Anvers, Lier, Saint-Nicolas, Lokeren et Bergen-op-Zoom.

Des conséquences dramatiques pour l'homme et... l'économie

Un accident nucléaire en Belgique n'aurait pas uniquement des conséquences dramatiques et inacceptables d'un point de vue humain. L'économie s'en trouverait également totalement bouleversée. Ceci se vérifie particulièrement dans la zone proche d'Anvers où une évacuation – même limitée à 5 km et tout à fait temporaire – se révélerait catastrophique pour la pétrochimie et les autres grands industries présentes dans le port d'Anvers. On parlerait alors de pertes s'élevant à plusieurs millions d'euros. Dans ces conditions, qui accepterait encore de faire transiter des biens de consommation et en particulier de la nourriture par le port d'Anvers.

Prolonger le nucléaire, c'est jouer à la roulette russe !

Il semble évident dans ce contexte particulier que prolonger la durée de vie des centrales nucléaires belges équivaut à jouer à la roulette russe. Un accident à Tihange ou à Doel reste fort heureusement peu probable mais ne peut pas être totalement exclu. Il est cependant certain que l'implantation de ces centrales nucléaires à proximité de grands centres urbains laisse présager des conséquences particulièrement catastrophiques. Ceci devrait nous empêcher de prolonger davantage la durée de vie de nos réacteurs nucléaires. Ce point de vue est détaillé davantage dans le dossier : Roulette russe : les risques de la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires.

lien vers dossier : http://www.greenpeace.org/belgium/fr/presse/rapports/roulette-russe/

Thierry Hage dit:

On oublie la fusion du coeur de la centrale de Lucens en Suisse en 1969 .

Posté 21 mars, 2011 à 12:18 Signaler un abus Répondre

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