To black out, or not to black out

Actualité - 22 février, 2012
La centrale nucléaire de Tihange 1 fonctionne encore à mi-régime jusque fin avril. La baisse de régime a eu lieu à l’improviste et comme « par hasard » lors d’une vague de froid. Bien que la centrale tourne à 50% de sa capacité, on n’observe encore aucune pénurie d’électricité en Belgique. De l’électricité belge a même été exportée en France.

La CREG, la, Commission de Régulation de l’Électricité et du Gaz, a récemment averti du risque de pénurie d’électricité durant certaines périodes de l’année, notamment lors d’un hiver froid. Visiblement, certaines instances s’attendraient à un « black-out ». Elles envoient même de fausses annonces dans les médias, comme c’était le cas la semaine dernière, lorsque plusieurs grands médias, entre autres le journal français Le Figaro et l’agence de presse française AFP, firent les gros titres sur l’Allemagne. Ils déclaraient que le pays était victime d’une pénurie d’électricité due à la vague de froid et que cinq des huit réacteurs fermés suite à la catastrophe de Fukushima avaient dû être ré-ouverts  pour faire face à la situation.

L’énergie solaire allemande

Un journal slovaque qui avait relayé cette « information » s’est par la suite excusé pour cette annonce erronée. En effet, l’Allemagne n'a subi aucune pénurie d’électricité. Lors des journées froides mais ensoleillées, les besoins en électricité ont été parfaitement satisfaits grâce aux nombreux panneaux solaires. En développant considérablement son énergie solaire ces dernières années, l’Allemagne a même pu exporter son électricité en France.

En revanche, nos voisins du sud dépendent à près de 80% de l’énergie nucléaire. Cet hiver, ils ont bel et bien été confrontés à un problème d’énergie. Les maisons françaises sont mal isolées et de nombreuses familles augmentent donc le thermostat de quelques degrés. En outre, les Français se chauffent principalement à l’électricité, l’une des manières les moins efficaces de réchauffer une maison.

Mais prenons l’exemple du Japon. Actuellement, 2 des 52 réacteurs sont actifs. Pourtant, le pays ne subit aucune pénurie d’alimentation d’énergie ni de black-out.

La lumière ne s’éteint pas

Pour Greenpeace, ceci constitue une fois de plus une preuve que nos trois plus anciens réacteurs nucléaires peuvent fermer leurs portes en plusieurs phases entre 2015 et 2025. À moins bien sûr, que ceux qui ont intérêt à ce qu’un black-out se produise ne le provoquent intentionnellement. Nous espérons que l’histoire de Tihange 1 n’en est pas une illustration. Du 2 février au 30 avril, la centrale fonctionne à la moitié de sa capacité en raison d’un problème de haute tension. Cependant, black-out prévu ou non, la Belgique n’a pas besoin de Doel et de Tihange. Nous pouvons sortir du nucléaire sans que la lumière ne s’éteigne.

Selon des chiffres de la European Wind Energy Association, 71% de la capacité nouvellement installée en 2011 sont renouvelables. 4 % étaient issus de l’énergie photovoltaïque, 21% de l’énergie éolienne et 22% du gaz.