Makoto et Akiko ont fui Fukushima : leur histoire

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Actualité - 6 mars, 2012
Makoto et sa femme Akiko sont deux victimes de la catastrophe de Fukushima. Aux côtés de Greenpeace, ils témoignent et racontent leur parcours depuis la catastrophe jusqu'à leur évacuation. Récit d'une vie bousculée...

Makoto et Akiko

Makoto : « suite au tremblement de terre, deux explosions ont eu lieu à la centrale nucléaire de Fukushima. Je travaillais à l'époque dans une crèche à Fukushima City, à 60 kilomètres du lieu de l'explosion. Après le tremblement de terre, nous n'avions plus d'eau, de gaz et d'électricité. Il nous fallait faire des files interminables pour nous approvisionner. A ce moment, les lieux avaient déjà été contaminés mais nous l'ignorions.

A la télévision, les autorités gouvernementales déclaraient qu'il n'y avait pas trop de souci à se faire : le risque était équivalent à celui de développer un cancer en fumant ! Elles nous conseillaient juste de mettre un masque de protection, un chapeau et une veste pour sortir. Il suffirait ensuite de frotter nos affaires pour se débarrasser de toute trace de radioactivité. »

Akiko : « par personne interposée, nous avons reçu un e-mail de quelqu'un travaillant à la centrale nucléaire de Fukushima. Il mettait en garde contre les conséquences de l'explosion et conseillait d'évacuer la région. J'en ai informé mon entourage. Mais tout le monde me prenait pour une folle : à la télévision, on continuait à dire qu'il n'y avait pas de risque majeur. »

Makoto : « mon épouse voulait fuir. Pour ma part, j'étais déchiré. Fallait-il croire les infos dans cet e-mail ou celles diffusées à la télévision ? J'avais le sentiment de devoir rester à l'école où je travaillais pour aider les enfants. Ce qui complique encore les choses, c'est que la radioactivité ne se voit pas. Et personne n'avait le moindre symptôme d'une maladie qu'il aurait pu développer suite aux rayonnements...

Le 6 mai, Jan Vande Putte, de Greenpeace, est venu à l'école. Il a mesuré la radioactivité dans la cours de récréation. Elle était de 15 microsieverts par heure ; à certains endroits elle atteignait 90 microsieverts par heure.

Gratter la terre ne suffisait pas

C'était comme une explosion interne pour nous. Nous nous rendions enfin compte à quel point notre environnement direct était contaminé. Nous avons alors commencé à décontaminer les lieux. Il fallait pour cela gratter les couches supérieures de la terre. De ce fait, la radioactivité est passée de 15 à 0,39 microsieverts. Nous pensions qu'à force de gratter la terre, la situation serait rapidement sous contrôle. Mais par la suite, les autorités ont diffusé plus d'information et nous avons compris que la situation restait dramatique : la radioactivité était partout, dans les murs, les toits, les terres agricoles... Gratter la terre ne suffisait clairement pas.

Nous avons décidé d'évacuer

De plus en plus de personnes commençaient à évacuer les lieux. Parfois, seuls les femmes et les enfants partaient tandis que les hommes restaient pour travailler. Akiko et moi-même ne voulions pas de cela : il nous fallait choisir entre partir à deux, ou rester. C'était une situation difficile : nous venions de louer un nouvel appartement, nous avions de bons jobs. Ailleurs, il nous faudrait reconstruire une vie. Mais une chose était sûre : nous ne voulions pas que nos futurs enfants nous reprochent un jour d'être restés dans une zone contaminée. C'est à ce moment que nous avons décidé d'évacuer. Nous n'habitions pas dans la zone où il était obligatoire d'évacuer et de ce fait, nous n'avions droit à aucun soutien financier...

J'ai pris une carte du Japon et j'ai choisi de vivre dans une zone la plus distante possible des 54 réacteurs nucléaires que compte le pays. Bref, nous sommes allés à Hokkaido, à environ 1.000 kilomètres de Fukushima. Malheureusement, nos parents sont restés dans la zone contaminée...

Aujourd'hui, nous vivons à Hokkaido et avons retrouvé un job. Nous sommes heureux. En faisant cette tournée, nous voulions raconter ce que nous avons vécu. Ce n'est pas un message politique. Mais simplement un appel pour un monde plus vert, pour nous et nos enfants. »

nucléaire dit:

Sachez que votre histoire me touches , prennez une carte du monde sur lasquel ce trouve toute les installations atomiques , nous sommes cercler!!!!!

d'un côté fuire sont pays c'est lache et inutile , alors puisque vous pouvez continuer à y vivre , je vous souhaites une bonne continuation

Posté 19 mars, 2012 à 17:01 Signaler un abus Répondre

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