Actualité - 16 avril, 2014
Le tribunal de première instance de Bruxelles vient de se prononcer : Electrabel, géant de l’énergie, ne récupérera pas l’argent de la taxe nucléaire. Ce sont là de bonnes nouvelles, même si cette taxe reste scandaleusement basse. La CREG, régulateur de l’électricité, a calculé en 2010 que la rente nucléaire est quasi 4 fois plus élevée que la taxe actuelle.
Electrabel avait démarré la procédure en 2011 pour faire pression lors de la formation du gouvernement alors en pleine crise politique. Elle craignait à l’époque que la taxe passerait de 250 à 550 millions d’euros. Aujourd’hui, Electrabel a clairement perdu à ce petit jeu politique...
En 2009, Greenpeace avait réalisé une analyse détaillée montrant que la taxe nucléaire, qui s’élevait alors à 250 millions d’euros, était clairement insuffisante. Sur base de ce constat, nous avions interpellé le ministre Magnette pour qu’il demande à la CREG de réaliser une étude. Et selon les données de cette dernière, publiée en 2010, la rente nucléaire oscillerait entre 1,7 et 2,1 milliards d’euros. Ce qui signifie qu’Electrabel perçoit tous les ans plus d’un milliard de bénéfices indus, et ce depuis 2007 (année de la libéralisation complète du marché). Cet argent aurait largement pu servir à financer les subsides aux énergies renouvelables…
Greenpeace demande que les chiffres de 2010 soient actualisés (une nouvelle étude de la CREG s’impose dès lors), en tenant compte des coûts réels de production d’Electrabel et des prix actuels qu’Electrabel applique à l’ensemble de ses clients, qu’ils soient résidentiels ou industriels. Le ministre Wathelet peut encore confier cette mission à la CREG avant la tenue des élections. Et sur base de cette étude, Greenpeace demandera au prochain gouvernement d’agir en urgence pour augmenter la taxe actuelle, car chaque mois qui passe coûte au moins 100 millions d’euros.