Actualité - 5 avril, 2012
Le biodiesel, à base de colza, de soja ou d'huile de palme est plus nocif pour l'environnement que le diesel. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée par le bureau hollandais d'étude CE Delft à la demande de Greenpeace Pays-Bas. Les agrocarburants fabriqués au départ de déchets ou de produits résiduels ont un meilleur score.
Dans le cadre de sa politique climatique, l'Union européenne (UE) s'est fixé comme objectif d'utiliser 10% de biocarburant d'ici à 2020. Mais l'impact en matière de climat de cette mesure est de plus en plus discuté. Le rapport réalisé par l'institut CE Delft démontre que les biocarburants de première génération qui sont issus de l'agriculture et des forêts ont un impact négatif sur l'environnement. Cette étude remet en cause leur capacité à apporter une solution à la crise climatique et donc, la politique climatique de l'Union.
Plus de CO2
L'étude analyse plusieurs sortes de biocarburants et compare leurs effets sur l'environnement à ceux des diesels classiques ou au moteur électrique. Notamment, les chercheurs ont mesuré l'ensemble des émissions de CO2 liées non seulement à la combustion du carburant, mais aussi à la culture de la plante dont est extrait le biocarburant. A chaque fois les conclusions sont sans appel : les émissions de CO2 liées à l'utilisation de biocarburant sont à chaque fois supérieures à celles liées à la combustion d'un carburant traditionnel. Le « carburant » obtenant le meilleur score est le moteur électrique à condition que la production électrique soit elle aussi renouvelable.
Déforestation
Cette étude ne tient pas en compte l'impact des biocarburants sur la biodiversité. Or, on sait que la culture de la canne à sucre au Brésil ou de l'huile de palme en Indonésie sont deux moteurs de la déforestation dans ces pays.
Quelle solution ?
L'Union européenne présente la biomasse comme LA solution aux changements climatiques. Or cela n'est vrai que lorsqu'on utilise une biomasse durable comme par exemple celle issue de déchets agricoles. La vraie solution pour diminuer l'impact de nos transports dans les changements climatiques réside dans la construction de voitures plus efficaces, moins puissantes et moins lourdes et dans une politique de transport raisonnable. Malheureusement, sur ce point, l'Union européenne peine à prendre les mesures adéquates...