Et à la fin, ce sont les abeilles qui trinquent…

Actualité - 24 avril, 2014
Pas moins de 80 % de plantes ornementales examinées par Greenpeace en Union européenne contiennent des pesticides nocifs pour les abeilles. Différents produits antifongiques y ont également été décelés. Ces substances, quand elles sont associées, sont particulièrement dangereuses pour les bourdons et les abeilles (sauvages). Sans le savoir, vous pouvez contribuer à leur déclin.


La Belgique détient un bien triste record sur le plan européen : un tiers des abeilles n’y survit pas durant la saison hivernale. Un taux de mortalité très inquiétant. Or, pas moins de 71% des espèces de plantes agricoles les plus importantes dépendent des abeilles (sauvages) et des bourdons : citons là les pommes, les tomates, les raisins ou encore les olives… Pour se nourrir, les abeilles dépendent, elles, de la diversité en fleurs et plantes situées à proximité de leur nid. Une diversité qui disparaît sous la pression des monocultures, de l’agriculture intensive et de l’utilisation de pesticides. Faute de ressources suffisantes, les populations d’abeilles s’affaiblissent et deviennent alors vulnérables aux maladies et aux parasites. Et qui dit abeilles malades dit moins de nourriture pour leurs congénères qui deviennent elles-mêmes affamées vu que leurs intestins ne peuvent plus bien digérer. Mais outre les maladies connues et la diversité réduite, les pesticides jouent également un rôle important dans le déclin des abeilles. 

Sur le marché, on retrouve des pesticides très toxiques pour les abeilles (sauvages) et les bourdons. Des pesticides qui tuent ou affaiblissent différents pollinisateurs. En 2013, l’Union européenne a partiellement banni quatre pesticides pour une période de deux ans. Raison invoquée : ils ont un effet destructeur sur les abeilles , comme le montrent une étude de l’EFSA (European Food Safety Agency-Autorité européenne de sécurité des aliments) et une autre de Greenpeace (« Bees in Decline ») . Notre prochain objectif est de maintenir cette interdiction mais également de l’étendre à d’autres pesticides. N’oublions pas qu’un pesticide ayant un impact limité sur les abeilles peut tout à fait, en étant combiné à d’autres fongicides (produits antifongiques), provoquer la mort de l’insecte.

 

 
Des produits toxiques sur des plantes décoratives

Greenpeace a analysé différentes plantes ornementales de centres de jardinage, de magasins de bricolage et de supermarchés dans dix pays européens. Les chiffres ne mentent pas : pas moins de 80 % des plantes contiennent un ou plusieurs pesticides nocifs pour les abeilles. Dans 43 % des cas, des pesticides interdits par la Commission européenne ont été découverts. C’est donc indéniable : les mesures prises pour protéger les abeilles en Europe demeurent trop faibles. Contourner l’interdiction européenne, on le voit, reste possible.

Outres les pesticides, des produits antifongiques ont également été trouvés dans les analyses opérées par Greenpeace. Des produits qui, lorsqu’ils sont mélangés, peuvent potentiellement constituer un cocktail mortel pour différents pollinisateurs tels que les bourdons et les abeilles sauvages. Les résultats de cette enquête sont seulement un instantané de l’horticulture ornementale au sein de l‘UE. Mais il est clair que l’interdiction actuelle ne suffit pas. Plus de contrôles sont nécessaires, tout comme un renforcement des mesures.

La solution ? Un bouleversement radical pour une approche agro-écologique dans l’agriculture et le jardinage. C’est l’unique façon de créer un environnement où les abeilles, les insectes, en bref la biodiversité pourra pleinement s’épanouir.

http://www.sauvonslesabeilles.be