Les constructeurs automobiles grugent les consommateurs

Actualité - 28 mai, 2013
Des constructeurs automobiles manipulent des tests de consommation obligatoires. En conséquence, les résultats ne correspondent pas à la consommation et aux émissions de CO2 réelles des voitures. Et les consommateurs sont grugés par certains constructeurs automobiles.

Le protocole de test doit donc être revu d’urgence pour éviter ce genre d’entourloupes à l’avenir et pouvoir poursuivre des objectifs de réduction de gaz à effet de serre ambitieux.

L’ ICCT (International Council on Clean Transportation) a comparé l’évolution observée ces 10 dernières années entre les émissions réelles de gaz à effet de serre et les mentions publicitaires. La situation de BMW est peu enviable avec un écart de 30% entre les performances annoncées et les performances réelles. Et ce, tant au niveau des émissions de CO2 que de la consommation. Les acheteurs de BMW doivent donc tabler sur une consommation pour un tiers supérieure à celle annoncée dans les publicités. Audi suit de près avec un écart de 28% et General Motors avec 27% d’écart entre les performances réelles et la pub !


Figure : différence entre les consommations mesurées en conditions réelles d’utilisation et les consommations officielles annoncées par les constructeurs

Le consommateur a droit à une information correcte quant à la consommation de son futur véhicule ou des émissions de gaz à effet de serre de ce dernier. La batterie de tests (NEDC) aujourd’hui pratiquée a 30 ans et présente des failles tant et si bien qu’elle ne peut plus être considérée comme un indicateur fiable des performances écologiques d’une flotte de véhicules.

A l’Union européenne de jouer

Une nouvelle batterie de tests est développée à l’horizon 2014, au niveau des Nations unies (UNECE).  Ces nouveaux tests sont intitulés WLTC/P – World Light Duty Test C.ycle/procedure. Le parlement européen a déjà évoqué leur utilisation dès 2017. C’est aujourd’hui au Conseil des ministres européens de décider de suivre ou non cette recommandation.

La Belgique doit jouer la carte ‘climat’

Des normes de CO2 ambitieuses à l’horizon 2020 et 2025 combinées à des batteries de tests crédibles s’imposent pour lutter efficacement contre le réchauffement planétaire et respecter les droits des consommateurs.

Le gouvernement belge doit faire valoir sa voix au sein du Conseil des ministres européens et doit appeler à voter pour le climat et les consommateurs en améliorant la qualité des tests utilisés pour mesurer les performances environnementales des nouveaux véhicules et adopter des normes CO2 ambitieuses avant 2020 et 2025.

Lire à ce sujet le communiqué publié par Inter Environnement Wallonie et Greenpeace